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13-L’enfant et l’adulte zapars

Le chapitre 3 du livre “Trop intelligent pour être heureux” parle de l’enfance. Quand je l’ai vu apparaître, je me suis dit que je pouvais le sauter, car j’ai découvert ma douance à l’âge adulte avancé et que mon enfance était plutôt normale. Mais en lisant, j’ai découvert qu’en fait, enfant surdoué ou adulte surdoué, c’est la même chose. Il est question de “comprendre et se faire comprendre, communiquer alors que l’on ne fonctionne pas selon les mêmes processus, se Mouton-blanc-noirrencontrer alors que les autres nous rejettent.” Se sentir si différent, si seul et avec, comme compagnon quotidien, un vécu douloureux de décalage permanent et d’incompréhension réciproque, c’est insupportable.

Les enfants zapars posent beaucoup de questions, je ne sais pas si j’étais ainsi pendant mon enfance, mais j’ai commencé à poser beaucoup de questions à Werner, un étudiant en math et physique qui vivait sur le même étage de la résidence d’étudiants lorsque je faisais mes premières études en Allemagne. C’est avec lui que j’ai

Argumenter et défendre son point de vue

appris à argumenter. Un besoin encore aujourd’hui non satisfait, ce sont ces discussions avec Werner ou avec d’autres sur tout, le monde, les idées.

On n’aime pas les réponses évasives, on veut savoir, on veut comprendre, car on pense tout le temps. On a donc besoin d’être rassuré, car on est seul face à nous-même. Même silencieux, et comme un petit enfant, nous avons constamment besoin d’être rassuré. On a besoin d’un guide, pas d’un maître. L’enfant zapar ne décode pas les implicites de l’école et l’adulte pas non plus ceux de la société ou les comprend autrement et de la surgit la difficulté pour tous qui vient du fait que c’est une illusion de croire que chacun comprend les choses de la même façon.

Cécile Bost-Différence et souffrance de l'adulte surdouéC’est d’ailleurs suite à la présentation qu’un jeune garçon avait fait de lui chez sa psychologue en disant “je suis à part” et qu’il l’avait prononcé comme “je suis zapar” que j’ai trouvé préférable de m’appeler ainsi et d’en faire une partie du nom de mon blog.

On dit des surdoués qu’ils gardent en eux l’enfant qu’ils étaient une fois arrivés à l’âge adulte. J’ai souvent remarqué depuis que je fais attention à ce genre de choses chez des adultes surdoués masculins, une certaine douceur que je n’ai jamais rencontré chez d’autres hommes qui ont souvent l’impression de perdre leur virilité lorsqu’ils respectent leur côté féminin. D’autre part,

“La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique” nous enseigne Blaise Pascal, et il a bien raison. Notre société n’est pas juste, elle est tyrannique.