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67-Arielle Adda le sait…

Les surdoués ont besoin d’être accompagnés.

À la minute 30 de la vidéo ci-dessus, Arielle déclare “on dit que les gens doués s’en sortent toujours, bien sûr, mais ils s’en sortent abîmés, il faut qu’il y ait autour d’eux des gens qui les aident, qui les réparent, pas forcément des psychologues. Bon, des psychologues pour ouvrir les yeux, pour raconter ce que je dis là de façon plus adaptée, pertinente et en fonction de ce qu’ils sont, de reprendre des choses qui ont été dites, des situations qu’ils évoquent et de les reprendre avec cet éclairage là.”

Et c’est parce que nous n’avons pas cet accompagnement qu’Antoine, Moussa et moi sommes dans la souffrance depuis si longtemps et que nous allons chercher un endroit pour habiter ensemble et nous soutenir mutuellement puisque personne ne veut nous aider.

44-Surdoué et suicide

“Je pleure presque tous les jours ces temps-ci parce que la solitude dans ma vie est insupportable. Beaucoup le savent, mais personne ne fait rien.” Ce sont de tels messages que l’on peut recevoir sur un blog qui montre les difficultés des surdoués à vivre leur vie.

Dans son livre, Cécile Bost écrit que beaucoup de surdoués se suicident, car ils ne supportent plus la vie tellement elle est devenue dure pour eux. On ne cesse de répéter ce dont on a besoin, mais ceux qui nous entendent n’en ont rien à cirer. L’argent, c’est la seule chose qui les intéresse.

Sur la 4e de couverture de son livre, Cécile écrit: Le surdon, réalité avérée aujourd’hui grâce aux neurosciences, se traduit par un mode de fonctionnement du cerveau qui se manifeste, entre autres, par des fonctions sensorielles particulièrement développées. De là résulte un décalage permanent entre la perception de ce que vit le surdoué et la réalité perçue par son environnement social.

45-Surdoué et suicideLe surdoué qui s’ignore éprouve une grande difficulté à gérer cette sensibilité exacerbée à outrance, qui, pour certains, peut aller jusqu’au seuil de l’intolérable, le suicide. Au sentiment d’être “particulier”, s’ajoute parfois le désespoir de ne pas être compris parce que l’on se croit idiot.

Pour ceux qui parlent allemand, voici un super documentaire sur un surdoué en informatique. On y montre clairement les spécificités de telles personnes. Il avait sûrement un QI dans les 1 à 2% de la population, mais ceux dont le QI se situent dans les 14% de la population ne souffrent pas moins, parfois même plus, cela dépend de l’environnement social et de l’acceptation par les autres.

https://www.youtube.com/watch?v=sYNj_9beRjs

La version anglaise pour les anglophones se trouve ici:

https://www.youtube.com/watch?v=9vz06QO3UkQ

On peut littéralement suivre la vitesse des choses qui se passent dans son cerveau, c’est hallucinant. Autrefois, quand je ne savais pas que j’étais surdouée et que je regardais de tels films, je constatais que la personne était vraiment douée, sans plus, je consommais du temps de cerveau disponible comme l’avait présenté Lelay, ancien directeur de TF1, je ne me posais pas de questions, à la fin du film, je passais à autre chose. Aujourd’hui, je suis surdouée tout le temps et reconnais les autres surdoués et me sens solidaire de leurs problèmes, car ils sont, certes, actifs dans un autre domaine que moi, mais basiquement ils ont des problèmes identiques.

Cécile propose des solutions pour se faire accompagner. Moi, je propose une solution pour se sentir protégé qui n’exclut pas l’accompagnement bienveillant. Les évolutions en matière de recherche de maison avaient été présentées sur un blog qui a dû fermer pour cause de dictature contre nous.

42-Le besoin d’être accompagnée

Un être soi-disant normal ne peut s’imaginer les nombreuses difficultés auxquelles nous sommes confrontés en tant que surdoués. Et pourtant, si nous voulons avoir des échanges avec ces personnes, nous devons apprendre à nous comprendre et à nous accepter mutuellement tels que nous sommes. Les surdoués comme nous doivent constamment gérer les pressions de toutes sortes pour se conformer à la norme, à des ressentiments ou à des hostilités même pas cachées. Tiraillés au quotidien entre l’exigence des autres de faire comme eux et notre pression intérieure, notre capacité à ne pas pouvoir penser autrement que hors du cadre, cela épuise et pèse sur l’équilibre psychique.

SpiraleCécile écrit que “découvrir et accepter son surdon à l’âge adulte arrive, dans de nombreux cas, à l’occasion d’une crise d’identité d’une violence particulière“. Dans mon cas, je sais depuis près de 16 ans que je suis différente, en fait depuis bien plus longtemps, mais j’en souffre réellement depuis plus de 15 ans, c’est d’ailleurs une des raisons principales pour lesquelles je suis revenue d’Allemagne. Je pensais que cela irait mieux en France, mon pays d’origine, que je pourrais vivre de la coopération au développement, que l’économie solidaire était prise au sérieux, faire un travail utile. Mais pour cela il nous faut de la coopération et non pas de la concurrence. Je pensais aussi que ceux qui m’ont initiée à la Spirale Dynamique et qui m’ont montré que j’étais positionnée au niveau Jaune-Turquoise avec des pointes dans Corail, alors que mon entourage est à Bleu-Orange, avec des pointes en Vert, m’aideraient à gagner ma vie, à coopérer avec d’autres initiés. Perdu sur toute la ligne, je n’ai même plus quelqu’un avec qui parler.

Quel que soit le besoin, qu’il soit de revanche ou d’accomplissement, identifier et baliser le nouveau chemin de sa vie est essentiel.” Je pleure souvent de ne pas arriver à sortir de mon trou, de ne pas trouver les aides dont j’ai besoin, de penser avec le cœur au milieu de gens qui pensent avec le porte-monnaie, cela fait si mal, alors que je connais mon potentiel. Dans son livre, Cécile présente différentes thérapies pour se faire aider, mais quand si peu de personnes savent ce qu’est la douance, il est extrêmement difficile de trouver des mentors ou des coachs dont la bienveillance est garantie et qui sont eux-mêmes surdoués et c’est pourtant vital dans la situation dans laquelle certains d’entre nous se trouvent. Mais je me contenterais même d’un ou d’une mentore bienveillante non surdouée.

Parc avec bancLa maison pour les surdoués en errance est mon seul et unique espoir, une maison à la campagne avec un grand terrain loin du bruit. Comme les psychologues ne sont pas formés aux surdoués, qu’ils ne nous comprennent pas, nous ne pouvons qu’être nos propres psychologues, nous traiter et traiter ceux qui viendront en séjour chez nous dans la bienveillance. Nous serons alors vraiment des humains à l’écoute de nos besoins et de ceux des autres. Dans quel monde vivons-nous où des personnes à haut potentiel sont abandonnées dans la souffrance quotidienne?

23-Confiance et pression

Faire confiance
Image empruntée au blog: http://www.juliecoudry.com/se-faire-confianceou-pas/

Avez-vous aussi l’impression de ne plus pouvoir faire confiance à personne? L’adulte “normal” a des mécanismes de contournement de ce manque de confiance, mais le jeune, bien qu’on lui répète sans cesse qu’il peut réussir, qu’il y arrivera parce qu’il n’y a aucune raison que cela n’arrive pas, sent une pression énorme de réussir alors même qu’il se sent nul, seul et impuissant et que les échecs sont évidemment au bout d’un tel chemin, ce qui le dévalorise encore plus. Chez les jeunes surdoués, cela ressemble beaucoup aux dépressions réactives des adultes. Quand on leur dit que ça va aller, qu’il ne faut pas s’inquiéter, qu’il y a toujours de l’espoir et de la lumière au bout du tunnel, cela démultiplie les angoisses, car nous ne pouvons faire coïncider les paroles que nous entendons avec les expériences de la vie. Le paradoxe est là, il nous faut l’équilibre, à savoir féliciter les jeunes, leur témoigner notre bonheur quant à leur travail, mais aussi les accompagner dans leurs difficultés et expliquer qu’avoir peur, aller mal, c’est normal, mais que cela peut faire très mal et devenir obsédant.

Adolescent qui souffrePrendre en charge un adolescent surdoué, c’est aussi ne pas dénier ses émotions, c’est déjà un énorme soulagement pour lui qu’une telle phrase le laisse voir l’opportunité d’un réaménagement psychique. Pour ce faire, un thérapeute avisé est inévitable, et il doit réellement s’engager, avec des issues possibles et qu’elles seront trouvées ensemble, dans une alliance empathique, interactive et résolument dynamique. C’est très différent d’une psychothérapie classique où le psychologue attend de l’autre qu’il fasse le travail d’élaboration de la solution. JSF dit “L’adolescent surdoué, on ne le prend pas par la main, on l’entraîne avec soi.” C’est pareil pour l’adulte, mais personne ne m’entraîne alors que j’ai tant besoin d’aide. Où sont les êtres humains?

Montrer le cheminLors d’une thérapie, si un thérapeute répète à un adolescent ce qu’il a compris et comment il l’a compris, s’il lui montre le chemin qu’ils vont emprunter ensemble et lui donne des exemples pourquoi ça va marcher, alors cet adolescent surdoué se sentira déjà mieux face à lui-même, vu qu’il a un tel besoin de reconnaissance pour ce qu’il est. Cela vaut aussi pour l’adulte. Les placebos fonctionnent parce que lorsque l’on pense qu’un médicament va fonctionner, le cerveau anticipe sur le soulagement et produit des substances chimiques comme la morphine qui réduisent la douleur, et en psychothérapie, c’est pareil.

21-Identification et colère

S’identifier aux autres, faire partie d’un groupe est inné à l’être humain et aussi la règle de la société, même dans une société où l’individualisme est exacerbé. Mais pour l’adolescent et l’adulte zapar, être différent le coupe souvent du reste du monde, ce qui est particulièrement dur pour un jeune qui cherche ses marques. Quand j’ai lu ce passage dans le livre, j’ai aussi pensé aux jeunes enfants qui sont en avance sur les autres et j’ai eu l’idée qu’il faudrait leur FB-Le Club des Cinqdonner la possibilité de s’organiser en Club des Cinq (cf. Enid Blyton, Bibliothèque Rose de mon enfance) avec des missions d’enquête dans leurs domaines d’intérêt et un travail de tentative de vulgarisation pour les autres enfants. Les surdoués doivent faire d’énormes efforts pour s’adapter, et pourtant, à tout âge, comme les autres, ils ont besoin du groupe, de la communauté pour se construire. S’ils ne sont pas compris et acceptés, certains peuvent se replier sur eux-mêmes. Un diagnostic précoce semble incontournable pour éviter le pire et favoriser un développement optimal.

Quand on n’est jamais reconnu pour ce que l’on fait, ce que l’on est, ce qui est indéniablement mon cas et celui d’un certain nombre d’adolescents, on a du mal à s’intégrer et à construire son identité, à faire confiance. Les troubles de l’estime de soi sont quasi systématiques pour le jeune, et la colère du surdoué est dominante Colèreen cette période de croissance, une colère envers la terre entière, colère d’être différent, colère de ne pas réussir comme on voudrait, colère de se sentir incompris, colère envers le système, les normes, contre la vie qui nous contraint d’exister… On dirait que l’auteur parle de moi, je suis encore au stade de l’adolescence.

Mais à quoi ça sert de penser, penser, penser, quand ça ne mène à rien? Pour l’adolescent surdoué, penser est un danger, donc il fait semblant d’oublier les questions et les réponses, sur soi, sur les autres, sur le monde et la résistance à la thérapie est importante, l’accompagnement donc fort délicat, les psychologues que j’ai rencontrés à l’âge adulte n’arrivaient pas à suivre. J’étais choquée lorsqu’à 34 ans, on m’a dit qu’il faudrait que je mette mon intelligence en veilleuse pour trouver un mari!!! Avec Phobie socialemon fort caractère, il n’en était évidemment pas question. Les adolescents, dans la forme extrême, ont la phobie scolaire, les adultes la phobie sociale. Personnellement, je ne supporte plus les foules, l’idéal pour moi, c’est une conversation avec une, au maximum deux personnes, sinon c’est déjà de trop pour une conversation, des échanges intéressants.