21-Identification et colère

S’identifier aux autres, faire partie d’un groupe est inné à l’être humain et aussi la règle de la société, même dans une société où l’individualisme est exacerbé. Mais pour l’adolescent et l’adulte zapar, être différent le coupe souvent du reste du monde, ce qui est particulièrement dur pour un jeune qui cherche ses marques. Quand j’ai lu ce passage dans le livre, j’ai aussi pensé aux jeunes enfants qui sont en avance sur les autres et j’ai eu l’idée qu’il faudrait leur FB-Le Club des Cinqdonner la possibilité de s’organiser en Club des Cinq (cf. Enid Blyton, Bibliothèque Rose de mon enfance) avec des missions d’enquête dans leurs domaines d’intérêt et un travail de tentative de vulgarisation pour les autres enfants. Les surdoués doivent faire d’énormes efforts pour s’adapter, et pourtant, à tout âge, comme les autres, ils ont besoin du groupe, de la communauté pour se construire. S’ils ne sont pas compris et acceptés, certains peuvent se replier sur eux-mêmes. Un diagnostic précoce semble incontournable pour éviter le pire et favoriser un développement optimal.

Quand on n’est jamais reconnu pour ce que l’on fait, ce que l’on est, ce qui est indéniablement mon cas et celui d’un certain nombre d’adolescents, on a du mal à s’intégrer et à construire son identité, à faire confiance. Les troubles de l’estime de soi sont quasi systématiques pour le jeune, et la colère du surdoué est dominante Colèreen cette période de croissance, une colère envers la terre entière, colère d’être différent, colère de ne pas réussir comme on voudrait, colère de se sentir incompris, colère envers le système, les normes, contre la vie qui nous contraint d’exister… On dirait que l’auteur parle de moi, je suis encore au stade de l’adolescence.

Mais à quoi ça sert de penser, penser, penser, quand ça ne mène à rien? Pour l’adolescent surdoué, penser est un danger, donc il fait semblant d’oublier les questions et les réponses, sur soi, sur les autres, sur le monde et la résistance à la thérapie est importante, l’accompagnement donc fort délicat, les psychologues que j’ai rencontrés à l’âge adulte n’arrivaient pas à suivre. J’étais choquée lorsqu’à 34 ans, on m’a dit qu’il faudrait que je mette mon intelligence en veilleuse pour trouver un mari!!! Avec Phobie socialemon fort caractère, il n’en était évidemment pas question. Les adolescents, dans la forme extrême, ont la phobie scolaire, les adultes la phobie sociale. Personnellement, je ne supporte plus les foules, l’idéal pour moi, c’est une conversation avec une, au maximum deux personnes, sinon c’est déjà de trop pour une conversation, des échanges intéressants.