22-Dépression et phobie scolaire

Les formes pathologiques des particularités de la sur-douance sont bien sûr à traiter avec des spécialistes et elles surgissent quand nos spécificités nous font souffrir démesurément, quand nous n’avons pas suffisamment de petits bonheurs pour faire le contrepoids. Les troubles de l’estime de soi sont quasi systématiques.

Dépression-logoA la page 98, le livre parle de la dépression du surdoué qui est une dépression sur du “vide”. Car l’objectif du zapar est de ne plus penser, d’arrêter la machine infernale à produire de la réflexion, de l’analyse, de l’observation du détail qui est la base de la souffrance, de l’exclusion, car incompris. Pour l’adolescent surdoué en mal-être, penser est synonyme de danger, de folie. En arrêtant de penser, on oublie les questions sans réponse sur le monde, sur soi, sur les autres, sur le sens de la vie. Les thérapeutes ont un sacré travail à faire, car la résistance est forte. Saper sa propre intelligence est pour l’adolescent comme pour l’adulte une stratégie d’intégration, c’est essayer de ressembler aux autres et ne plus souffrir. C’est ainsi que des jeunes arrivent à se sentir bêtes, car leur intelligence ne leur sert à rien, elle ne mène à rien, elle les oblige à couper une partie d’eux-mêmes. Je me souviens encore très bien où j’étais, à la cave de la maison de mes parents, j’avais 34 ans et ma mère me dit de mettre mon intelligence en veilleuse si je voulais trouver un mari! C’est la quadrature du cercle.

Phobie scolairePour les jeunes, la phobie scolaire est une forme sévère de troubles anxieux, elle est particulièrement difficile à traiter puisque le jeune intellectualise tout et voit que l’école ne lui apporte rien de bien, aucun avenir possible pour lui, une vie d’adulte sans intérêt. Ils se sentent coincés dans une impasse, en sortir devient une gageure. Mais au lieu de forcer de tels jeunes à rentrer dans le moule, pourquoi ne pas les éduquer à la maison ou avec des précepteurs et des mentors particuliers? Nous, les adultes sommes Chef et salariéresponsables de leur épanouissement, tous. De mon côté, j’ai la phobie salariale, je ne supporte plus d’avoir un chef non surdoué qui me dise ce que je dois faire, le RSA me donne la liberté de faire ce que je veux et ce qui me plaît, un revenu inconditionnel d’existence comme débattu en Suisse serait encore mieux.

21-Identification et colère

S’identifier aux autres, faire partie d’un groupe est inné à l’être humain et aussi la règle de la société, même dans une société où l’individualisme est exacerbé. Mais pour l’adolescent et l’adulte zapar, être différent le coupe souvent du reste du monde, ce qui est particulièrement dur pour un jeune qui cherche ses marques. Quand j’ai lu ce passage dans le livre, j’ai aussi pensé aux jeunes enfants qui sont en avance sur les autres et j’ai eu l’idée qu’il faudrait leur FB-Le Club des Cinqdonner la possibilité de s’organiser en Club des Cinq (cf. Enid Blyton, Bibliothèque Rose de mon enfance) avec des missions d’enquête dans leurs domaines d’intérêt et un travail de tentative de vulgarisation pour les autres enfants. Les surdoués doivent faire d’énormes efforts pour s’adapter, et pourtant, à tout âge, comme les autres, ils ont besoin du groupe, de la communauté pour se construire. S’ils ne sont pas compris et acceptés, certains peuvent se replier sur eux-mêmes. Un diagnostic précoce semble incontournable pour éviter le pire et favoriser un développement optimal.

Quand on n’est jamais reconnu pour ce que l’on fait, ce que l’on est, ce qui est indéniablement mon cas et celui d’un certain nombre d’adolescents, on a du mal à s’intégrer et à construire son identité, à faire confiance. Les troubles de l’estime de soi sont quasi systématiques pour le jeune, et la colère du surdoué est dominante Colèreen cette période de croissance, une colère envers la terre entière, colère d’être différent, colère de ne pas réussir comme on voudrait, colère de se sentir incompris, colère envers le système, les normes, contre la vie qui nous contraint d’exister… On dirait que l’auteur parle de moi, je suis encore au stade de l’adolescence.

Mais à quoi ça sert de penser, penser, penser, quand ça ne mène à rien? Pour l’adolescent surdoué, penser est un danger, donc il fait semblant d’oublier les questions et les réponses, sur soi, sur les autres, sur le monde et la résistance à la thérapie est importante, l’accompagnement donc fort délicat, les psychologues que j’ai rencontrés à l’âge adulte n’arrivaient pas à suivre. J’étais choquée lorsqu’à 34 ans, on m’a dit qu’il faudrait que je mette mon intelligence en veilleuse pour trouver un mari!!! Avec Phobie socialemon fort caractère, il n’en était évidemment pas question. Les adolescents, dans la forme extrême, ont la phobie scolaire, les adultes la phobie sociale. Personnellement, je ne supporte plus les foules, l’idéal pour moi, c’est une conversation avec une, au maximum deux personnes, sinon c’est déjà de trop pour une conversation, des échanges intéressants.

20-Trois dimensions et l’amour

Selon les initiés, les surdoués vivent tôt chaque situation en trois dimensions: une fois de leur point de vue, comment ils la vivent, une deuxième fois en perspective, comme en contre-plongée et une troisième fois comme s’ils étaient placés au-dessus, en tant qu’observateur de l’ensemble. Ils se sentent acteurs et spectateurs. Pour eux et pour nous les adultes, il est parfois très difficile de ne pas vivre une situation tout simplement au lieu de l’analyser constamment dans les moindres détails. Il faudrait avoir de la patience avec nous qui ne pouvons en avoir avec certains autres: sacré casse-tête.

Quand les émotions sont trop fortes et que la puberté se lance dans la défense contre la charge émotionnelle, l’abstraction charge en force. Mais cette puberté n’est pas seulement intellectuelle, mais aussi corporelle, et les transformations qu’elle active déroutent, de sorte que l’adolescent peut être tenté de manipuler ses émotions par FB-Automutilationla cognition pour les mettre à distance. “Le clivage intellect / corps peut devenir massif et couper tout contact avec la sphère émotionnelle.” Deux solutions se présentent: inhiber ses émotions ou les extérioriser par la violence, contre soi ou contre les autres. Avant d’entrer dans le milieu des surdoués, j’avais presque totalement occulté que j’avais des émotions, tout ce que je faisais, je pensais que cela venait de l’intellect. Mais à y réfléchir, c’est impossible, car la douleur, la souffrance qui fait réagir, ce sont des émotions qui nous font agir.

AmourAlors tomber amoureux peut glacer non seulement les adolescents surdoués, car les digues sont rompues, les vagues d’émotions déferlent, et nous les zapars ne sommes plus maîtres de nous-mêmes, ce qui nous déplaît foncièrement, alors certains utilisent l’humour comme entrée en communication et mécanisme protecteur. Je pourrais m’imaginer que le pourcentage de surdoués vivant seuls soit largement supérieur à celui des autres. Ceux qui cherchent des compagnons de route peuvent nous rejoindre au sein du projet Fleur de Vie de l’association ICEA qui veut acquérir une maison pour les surdoués en souffrance grâce aux dons et legs de citoyens qui veulent nous aider.

19-La conscience collective

Albert Schweitzer - 1955
Dr. Schweitzer a également ressenti le besoin de servir une cause noble. Il a reçu l’aide dont il avait besoin, pas moi.

A la page 90, le livre de Jeanne Siaud-Facchin dit que les adolescents surdoués ont le plus souvent une conscience collective très forte, je le ressens, moi aussi, très fortement. Comme le jeune Julien qui explique qu’il ne peut admettre d’être heureux dans un monde plein de haine et de conflits, pour nous, les vrais zapars, il est impossible d’accepter un bonheur égoïste. Et avec la toute-puissance du petit, toujours existante chez l’adulte, nous avons besoin de servir une cause noble, nous ne pouvons nous satisfaire d’un job alimentaire et faire un peu de bénévolat comme les autres, c’est un besoin viscéral, pour être heureux, nous avons besoin d’échafauder des plans pour changer le monde, transmettre les idées nouvelles que nous découvrons, combattre les inégalités humaines. Nous ne pouvons admettre les injustices du monde et ses incohérences sans rien faire. Je ne peux lâcher mon projet et vivre une petite vie “ici et maintenant” comme le disent les ésotériques, je ne serai heureuse qu’au travers de la concrétisation de mon projet.

Les autres enfants qui ne savent même pas ce qu’est le sida ou la répercussion de la fonte des glaces, ils sont comme ces adultes qui ne savent pas que notre billet de 50 euros est de l’argent-dette, que 072-Georgia Guide Stonessur les Georgia Guide Stones on prévoit de réduire la population mondiale à 500 millions d’habitants et que le soleil va un jour exploser. C’est effrayant et aberrant de voir toute cette bêtise globale. Mais notre lucidité exacerbée sur le monde et les autres rend difficile la sérénité intérieure. Et ce n’est pas la méditation qui va y changer quoi que ce soit, au contraire.

Pour l’adolescent zapar, où le moindre problème affectif prend des dimensions démesurées, où la susceptibilité émotionnelle, la vulnérabilité à la critique, sa capacité d’analyse intellectuelle de chaque situation dans les détails le fragilise, il serait bon qu’il puisse mettre de la distance. C’est ce que je ne cesse de répéter que j’ai besoin de distance par rapport à mon environnement, un endroit où je puisse vivre en accord avec mes convictions, ma vie intérieure que je cache à mon entourage, car ils ne les comprendraient pas, ne les accepteraient pas, car ils ne sont pas des zapars.

Aidez-nous pour notre première maison pour surdoués au bord du suicide par des dons et legs au projet Fleur de Vie de l’association ICEA. Pour les virements, veuillez nous envoyer vos coordonnées pour que nous puissions vous envoyer le reçu de don.

18-Adolescence, grandir, choisir

Entre l’enfant que nous étions et l’adulte que nous sommes devenus, il y a l’adolescence qui a ses codes dans la société, mais qui pour les zapars est un challenge tout particulier, un grand paradoxe, car il est Adolescencequestion de se transformer sur tous les plans: corporel, psychique, intellectuel, affectif, social… tout en restant soi-même, l’identité est la pierre angulaire de tout le processus. Bizarrement, j’ai l’impression d’être exactement dans un tel processus de ma vie, entre l’ancien et le nouveau, tout en restant moi-même, excitant et frustrant en même temps.

“Accompagner un adolescent, c’est l’aider à grandir, à s’accomplir” dit le livre, mais accompagner un adulte en errance, c’est exactement pareil, rester à sa place sans vouloir imposer sa manière de voir les choses à celui ou celle qui a besoin d’aide, le laisser diriger l’évolution, car c’est de la sienne dont il est question. A force d’être rejeté, certaines personnes veulent surtout être pareilles aux autres pour se sentir exister et acceptées, elles rejettent donc leur différence, mais ceci augmente la souffrance intérieure. Et on reprend la recherche de son propre nirvana, la Spirale Dynamique explique bien ce processus où l’on passe constamment d’un niveau de valeurs à un autre parce qu’on ne s’y sent plus bien, car chaque réponse entraîne une nouvelle question.

Martin Page-Comment je suis devenu stupideL’intelligence peut être anxiogène, mais jamais je ne pourrai renoncer à mon intelligence pour me faire accepter. “Les hommes simplifient le monde par le langage et la pensée, ainsi ils ont des certitudes; et avoir des certitudes est la plus puissante volupté en ce monde, bien plus puissante que l’argent, le sexe et le pouvoir réunis.” nous explique l’auteur du livre “Comment je suis devenu stupide”. Je sais qu’une formation en Spirale Dynamique nous fait perdre nos certitudes et accepter que chacun n’a que sa vérité qui n’est souvent pas concordante avec la vérité d’un autre.

Être zapar, c’est souvent devoir faire des choix, mais des choix impossibles, car tant de possibilités existent qu’on ne peut choisir. Et la société fait pression sur les ados et sur nous, les zapars, avec l’idée que nous n’avons plus le choix de … ne pas choisir! Comment se sortir d’une telle impasse? Cette impossibilité de choisir me rappelle un film policier où une femme ne pouvait pas choisir entre deux hommes parce que chacun lui apportait ce que l’autre n’avait pas. Et donc, la question qui s’impose: cette histoire de un homme, deux familles ou une femme, deux familles, serait-ce une spécialité des surdoués? La question reste posée.

17-Justice, émotions et relations

Ressentir les émotions plus fortement que les autres rend les relations sociales difficiles, et nos comportements et réactions FB-15-Emotionspeuvent paraître démesurés, étranges, inadaptés: larmes, colère, peur. Sous le coup du jugement par les autres, notre propre ressenti nous fait parfois honte, car ils le considèrent comme inapproprié.

D’autre part, le sens exacerbé de la justice nous conduit aussi à des prises de position sévères, des interventions intempestives et des disputes fiévreuses de mots et gestes. Je suis un exemple typique de cet état de fait avec certains de mes articles sur Internet écrits au vitriol. Le manque de compréhension de nos pensées par les autres nous font douter de la possibilité de pouvoir compter sur eux pour nous aider, et les enfants et adultes peuvent se retrouver à bouder et sont alors inaccessibles à la discussion. Des situations difficiles pour nous et pour les autres.

HiérarchieLes adultes laissent entendre aux enfants qu’il y a un rapport hiérarchique entre eux, bien accepté par les petits d’hommes, mais les petits surdoués ne comprennent pas qu’ils ne peuvent pas poser certaines questions, discuter certains sujets, car les différences d’âge n’existent pas pour eux. Dans les rapports entre adultes, lorsqu’on se rend compte que poser certaines questions, s’intéresser à certains sujets qui nous passionnent est mal vu, alors on finit par se retirer, par ne plus poser de questions, par ne plus discuter de sujets intéressants. Et comme la banalité ne nous intéresse pas, on se retrouve seul. Il y a, certes, des surdoués qui vont bien, peut être même un grand nombre, mais la partie cachée de tous ceux qui ne peuvent pas consulter, car ils ne comprennent pas qui ils sont et pourquoi ils souffrent, et leur potentiel inutilisé est immense, ce qui révèle l’importance d’un accompagnement doux et éclairé.

Personnellement, je ne supporte pas les contraintes que d’autres veulent m’imposer. Par contre, j’accepte très bien les contraintes que je m’impose à moi-même parce qu’elles sont justes, parce qu’elles me permettent d’avancer. J’ai développé tellement d’idées pour sortir du RSA, mais je ne suis jamais aidée, tout le monde me tourne le dos, je n’arrive pas à créer une équipe solidaire qui pratique l’entraide. Je me détruis à petit feu et tout le monde laisse faire. Je me demande ce que pensent les gens qui lisent mon blog. Pourquoi le malheur me poursuit depuis que je suis revenue en France en 2002?

16-Être zapar, surdoué, HPI, c’est quoi?

Pour se penser, s’imaginer, se comprendre surdoué, hyperphrène, à haut potentiel (HP) ou zapar (être à part) à l’âge adulte, il faut en avoir saisi toutes les dimensions, toutes les nuances. Il faut avoir compris qu’il s’agit moins d’un haut niveau intellectuel que d’une intelligence aux composantes singulières qui modifie la façon de percevoir, comprendre et analyser le monde. Il faut avoir intégré que Affection en publicla dimension affective est une composante essentielle de la personnalité du surdoué. Être surdoué est peut-être finalement, d’abord penser avec son cœur, bien avant de penser avec sa tête.

Être surdoué, c’est une personnalité toujours marquée par ce double sceau: une intelligence puissante au fonctionnement qualitativement différent, une sensibilité intense qui imprègne chaque moment de vie.

Petit résumé à l’usage de ceux qui veulent comprendre d’un seul coup d’œil.

Être surdoué, ce n’est pas forcément être plus intelligent que les autres, mais fonctionner avec une intelligence différente.

HypersensibleQuand on est surdoué:

  • on est hypersensible,
  • on subit une ingérence émotionnelle constante,
  • on a une réceptivité sensorielle exacerbée,
  • notre empathie capte toutes les émotions des autres,
  • on a des capacités sur-développées des cinq sens.

Ce sont des composantes indissociables de notre personnalité.

L’intelligence du surdoué est riche et puissante, mais s’appuie sur des bases cognitives différentes:

  • une activation cérébrale d’une haute intensité,
  • un nombre de connexions de neurones significativement plus élevé, des réseaux de neurones qui se déploient dans toutes les aires du cerveau,
  • Arborescence de la penséeun traitement des informations en arborescence avec une ramification rapide d’associations d’idées qui ont du mal à se structurer,
  • un déficit de l’inhibition latente qui oblige le système cérébral à intégrer toutes les informations en provenance de l’environnement sans tri préalable: les surdoués en ont plein la tête,
  • une impossibilité d’accéder aux stratégies utilisées lors de la résolution d’un problème car les connexions se font à grande vitesse et en deçà du seuil de la conscience,
  • une intelligence intuitive et en images qui se débrouille mal du langage, des mots et de la structure verbale.

Les caractéristiques cognitives et affectives du surdoué sont validées par les connaissances scientifiques actuelles et en particulier par les neurosciences. Il ne s’agit ni de croyance, ni de mythe, ni de fantasme mais d’une réalité objectivable.

Tiré du livre “Trop intelligent pour être heureux” de Jeanne Siaud-Facchin

Deux vidéos pour compléter cette introduction

http://www.observation-et-imagerie.fr/douance/allo_docteur_surdoues.html

La seconde est sous la première.

15-L’épreuve de l’ennui

Dimanche chez une surdouée!

Comme les relations sociales sont très compliquées pour nous, les zapars, on n’en a pas ou de qualité plutôt mauvaise, qui ne répondent pas à nos besoins fondamentaux. Dimanche est un jour comme un autre, notre cerveau mouline un maximum. Heureusement que la nuit, j’arrive à bien dormir. Pour que mon cerveau arrête de mouliner ou plutôt pour qu’il le fasse à une vitesse moindre, j’ai divisé mon écran d’ordinateur en deux parties, à gauche je regarde des films policiers, j’ai vu pratiquement toutes les séries. Curieusement, je découvre plein de caractéristiques de surdoués dans les séries et je découvre une nouvelle actrice Essie Davis, elle est australienne et joue le rôle de Miss Fisher, enquêtrice.  une autre surdouée, et absolument délicieuse. Malheureusement, les épisodes sont déjà terminés, et il faut trouver à mon esprit une autre occupation pour le côté gauche de mon écran pendant que j’écris à droite. Très intéressant à observer, surtout aussi les interactions avec les autres.

FB-14-EnnuiIl est 16h et je reprends mon livre, il est question de l’ennui qui nait du décalage entre le rythme de l’enfant zapar et des autres, mais aussi de l’adulte et des autres. C’est pénible quand on comprend au premier mot, à la première lecture, à la première explication et qu’il faut expliquer en longueur pour que d’autres puissent suivre. C’est une des difficultés avec les autres. “Je peux être cette partie de moi qui correspond aux autres de mon entourage, et je m’entends bien avec eux. Mais cela fatigue, car exige beaucoup d’énergie de jouer constamment un rôle. Je n’ai personne avec qui je peux partager le reste de ma vie, personne qui comprenne ce qui m’importe le plus.” Ces trois phrases sont le quotidien de Chloé 5 ans, vous vous rendez compte?

Se faire des amis, se faire aimer, aussi bien pour les petits que les grands est un enjeu de toute une vie car on se sent à la fois pareil et si différent. Au pire, la rencontre avec l’autre devient une source infinie de blessures, car l’exclusion et les railleries nous font souffrir dans l’isolement forcé et cela nous fait ressentir un authentique sentiment d’étrangeté.

Chef d'orchestreEn plus, le besoin de diriger est un autre piège dans notre relation aux autres. L’enfant et l’adulte surdoués éprouvent un besoin impérieux de commander ((en fait, je crois que diriger est le terme qui convient le mieux)) car, au fond d’eux, ils ont la conviction que, eux, ils savent ce qu’il faut faire et comment le faire. Non pas, parce qu’ils se croient plus forts ou plus intelligents ou plus doués, mais parce qu’ils ressentent que c’est comme cela que ce sera bien pour les autres. Un homme petit chef ne sera alors guère apprécié, côté fille, elles chercheront plutôt le consensus, la négociation, l’adhésion.

14-Qui peut nous aider?

Victimes de la spirale de l’incompréhension à l’accusation, nous sommes constamment en recherche d’acception, de reconnaissance dans nos particularités. Les autres nous trouvent insolent, provocant, rebelle, et nous, nous ne comprenons pas les causes de Bureau de Sonia 22.04.2014nos difficultés et considérons les reproches des autres comme des attaques injustifiées qui blessent l’image que nous avons de nous.

Qui peut nous aider? Qui veut bien nous aider?

Pour que nous puissions répondre aux questions extérieures, exécuter une consigne, il nous faut comprendre l’intérêt ou le sens de la chose, exactement. Le besoin de précision est un besoin inné chez nous, c’est souvent un problème dans les échanges avec des personnes de cultures du sud qui sont beaucoup moins dans la rigueur des choses. J’adore cette réponse qu’un garçon de 7 ans a donné à la question d’une adulte “Alors, Théo, qu’est-ce que tu fais de tes vacances?” Il répondit: “J’en prends soin”! Pour nous, la légèreté de l’être, les choses banales, ce n’est pas notre truc.

FB-Fille surdouéeA l’école, la petite zapare constate que savoir est mal vu par les autres enfants qui la désigneront comme la tête de turc idéale. Et pour l’adulte surdoué, l’intelligence est également mal vue par la plupart des gens moins intelligents qui sont jaloux, se sentent inférieurs et poussent les intelligents dans la solitude et la misère sociale au lieu de profiter de leurs services et de leur intelligence. Et c’est aussi ainsi qu’une mère peut dire à sa fille de baisser son intelligence pour trouver un mari!!! Quelle tristesse, qu’elle déception de ne servir à rien, de se sentir nul et sans intérêt. Et comme chez l’enfant où ses difficultés et troubles passent longtemps inaperçus parce qu’il compense ses problèmes avec son intelligence, c’est pareil pour nous les adultes, nos difficultés et problèmes dans les relations sociales sont intimement liés à notre intelligence et à notre mode de pensée différents. C’est pour cela que nous construisons notre monde à nous puisqu’il n’y a rien à espérer de ceux qui ne nous comprennent pas.

Maison Ty PenningtonDonc, la réponse à la question “qui peut nous aider?”c’est Nous, Nous et encore Nous. Mais nous avons besoin de vos aides financières pour notre maison pour surdoués en errance, car des méchants nous ont pris tout notre argent: nous sommes un trio au RSA qui souhaite impérativement en sortir. Aidez-nous, s’il vous plaît, l’union fait la force, nous recherchons des donateurs pour le projet Fleur de Vie. L’association ICEA qui porte ce projet peut vous faire un reçu de dons.
Pour les virements, veuillez nous envoyer vos coordonnées pour que nous puissions vous envoyer le reçu de don.

13-L’enfant et l’adulte zapars

Le chapitre 3 du livre “Trop intelligent pour être heureux” parle de l’enfance. Quand je l’ai vu apparaître, je me suis dit que je pouvais le sauter, car j’ai découvert ma douance à l’âge adulte avancé et que mon enfance était plutôt normale. Mais en lisant, j’ai découvert qu’en fait, enfant surdoué ou adulte surdoué, c’est la même chose. Il est question de “comprendre et se faire comprendre, communiquer alors que l’on ne fonctionne pas selon les mêmes processus, se Mouton-blanc-noirrencontrer alors que les autres nous rejettent.” Se sentir si différent, si seul et avec, comme compagnon quotidien, un vécu douloureux de décalage permanent et d’incompréhension réciproque, c’est insupportable.

Les enfants zapars posent beaucoup de questions, je ne sais pas si j’étais ainsi pendant mon enfance, mais j’ai commencé à poser beaucoup de questions à Werner, un étudiant en math et physique qui vivait sur le même étage de la résidence d’étudiants lorsque je faisais mes premières études en Allemagne. C’est avec lui que j’ai

Argumenter et défendre son point de vue

appris à argumenter. Un besoin encore aujourd’hui non satisfait, ce sont ces discussions avec Werner ou avec d’autres sur tout, le monde, les idées.

On n’aime pas les réponses évasives, on veut savoir, on veut comprendre, car on pense tout le temps. On a donc besoin d’être rassuré, car on est seul face à nous-même. Même silencieux, et comme un petit enfant, nous avons constamment besoin d’être rassuré. On a besoin d’un guide, pas d’un maître. L’enfant zapar ne décode pas les implicites de l’école et l’adulte pas non plus ceux de la société ou les comprend autrement et de la surgit la difficulté pour tous qui vient du fait que c’est une illusion de croire que chacun comprend les choses de la même façon.

Cécile Bost-Différence et souffrance de l'adulte surdouéC’est d’ailleurs suite à la présentation qu’un jeune garçon avait fait de lui chez sa psychologue en disant “je suis à part” et qu’il l’avait prononcé comme “je suis zapar” que j’ai trouvé préférable de m’appeler ainsi et d’en faire une partie du nom de mon blog.

On dit des surdoués qu’ils gardent en eux l’enfant qu’ils étaient une fois arrivés à l’âge adulte. J’ai souvent remarqué depuis que je fais attention à ce genre de choses chez des adultes surdoués masculins, une certaine douceur que je n’ai jamais rencontré chez d’autres hommes qui ont souvent l’impression de perdre leur virilité lorsqu’ils respectent leur côté féminin. D’autre part,

“La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique” nous enseigne Blaise Pascal, et il a bien raison. Notre société n’est pas juste, elle est tyrannique.