32-L’Afrique, espoir des surdoués

Exclus d’un travail qui les satisfasse, exclus d’un environnement social dont tout être humain a besoin, exclus de pouvoir se réaliser. Ce sont les surdoués-HP que l’Afrique accepte tels qu’ils sont.

Après avoir terminé la lecture du livre “Trop intelligent pour être heureux” de Jeanne Siaud-Facchin, j’ai commencé la lecture du livre “Différence & souffrance de l’adulte surdoué” de Cécile Bost, une femme qui se découvre surdouée à l’âge de 46 ans. Elle nous raconte le cas d’Aglaïa, qui comme moi, s’est toujours sentie en décalage en France et jusqu’à ce qu’elle découvre, comme moi, l’Afrique. A chaque fois que je suis en Afrique, je me sens bien, je suis utile, j’ai plaisir à vivre. Ici, chez moi, c’est tout le contraire.

WASSACODE-prireEn Afrique noire, j’ai eu l’impression que mon horloge était à l’heure, c’est bizarre, d’autant plus que ce sentiment est réciproque. Imagination riche et vive, idées inhabituelles, connexion entre ces mêmes idées, discussions ardentes… Ces éléments qui devraient caractériser les HQI (haut quotient intellectuel) pourraient aussi définir les cultures de la tradition orale, de la palabre et de la parabole. […] L’univers n’est pas vécu de façon schématique, prétendument rationnelle: la réalité englobe le monde de l’invisible, les génies, la magie… L’exceptionnel, l’inhabituel ne sont pas rejetés systématiquement comme dans les sociétés occidentales. […] D’une manière générale, je n’ai pas eu, là-bas, aussi souvent l’impression d’être dans une quatrième dimension, de m’agiter dans le néant, de parler à des marionnettes sourdes. La question de la synchronisation devient secondaire, la relation au temps n’est pas la même.

En France, quand on comprend un peu plus vite ou autrement que la majorité, le plus difficile à vivre (pour moi), c’est l’incrédulité ou le déni. Une expression qui m’a été souvent opposée en France est: “Je ne veux pas le croire”, ou sa variante “Ce n’est pas crédible”, ou pire encore “Tu n’es pas crédible”. C’est parfaitement idiot et impoli. Je n’ai jamais entendu ça en Afrique.”

Quand j’avais lu cela, j’ai enfin compris pourquoi je m’entends si bien avec les Africains et pourquoi j’ai tant de mal avec les Européens. Si je veux survivre, je dois retourner en Afrique noire. C-Cercle de chaussonsMais pour cela, il me faut des dons. Des dons que personne ne veut faire, soi-disant parce qu’ils ne me font pas confiance. La bonne excuse. Je ne connais personne qui soit aussi ouvert et transparent sur Internet que moi. Et quand on me demande, je donne toutes les précisions nécessaires. Un grand projet est en cours actuellement, des femmes tricotent 4000 paires de chaussons de nourrissons pour l’association ICEA – Initiatives Citoyennes Europe-Afrique. Nous en sommes à plus de 2800 qui s’entassent par groupe de 100 paires dans des cartons. C’est aussi cela, le travail pour le Sahel.

31-Surdouance et tout ou rien

“Je trouve que c’est dommage de voir quelqu’un avec votre talent dans un boulot qui le rabaisse.” Cette phrase tirée d’une série américaine “Burn notice”, elle me parle, fortement même, car les autres aimeraient me voir travailler dans le système, sous les ordres d’un chef. Pour moi, c’est l’image d’un boulot qui me rabaisse. Alors pour continuer à faire ce qui me plaît, la seule et unique chose qui m’intéresse et qu’on m’empêche de faire, je continue à travailler pour moi en attendant de sortir de ma voie de garage.

Ressources litière TLBCe matin, c’était de la transformation de matières premières en un produit intermédiaire pour de la litière de toilettes à litière bio-maîtrisée. Quelle connerie se diront ceux qui ont des postes de médecins, d’avocats, de députés ou de hauts fonctionnaires, qui se préoccupent constamment de ce que pensent les autres, qui sont dans le paraître plutôt que dans l’être, qui ne savent même pas ce que le développement personnel veut dire. Pour moi, c’est l’écologie et le respect de la nature pris au sérieux, je prépare cela pour mes futurs besoins dans la future maison où ma vie sera encore plus écologique.

Pour midi, j’ai découpé une patate douce en rondelles de 1 cm cuites à l’au, que j’ai mangées avec un bout de bûche de chèvre et Détail du compost en seauun peu de moutarde. Là aussi, cela doit changer, avoir des repas équilibrés, végétariens, mais à plusieurs. Et je me dis que chacun a droit à des petits plaisirs au cours d’une journée. Les miens m’ont même fait pleurer de rire aujourd’hui avec une scène de la série “Burn notice”. J’aime bien cette série qui joue sur la séduction et l’intelligence d’une manière suffisamment smart pour mon intellect, avec des réparties qui vous laissent bouche bée.

Pour l’après-midi, le programme de début, c’est le découpage de peaux de bananes et d’épluchures de légumes en petits morceaux. C’est pour constituer mon compost, encore une obsession écologique au milieu d’un m’en-foutisme général.

Petits morceaux pour litièrePuis la suite, c’est à nouveau la transformation de matière première à litière. On se sent tellement bien avec un Master II à faire ce genre de travail. Mais pour le moment, il n’y a rien d’autre. Donc, on fait ce qui est à faire et qu’on a envie de faire. Il y a aussi l’option tricot pour que les doigts fassent autre chose que couper du carton, ce qui fait mal à la longue. Ce sera mon projet ou rien!

“La différence entre le possible et l’impossible réside dans la détermination qui sommeille en toi.” – Auteur pour le moment inconnu.

30-Les effets de la surdouance adulte

La pensée linéaire (encore dominante) et la pensée en arborescence (des surdoués) a bien sûr des répercussions sur les personnes qui ont ce type de cerveau et dans leurs activités au quotidien.

Cela fait des années que je vais dans une agence bancaire sans jamais rien déceler. Récemment j’ai regardé par terre et j’ai vu comme une légère rigole, comme si les carreaux de faïence par terre de la rangée de gauche de mon champ de vision penchaient légèrement vers la droite et ceux de la rangée de droite penchaient légèrement vers la gauche. Je me suis alors demandée comment faire pour en être sûre.

Billes pour jouerMe rappelant que j’ai acheté récemment des billes en passant dans un magasin de dessin et de bricolage pour avoir un premier jeu à faire avec les futurs enfants de l’orphelinat Fleur de Baobab que nous préparons au Burkina Faso, l’idée m’est venue de faire le test avec une bille. Alors, depuis je porte une jolie bille rouge avec des stries bleues, blanches et noires dans mon pantalon pour faire le test la prochaine fois que je passerai à l’agence.

Pour les gens soi-disant normaux dont le QI est linéaire et se situe dans la moyenne, cela permet de vivre dans nos sociétés sans se poser trop de questions, même de diriger des entreprises et alors la pente d’un carreau dans une agence bancaire, la coopération au développement privée, la destruction de l’environnement, la physique quantique, ce ne sont pas des sujets qui les préoccupent. Pour moi, cette question du carreau occupera mon esprit jusqu’à ce que j’aie trouvé une réponse et pour la coopération au développement privée avec le Sahel, c’est pareil, je n’aurai de cesse de développer des projets en réponse à mon besoin irrépressible de trouver des solutions à des problèmes locaux et globaux.

Gardner HowardCe qui pousse à ces pensées qui peuvent aller jusqu’à l’obsession chez certains, c’est l’hyperexcitabilité. Ce sont les travaux de Howard Gardner sur l’intelligence émotionnelle qui ont lancé des recherches dans ce domaine bien précis. Les hyperexcitabilités sont de type psychomotrice, sensuelle, imaginaire, émotionnelle et intellectuelle. Je suis particulièrement douée dans cette dernière “qui s’accompagne d’une intense activité intellectuelle (curiosité, capacité pour soutenir l’effort intellectuel, avidité de lecture), et d’un penchant certain pour poser des questions pertinentes et résoudre des problèmes.” tel que présenté dans le livre de Cécile Bost “Différence & souffrance de l’adulte surdoué”. Le problème, c’est que lorsque l’on est douée pour résoudre des problèmes dans des situations où les gens ne voient même pas le problème, vous imaginez le décalage entre moi et les autres!

29-Une maison pour les surdoués HS

Arnaud de Montebourg claque tous les jours 150 euros pour son déjeuner, c’est ce qu’on apprend, comme ça, au cours d’une conversation banale. Et il n’est de loin pas le seul. Qui paye? Ceux qui travaillent contre un salaire, le contribuable qui paye des impôts et tous les pauvres qui versent la TVA pleine sur leurs consommations. De l’autre côté, nous avons des personnes très intelligentes au RSA que ce système de cons exploite tous les jours et qui produit un nombre croissant d’exclus de haut niveau. Dans un tel environnement, on ne peut que se suicider ou se couper autrement de son entourage destructeur.

Maison à la campagneNotre idée, c’est de vivre mieux en petite communauté dans une grande maison avec un jardin, à la campagne ou en banlieue, avec de la permaculture et des alternatives saines et soutenables, car nous en avons un besoin vital. Ce que la société nous offre ne peut nous satisfaire, ce n’est pas une question de volonté d’accepter, nous ne pouvons pas. C’est une question, non pas de neurones, mais de synapses.

Nous sommes un petit groupe de personnes touchées par la surdouance et en mal-être constant, certains d’entre nous sont même en grande souffrance. Un petit groupe de personnes cherche à trouver, en leg ou en dons, une grande maison à la campagne avec un grand jardin, d’autres recherchent une grande maison à louer avec un jardin et une terrasse en banlieue de Strasbourg.

Maison grande pour surdouésCertains d’entre nous ont été littéralement exclus de la société pour être trop humanistes, trop intègres, trop honnêtes, trop doux, trop gentils. Il faut visiblement voler et tromper de nos jours pour réussir sa vie. Malgré ces tristes constatations, nous ne pouvons revenir en arrière. Ceux qui cherchent une maison à louer cherchent au moins 6 chambres, 3 pour des surdoués qui y vivent et 3 qui viennent en chambre d’hôte pour se ressourcer auprès de personnes qui les comprennent. Car notre entourage nous détruit à force de ne pas nous écouter, de nous exclure, de ne pas nous comprendre, de nous abandonner.

Aidez-nous à créer la première maison pour surdoués adultes en souffrance en France.

28-Des souffrances gratuites

Comment pourrions-nous rester insensibles à de telles souffrances? Nous recherchons depuis trop longtemps déjà une maison qui devra offrir la possibilité d’avoir 3 chambres d’occupants permanents et 3 chambres d’hôtes pour accueillir en séjour de courte ou moyenne durée des personnes avec des caractéristiques de mal-être similaires, dans l’Est de la France.

Femme – Hypersensible

Ce soir, je suis triste, désolée, désespérée de cette vie… Fatigue, colère, douleur, grand vide, tout ça me traverse et je tourbillonne dans une vague de sentiments durs à vivre.Dépression 1 J’attends trop de cette vie pour en avoir si peu, j’en donne trop pour en recevoir tellement peu, je suis lasse de me débattre face à des personnes qui ne me comprennent pas, qui n’ont pas encore compris que je suis quelqu’un de très sensible, que les paroles anodines me transpercent comme des lames, que leur silence est une torture, que j’ai envie et besoin de douceur, de chaleur, de soutien, de réconfort… j’aimerais rester en boule, au chaud, pour renaître mieux préparée ou plonger dans le noir et ne plus en sortir… MAL

Femme – Hypersensible

Dépression femmeJe viens vers vous ce soir car les larmes ne font que s’écouler et que je ne sais pas vers qui me tourner: personne ne comprend ma sensibilité et ce que j’éprouve…

J’accorde une grande importance à profiter des gens qui me sont chers surtout quand je suis près d’eux, car d’ordinaire j’habite à plus de quelques centaines de kilomètres. Mais eux préfèrent conserver leur propre routine et voir des personnes qu’ils voient tous les jours plutôt que moi qui ne suis là que quelques fois par an. La vie est courte, et je ne comprends pas l’insensibilité des gens, même de leurs proches.

J’ai l’impression que je m’en fais pour les autres mais que personne ne s’en fait pour moi…

Femme – Surdouée – Haut Potentiel

Bonjour,

Je viens à vous pour avoir… je ne sais pas trop ce que je cherche honnêtement… Peut-être juste une envie de dire ce qui me turlupine avant que mon cerveau n’explose…

Dépression-logoAlors voilà… Je suis avec quelqu’un qui est totalement mon opposé, ça fait 10 mois qu’on est ensemble. Je lui ai parlé de mes particularités, mais je n’ai pas eu totalement l’impression qu’il ait saisi tous les enjeux qui gravitent autour de ça. Il me reproche d’être je m’en-foutiste en ce qui concerne ma santé, d’être je m’en-foutiste sur tout en gros. En réalité, de mon point de vue, je le suis uniquement quand la chose ne m’intéresse absolument pas. Ce qui ne suscite pas mon intérêt passe à la trappe direct. Alors je ne sais pas trop si je suis juste radicale ou… si je devrais me comporter autrement ou quoi…

Mais pour moi, la plus grosse inquiétude vient du fait qu’il soit trop conciliant. J’ai un très mauvais caractère, l’esprit qui foisonne, qui part en vrille en permanence, je suis limite hyperactive, et j’ai besoin de quelqu’un qui sache me canaliser. Qui sache me dire “STOP”. Et lui ne s’affirme pas assez. Je le “pique” en permanence, comme une sale gosse qui cherche à tester les limites, et lui il prend sur lui au lieu de me hurler dessus une fois pour toute! Je ne sais pas s’il est conscient de ça… J’en viens à me demander si ce n’est pas moi le véritable problème. Si ce n’est pas moi qui devrait me calmer du tout au tout… Changer. Mais… cela viendrait à me renfermer complètement. Alors déjà que je ne suis pas heureuse dans mon schéma de comportement actuel… Je ne crois pas que l’autre solution serait une meilleure alternative…

Nous en sommes à une ultime discussion pour essayer de calmer les choses entre nous, mais… Je ne sais pas du tout comment aborder le problème. J’ai l’impression qu’il ne me connaît pas. Qu’il ne me comprend pas. Alors faut-il que je m’amuse à lui exposer en long en large ce que je suis, ou au moins ce que je sais être? Ou… Faut-il lâcher l’affaire et inverser mon comportement?

Je ne demande pas qu’on me fasse la morale, mais simplement qu’on me donne des avis. Peut-être y a t-il d’autres personnes dans ce cas de “flou total global”?…

27-Les tests

Un bilan devrait être complet et pratiqué par un psychologue expérimenté. Ce que j’ai fait à l’époque sur Internet n’a donc pas grande valeur, mais mes expériences de la vie bien plus. Pour être complet, le bilan doit avoir deux parties :

1. L’évaluation de l’intelligence et les ressources cognitives disponibles.

2. Les recherches dans la personnalité pour comprendre l’organisation de l’affection et la situation psychologique. ((Je n’ai vraiment pas besoin de cette recherche, je la connais depuis trop longtemps, ma situation psychologique!))

L’évaluation de l’intelligence par un test n’a de sens que si c’est resitué dans une approche globale de la personnalité. Sinon, cela n’aura été qu’une petite facette de la personne dont l’interprétation peut être erronée.

Figure de ReyDepuis qu’on les pratique, les tests existent en grand nombre, mais certains sont préférés pour le domaine des surdoués, notamment pour le fonctionnement de l’intelligence, le WAIS qui signifie Wechsler Adult Intelligence Scale. On pourra aussi vous proposer les matrices de Cattell, la figure de Rey, le D48 en fonction de ce que l’on recherche. Pour la personnalité, les tests s’appellent Rohrschach et Z pour Zullinger. Le WAIS est le test le plus utilisé par les psychologues, mais il ne mesure pas le QI, uniquement son expression. Il est adapté pour être passé de 16 à 89 ans et révisé tous les dix ans, il faut veiller à avoir toujours la dernière version. Les tests sont également différents en fonction du pays où ils sont passés.

Le QI est un score global qui reflète l’intelligence générale. Il est composé du QI verbal et du QI performance. Et le psychologue calcule quatre autres indices en combinant différents scores obtenus lors des épreuves: compréhension verbale, organisation perceptive, mémoire de travail et vitesse de traitement. Et au-delà de ces indices, plus de cinquante valeurs peuvent être tirées du test WAIS.

HPI-Courbe de GaussLes scores de QI sont répartis sur une courbe que l’on appelle courbe de Gauss selon le mathématicien allemand Friedrich Gauss, une courbe en forme de cloche. On pose que la moyenne est 100 et que l’intervalle de confiance ou écart-type est de 15. Il est évident que plus on s’éloigne de la moyenne, plus notre fonctionnement intellectuel est différent. On considère que l’intelligence normale va de 85 à 115, ce qui est le cas pour 68% de la population, hommes politiques et directeurs de tous poils inclus. 14% ont une intelligence supérieure entre 115 et 130 et 14% ont une intelligence inférieure entre 70 et 85. Le surdon intellectuel commence à 130 et concerne 2% de la population et de 55 à 70, également 2% de la population, ce sont les déficients intellectuels.

26-Se découvrir surdouée

On peut le découvrir au travers des enfants, lorsque ceux-ci sont diagnostiqués suite à un bilan psychologique. On peut le découvrir au travers des parents d’autres enfants qui parlent de leur enfant surdoué, mais on peut aussi, comme c’est mon cas, le découvrir par soi-même. Je sais depuis très longtemps que je ne fonctionne pas comme les autres, que je ne vois pas le monde comme les autres, je pensais qu’avec la Spirale Dynamique j’avais trouvé la solution à mes problèmes, j’ai cruellement besoin d’aide, mais là non plus, je n’en ai obtenu aucune. Ils étaient tous égoïstes et ne s’intéressaient nullement à mes besoins. Il y a 4 ans, je me découvre hypersensible, mais il a fallu attendre mes près de 56 ans et mon arrivée sur Facebook pour me découvrir surdouée. Je ne sais pas si je fais partie des surdoués dont 26-Se découvrir surdouéele QI dépasse 130 et qui ont accès, s’ils le souhaitent à l’association MENSA, mais je sais, pour avoir fait un test il y a très longtemps sur Internet et parce que d’autres ont confirmé que mon intelligence est au-dessus de la moyenne, que je fais indubitablement partie des surdoués. Et maintenant, avec le livre de JSF, moi aussi je découvre ce qui me rapproche et ce qui me différencie d’autres surdoués.

Rappelons que surdoué est un terme un peu trompeur, car il implique un “plus que” ou un “mieux que”, ce qui peut-être le cas avec un QI de 146, car il est évident qu’on peut faire des choses bien plus complexes avec un QI de 146 qu’avec un QI de 100, il paraît même que la moyenne française est à 98, serait-ce le contrecoup de la télé-réalité et des jeux débilitants à la télé? Mais surdoué signifie avant tout “autre que”, c’est pour cela que beaucoup lui préfèrent zèbre ou zapar (avoir un fonctionnement à part) ou hyperphrène (dont l’esprit fonctionne en mode turbo). Il faut retenir que la dimension affective est une composante essentielle de la personnalité du surdoué. “Être surdoué, c’est une personnalité toujours marquée par ce double sceau: une intelligence puissante au fonctionnement qualitativement différent, une sensibilité intense qui imprègne chaque moment de vie.”

Test de RorschachPour être sûr, il faut passer des tests, même à l’âge adulte qui débouchera sur un diagnostic. Au vu des différences entre les individus, la démarche diagnostique sera complexe car en fonction des résultats obtenus et des hypothèses émises lors des premières questions, le psy pourra choisir telle ou telle question pour mieux cerner le fonctionnement de la personnalité, aussi bien dans le domaine intellectuel que dans le domaine affectif de l’intéressé. Le bilan est donc une démarche dynamique qui s’ajuste à chacun, dont le QI n’est qu’une partie qui oriente le diagnostic qui, au final, sera une synthèse du professionnalisme du psy, de son expérience et de la rencontre avec le patient. Personnellement, je n’ai pas besoin de test pour me sentir zapar, j’en fais l’expérience au quotidien, plus personne ne me parle à part mes parents.

25-Rien n’est perdu

Le jeune doit se rendre compte que l’adolescence n’engage pas l’avenir. Il faut rester confiant. Rien n’est joué, on peut s’améliorer à tout moment de la vie. Des enfances difficiles peuvent évoluer vers des adolescences faciles ou inversement, mais une adolescence difficile n’est pas non plus synonyme d’une vie d’adulte pénible. Page 105, JSF écrit: “Avec l’adolescent surdoué, il faut faire une voix off, il

En détournant le regard, l'adolescente peut cacher ses mimiques.
En détournant le regard, l’adolescente peut cacher ses mimiques.

faut raconter ce que l’on comprend, il faut exprimer ce que lui refuse d’admettre. Alors, petit à petit, d’abord surpris, puis soulagé que l’on parle enfin de lui avec les mots justes, il parviendra à investir cette relation particulière, celle où on rencontre un autre pour mieux se rencontrer soi-même.” Les psys traditionnels ne le comprennent pas, mais il faut une réelle connivence avec l’adolescent surdoué, sans elle, rien ne peut être engagé. Un psy qui ne s’implique pas dans une relation sans manipuler n’a aucune chance. Car pour l’adolescent surdoué extrêmement méfiant, ce qui lui permet d’accorder sa confiance, c’est une profonde sincérité réciproque. C’est ensemble, lui et le psy, qu’ils vont chercher et trouver les solutions à ses problèmes. La plupart des psys sont absolument nuls à ce petit jeu, je parle d’expérience.

Et puis, voilà, l’âge adulte. Les petits enfants disent souvent: “quand je serai grand…” et puis, tout d’un coup entre 18 – 1 et 18 + 1 jour, une énorme porte s’est ouverte, celle de toutes les possibilités, toutes les promesses véhiculées par le passé. Mais une fois installé dans l’âge adulte, on se rend compte que ce qu’on avait imaginé petit ne s’est pas vraiment réalisé. La toute-puissance a subi quelques désenchantements. “Être adulte, c’est prendre par la main l’enfant qu’on a été” dit le livre et l’on se rappelle que même 25-Rien n'est perduadulte surdoué, l’enfant est resté en nous. Dans la série policière américaine “Bones” où se retrouvent beaucoup de rôles d’adultes surdoués en QI, on peut bien voir les particularités des uns et des autres, notamment le côté enfant de certains adultes.

Dans la vie, on donne aux enfants l’illusion que les adultes savent et peuvent tout, une fois eux-mêmes adultes, ils se rendent compte qu’ils ne savent toujours pas comment faire, qu’ils ont toujours peur, encore plus que petit, car ils n’ont plus personne vers qui se tourner pour trouver un réconfort, même de courte durée. La route est belle, mais si sinueuse. Être adulte est compliqué, on est seul, même entouré d’amour lorsqu’on est surdoué. On envisage mal de pouvoir se satisfaire d’un bonheur ordinaire et on craint de ne jamais parvenir à accomplir ses rêves. Et cette immense solitude qui fait tant peur. On dit que notre difficulté n’est pas directement liée à notre différence, mais à notre sentiment de différence. Mais que ce soit ma différence ou mon sentiment de différence, le résultat est exactement le même: l’exclusion sociale!

24-La prise en charge thérapeutique

Des thérapies nombreuses sont le lot des jeunes zapars ou surdoués et des adultes dans le mal-être. Une approche judicieuse me semble Carl Rogersêtre l’Approche Centrée sur la Personne selon Carl Rogers, psychologue américain décédé en 1987, mais il y en a d’autres. L’orientation thérapeutique est cependant centrale, car la part cognitive du soi doit être intégrée dans la thérapie. L’adolescent qui déteste penser quand ça le met en danger doit être accompagné pour ré-apprivoiser progressivement, mais patiemment et doucement, sa pensée. La prise en charge de l’adolescent est nécessairement éclectique. Il doit pouvoir ajuster ses différentes thérapies en fonction de ses souffrances.

Mais attention, l’adolescent surdoué est connu pour être un fin manipulateur, c’est d’abord lui qui teste le psy et ses capacités, et comme le résultat n’est souvent pas à la hauteur des espérances, les tentatives sont nombreuses de trouver le bon partenaire de psychothérapie. Car ce que le psy classique pourrait prendre pour de l’opposition ou une dispute stérile n’est en fait qu’un besoin incoercible d’analyse des personnes et de son talent pour y parvenir. Malheureusement, les personnes dans le besoin tournent souvent pendant des années de thérapie en thérapie, de souffrance en souffrance, engageant des moyens financiers importants, car ce dont l’adolescent et l’adulte surdoués ont vraiment besoin, “c’est qu’on le comprenne sincèrement et qu’on l’aide efficacement. Il est avide d’aide, mais désabusé de ne pas en trouver.”

Cela fait plus de 10 ans que je cherche de l’aide, que je cherche à me faire comprendre, que je suis consciente de ma différence et de mon cruel besoin de trouver ma sérénité, comme l’adolescent perdu, j’erre au milieu de mes compatriotes qui ne savent rien de mon désespoir, mais pire encore ne veulent rien savoir. Dans l’arène du combat entre psy et patient, le psy arrivera-t-il à ne pas se laisser manipuler, à faire baisser la garde du patient sur ses défenses? Lors de ma première tentative de thérapie, le psy m’a demandé si je préférais voir un homme ou une femme, j’ai répondu un homme, car j’avais l’habitude d’être en contact avec des hommes dans mon travail et aussi ailleurs. Il m’a répondu qu’il allait m’envoyer chez une femme car il craignait que je trompe un homme psy!!! Cela me fait encore rire aujourd’hui. J’ai fait trois séances avec la femme psy, à la dernière, je suis partie avant l’heure, sinon je me serais énervée. Elle ne répondait absolument pas à mes besoins, une perte de temps et d’argent.

Côté ado, s’il gagne contre le psy, il perdra deux fois. C’est bizarre à lire, non? Mais il gardera alors ses blessures secrètes, car il aura réussi à dominer, à maîtriser l’autre alors qu’il était venu pour obtenir de l’aide. Et il sera persuadé une fois de plus que personne ne le comprend. Gagner, c’est donc aussi perdre!

23-Confiance et pression

Faire confiance
Image empruntée au blog: http://www.juliecoudry.com/se-faire-confianceou-pas/

Avez-vous aussi l’impression de ne plus pouvoir faire confiance à personne? L’adulte “normal” a des mécanismes de contournement de ce manque de confiance, mais le jeune, bien qu’on lui répète sans cesse qu’il peut réussir, qu’il y arrivera parce qu’il n’y a aucune raison que cela n’arrive pas, sent une pression énorme de réussir alors même qu’il se sent nul, seul et impuissant et que les échecs sont évidemment au bout d’un tel chemin, ce qui le dévalorise encore plus. Chez les jeunes surdoués, cela ressemble beaucoup aux dépressions réactives des adultes. Quand on leur dit que ça va aller, qu’il ne faut pas s’inquiéter, qu’il y a toujours de l’espoir et de la lumière au bout du tunnel, cela démultiplie les angoisses, car nous ne pouvons faire coïncider les paroles que nous entendons avec les expériences de la vie. Le paradoxe est là, il nous faut l’équilibre, à savoir féliciter les jeunes, leur témoigner notre bonheur quant à leur travail, mais aussi les accompagner dans leurs difficultés et expliquer qu’avoir peur, aller mal, c’est normal, mais que cela peut faire très mal et devenir obsédant.

Adolescent qui souffrePrendre en charge un adolescent surdoué, c’est aussi ne pas dénier ses émotions, c’est déjà un énorme soulagement pour lui qu’une telle phrase le laisse voir l’opportunité d’un réaménagement psychique. Pour ce faire, un thérapeute avisé est inévitable, et il doit réellement s’engager, avec des issues possibles et qu’elles seront trouvées ensemble, dans une alliance empathique, interactive et résolument dynamique. C’est très différent d’une psychothérapie classique où le psychologue attend de l’autre qu’il fasse le travail d’élaboration de la solution. JSF dit “L’adolescent surdoué, on ne le prend pas par la main, on l’entraîne avec soi.” C’est pareil pour l’adulte, mais personne ne m’entraîne alors que j’ai tant besoin d’aide. Où sont les êtres humains?

Montrer le cheminLors d’une thérapie, si un thérapeute répète à un adolescent ce qu’il a compris et comment il l’a compris, s’il lui montre le chemin qu’ils vont emprunter ensemble et lui donne des exemples pourquoi ça va marcher, alors cet adolescent surdoué se sentira déjà mieux face à lui-même, vu qu’il a un tel besoin de reconnaissance pour ce qu’il est. Cela vaut aussi pour l’adulte. Les placebos fonctionnent parce que lorsque l’on pense qu’un médicament va fonctionner, le cerveau anticipe sur le soulagement et produit des substances chimiques comme la morphine qui réduisent la douleur, et en psychothérapie, c’est pareil.