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36-L’intelligence et le cerveau

“Quand on a un si haut niveau d’intelligence, elle se retourne forcément un jour ou l’autre contre soi.” Cette phrase si vraie est tirée d’une série américaine qui démontre, une fois de plus, qu’une intelligence brillante n’a aucune chance face à la force brutale des concitoyens, surtout que l’intelligence ne bénéficie d’aucune aide, alors que la force brutale trouve toujours des imbéciles sans courage à soumettre à leur volonté.

Dans son livre, Cécile Bost écrit:

Le surdon: une réalité neurophysiologique porteuse de fragilités

Le surdon est une réalité neurophysiologique, attestée par de nombreuses communications scientifiques.

Mais cette réalité d’un cerveau plus performant apparaît porteuse de fragilités, physiques ou psychiques, ainsi que certains travaux le mettent en lumière. Beaucoup présentent les surdoués comme des dépressifs. Bien que susceptibles de souffrir de dépression comme chacun, ce peut être une dépression un peu particulière.

Il faut veiller à comprendre la véritable nature de cette dépression. Car l’intensité qui caractérise les émotions des surdoués (les fameuses hyperexcitabilités) semblerait fragiliser ces derniers au point que le taux de suicide serait dans cette population supérieur à celui constaté dans la population normale. (Le nombre d’études sur le sujet est encore insuffisant.)

Toutes ces fragilités méritent d’être à tout le moins mentionnées car, avec elles, le surdon n’apparaît plus forcément comme un don du ciel, mais plutôt comme un possible cadeau empoisonné.

Une réalité neurophysiologique

L’intelligence expliquée par le cerveau

Les neurosciences s’intéressent depuis le milieu du XIXe siècle au fonctionnement du cerveau, pour comprendre la raison des maladies Einstein 3neurologiques et psychiatriques, mais aussi pour comprendre le mode de fonctionnement d’individus qualifiés “d’éminents” ou de “géniaux”. Les cerveaux de Lénine, de Mendeleev et d’Einstein ont, par exemple, été étudiés.

Les neurosciences ont tranché depuis longtemps: le surdon existe. Ou plus exactement, il existe un ensemble de spécificités cérébrales qui “font” le surdon. On naît donc “surdoué”. Surtout, on le reste toute sa vie.

L’étude réalisée par un laboratoire du CNRS, déjà évoquée, est la première étude scientifique nationale française reconnue sur les enfants surdoués et rendue publique en 2002. Des études américaines, russes, finlandaises, israéliennes, anglaises, australiennes, ont porté aussi sur le cerveau des adultes surdoués. Divers types d’expériences ont été conduites pour identifier ce qui “constitue” le surdon et ce qui caractérise un surdoué. Deux types de conclusions ont pu être dressés:

  • L’architecture cellulaire cérébrale est différente (étude microscopique au binoculaire).
  • Le circuit du traitement de l’information l’est également (on a recouru à l’imagerie par résonance magnétique, (IRM), pour comprendre le circuit électrique du cerveau).

IRM-Imagerie par Résonance MagnétiqueLe cerveau: comment ça marche?

Quelques informations un peu techniques ne semblent nécessaires pour mieux comprendre ce qui se passe.

Le cerveau est l’élément central de la gestion du corps (tout comme d’ailleurs de l’esprit, par le biais des émotions). Il passe son temps à identifier les besoins du corps et à veiller à les satisfaire en fonction de l’environnement dans lequel il se trouve. La transformation de l’information vers et dans le cerveau est donc essentielle pour permettre au corps de vivre: bouger, se reposer, se nourrir, se laver…

Le cerveau est divisé en deux hémisphères: droit et gauche. L’hémisphère droit gère tout le côté gauche du corps, l’hémisphère gauche tout le côté droit. L’hémisphère gauche est également sollicité pour la pensée linéaire et séquentielle, utile pour la lecture et l’écriture; tandis que l’hémisphère droit est sollicité pour la pensée créative, intuitive et visuelle (dont la reconnaissance des visages). Personne donc ne fonctionne qu’avec son cerveau droit ou qu’avec son cerveau gauche (sauf accident ou opération).

Cerveau et les lobesChaque hémisphère est partagé en 4 lobes dans lesquels diverses fonctions sont gérées (langage, lecture, vision…).

A la surface du cerveau se trouve une pellicule, épaisse d’environ 3 à 4 millimètres… de matière grise (cortex cérébral). C’est là que l’on trouve les neurones.

Dès la naissance, tout être humain, surdoué ou non, possède environ 100 milliards de neurones. Chaque neurone établit en permanence en moyenne environ 7000 connexions de nature électriques (aussi appelées synapses) avec d’autres neurones par le biais de connecteurs appelés axones.

L’intelligence trouve sa source dans ces neurones et leurs connexions, car ces neurones captent, traitent et stockent l’information. Mais il ne sert à rien d’acquérir l’information si elle ne peut être traitée. C’est le rôle de la matière blanche! ((Au niveau de la personne entière, j’ai acquis énormément d’informations, de connaissances, de savoir, mais à quoi cela sert-il si personne n’a la capacité de les comprendre, de me comprendre? Je suis forcément dans l’auto-destruction, puisque personne ne vient à notre aide!))

Celle-ci est complémentaire de la matière grise. Elle est composée des axones (évoqués plus haut) qui connectent les neurones entre eux. Ces “câbles conducteurs” que sont les axones sont gainés d’une matière protectrice de couleur blanche (d’où le nom de “matière blanche”): c’est la myéline.

16-Être zapar, surdoué, HPI, c’est quoi?

Pour se penser, s’imaginer, se comprendre surdoué, hyperphrène, à haut potentiel (HP) ou zapar (être à part) à l’âge adulte, il faut en avoir saisi toutes les dimensions, toutes les nuances. Il faut avoir compris qu’il s’agit moins d’un haut niveau intellectuel que d’une intelligence aux composantes singulières qui modifie la façon de percevoir, comprendre et analyser le monde. Il faut avoir intégré que Affection en publicla dimension affective est une composante essentielle de la personnalité du surdoué. Être surdoué est peut-être finalement, d’abord penser avec son cœur, bien avant de penser avec sa tête.

Être surdoué, c’est une personnalité toujours marquée par ce double sceau: une intelligence puissante au fonctionnement qualitativement différent, une sensibilité intense qui imprègne chaque moment de vie.

Petit résumé à l’usage de ceux qui veulent comprendre d’un seul coup d’œil.

Être surdoué, ce n’est pas forcément être plus intelligent que les autres, mais fonctionner avec une intelligence différente.

HypersensibleQuand on est surdoué:

  • on est hypersensible,
  • on subit une ingérence émotionnelle constante,
  • on a une réceptivité sensorielle exacerbée,
  • notre empathie capte toutes les émotions des autres,
  • on a des capacités sur-développées des cinq sens.

Ce sont des composantes indissociables de notre personnalité.

L’intelligence du surdoué est riche et puissante, mais s’appuie sur des bases cognitives différentes:

  • une activation cérébrale d’une haute intensité,
  • un nombre de connexions de neurones significativement plus élevé, des réseaux de neurones qui se déploient dans toutes les aires du cerveau,
  • Arborescence de la penséeun traitement des informations en arborescence avec une ramification rapide d’associations d’idées qui ont du mal à se structurer,
  • un déficit de l’inhibition latente qui oblige le système cérébral à intégrer toutes les informations en provenance de l’environnement sans tri préalable: les surdoués en ont plein la tête,
  • une impossibilité d’accéder aux stratégies utilisées lors de la résolution d’un problème car les connexions se font à grande vitesse et en deçà du seuil de la conscience,
  • une intelligence intuitive et en images qui se débrouille mal du langage, des mots et de la structure verbale.

Les caractéristiques cognitives et affectives du surdoué sont validées par les connaissances scientifiques actuelles et en particulier par les neurosciences. Il ne s’agit ni de croyance, ni de mythe, ni de fantasme mais d’une réalité objectivable.

Tiré du livre “Trop intelligent pour être heureux” de Jeanne Siaud-Facchin

Deux vidéos pour compléter cette introduction

http://www.observation-et-imagerie.fr/douance/allo_docteur_surdoues.html

La seconde est sous la première.

04-Les neurosciences pour comprendre

Page 20, le livre s’intéresse à la question de savoir comment nous nommer: surdoués, HP ou zèbres. Cela me fait bien rire quand je pense à ceux qui détestent être mis dans une case, comme ils disent, et ne se rendent pas compte qu’ils sont dans des cases de toutes sortes depuis leur naissance! Et même déjà avant! Personnellement, je préfère, pour ma nouvelle case, le terme de surdouée, de zapare ou d’hyperphrène. Je n’aime pas zèbre, malgré tout ce qui se cache derrière cet animal si spécial, mais cela me rappelle trop l’expression “arrête de faire le zèbre” qui signifie ne pas faire l’imbécile et qui manque donc de sérieux.

Psychologie-psychologue-illustrationTrès lentement des psychologues et psychiatres se forment à la question des surdoués, mais les structures adaptées restent exceptionnelles. C’est bien pour cela que nous sommes obligés de recourir à de riches donateurs, des personnes en fin de vie, sans héritiers qui légueraient à notre association porteuse du projet, une maison afin que nous puissions enfin commencer à votre notre vie.

Les sciences et particulièrement les neurosciences avec les techniques d’imagerie fonctionnelle (IRM) nous permettent de comprendre comment fonctionne le cerveau des surdoués. Il faut mettre toutes les connaissances ensemble pour voir comment aider ces êtres humains en difficulté, voire en souffrance dont je fais partie. Les neurosciences changent notre idée du fonctionnement du cerveau. Ce n’est pas le nombre de neurones qui compte, c’est le nombre de connexions. La génération de mes parents a appris que le cerveau se construit pendant une période de sa vie, la jeunesse et que par la suite il se dégrade, et l’apprentissage s’arrête, car le nombre de neurones diminue. Certes, le nombre de neurones diminue, des cellules meurent, mais celui des connexions augmente. C’est à dire que plus on apprend, plus on comprend, plus on mémorise, plus on vit des expériences stimulantes, plus nos neurones établissent des liens entre eux. Et plus ce foisonnement de connexions est important, plus notre cerveau est performant.

04-Les neurosciences nous aidentLa génération d’aujourd’hui a appris qu’il existe une plasticité cérébrale qui permet de connecter des neurones en permanence et créer de nouveaux réseaux, même en étant très vieux. Une autre particularité chez nous est que nous avons une différence dans la vitesse de transmission des informations. Cela fait des années que je constate que certaines personnes sont très lentes à faire ou à comprendre des choses et que ça m’énerve, alors pour ne pas supporter mon énervement, je les évite ou évite de leur demander quelque chose. D’autant plus que ma vitesse à traiter les choses les agace. On tourne en rond, mais tant que nous n’aurons pas les outils correspondant à nos spécificités, rien ne changera.