La société au travers des médias, des connaissances, de la famille ou des amis, nous présente la méditation comme le remède miracle pour une sérénité intérieure face à la complexité de la vie. Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons-nous que la “synchronisation des deux hémisphères cérébraux favorise non seulement la sérénité, mais mieux encore, et de façon très surprenante, elle favorise l’émission d’ondes gamma, celles que l’on identifie quand l’individu est en pleine créativité ou en résolution de problèmes (ce qui signifie donc une très haute activité cérébrale débarrassée de toute pollution émotionnelle).”
Dans le livre de Cécile Bost, j’apprends qu’on présente le moine bouddhiste français, Mathieu Ricard, comme l’homme le plus heureux du monde. Personnellement, je pense qu’un homme, qu’une femme ne peut être heureuse que si elle manque totalement d’empathie et se détourne de ces centaines de millions de souffrances quotidiennes. On peut avoir des instants de bonheur intense, mais être heureux, j’en doute. Il me faudrait demander au moine lui-même.
Cela fait très longtemps que je m’observe et que j’observe les autres et je vois très bien que ce qui me rend heureuse, ce qui me rend joyeuse et que ce n’est pas du tout ce qui rend d’autres heureux ou joyeux. Évidemment, la base nécessaire sont des pensées positives et je pense que pour en avoir, il faut être de bonne humeur. “L’humeur joue un rôle central dans la constitution de pensées dysfonctionnelles et la rechute dépressive.”
La méditation est présentée comme un moyen d’arrêter ses pensées négatives. Visiblement, cela marche pour certaines personnes, mais cela n’a jamais fonctionné chez moi. Ce n’est que maintenant, après lecture de la page 219 du livre “Différence et souffrance de l’adulte surdoué” que je comprends mieux également pourquoi je n’aime pas la méditation. Cécile écrit en parlant de cette posture venue d’Orient: “Cette pratique est à la portée de tous… à condition d’être motivé et persévérant – écueil possible pour les surdoués hyperactifs et souvent impulsifs, qui éprouvent plus de difficultés à envisager les différentes étapes du chemin que le chemin lui-même, et chez lesquels la motivation est parfaitement fluctuante s’ils ne se découvrent pas une passion pour ce à quoi ils se sont attelés.”
Je suis tout à fait dans cet esprit, une passionnée. Ma passion pour le Sahel ne subit aucun dommage alors que vu ma solitude, alors qu’avec tous les obstacles que j’ai dû affronter par le passé et qui encombrent encore souvent mon chemin, d’autres auraient abandonné depuis longtemps. Mais la méditation n’est rien pour moi, cet exercice quotidien de 45 minutes, ni même de 10 ou 15 minutes préconisés par d’autres moins rigoureux, je ne le tiendrais pas une semaine. Je ne supporte pas le train-train quotidien. Du reste, j’ai tendance à penser que j’ai eu suffisamment de méditation avec tant d’années de solitude, seule avec moi et mes pensées qui tournent en rond que je n’ai plus besoin de méditation pendant un bout de temps.
Avec Cécile, je découvre la thérapie des schémas. Destinée à des personnes pour lesquelles “suivre un protocole précis est difficile au regard d’un niveau de perturbation et de souffrance trop important (ceux qui ne peuvent faire appel à leur mémoire sans être immédiatement submergés par leurs émotions), et qui résistent aux thérapies cognitivo-comportementales classiques.” Cela s’approche déjà de ma vision des choses.
“En psychologie, “un “schéma” est une mémoire constituée de sensations corporelles, d’émotions, de cognitions, de tendances à l’action ((serait-se aussi s’immiscer dans certaines affaires d’autrui?)) et de souvenirs narratifs. Il est fait d’expériences traumatiques diverses qui se sont transformées en souffrance chronique et envahissante. Le schéma s’accompagne souvent de stratégies mémorisées depuis l’enfance (avant même le développement du langage, quand l’enfant ne peut verbaliser ce qu’il vit). Ainsi, les événements ultérieurs à la situation du passé, sont-ils, à l’âge adulte, toujours interprétés de la même façon et au désavantage de l’individu.”
Vu que la méditation n’est rien pour moi et que le manque d’accompagnement intelligent me fait souffrir, je vais poursuivre mes recherches.