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24-La prise en charge thérapeutique

Des thérapies nombreuses sont le lot des jeunes zapars ou surdoués et des adultes dans le mal-être. Une approche judicieuse me semble Carl Rogersêtre l’Approche Centrée sur la Personne selon Carl Rogers, psychologue américain décédé en 1987, mais il y en a d’autres. L’orientation thérapeutique est cependant centrale, car la part cognitive du soi doit être intégrée dans la thérapie. L’adolescent qui déteste penser quand ça le met en danger doit être accompagné pour ré-apprivoiser progressivement, mais patiemment et doucement, sa pensée. La prise en charge de l’adolescent est nécessairement éclectique. Il doit pouvoir ajuster ses différentes thérapies en fonction de ses souffrances.

Mais attention, l’adolescent surdoué est connu pour être un fin manipulateur, c’est d’abord lui qui teste le psy et ses capacités, et comme le résultat n’est souvent pas à la hauteur des espérances, les tentatives sont nombreuses de trouver le bon partenaire de psychothérapie. Car ce que le psy classique pourrait prendre pour de l’opposition ou une dispute stérile n’est en fait qu’un besoin incoercible d’analyse des personnes et de son talent pour y parvenir. Malheureusement, les personnes dans le besoin tournent souvent pendant des années de thérapie en thérapie, de souffrance en souffrance, engageant des moyens financiers importants, car ce dont l’adolescent et l’adulte surdoués ont vraiment besoin, “c’est qu’on le comprenne sincèrement et qu’on l’aide efficacement. Il est avide d’aide, mais désabusé de ne pas en trouver.”

Cela fait plus de 10 ans que je cherche de l’aide, que je cherche à me faire comprendre, que je suis consciente de ma différence et de mon cruel besoin de trouver ma sérénité, comme l’adolescent perdu, j’erre au milieu de mes compatriotes qui ne savent rien de mon désespoir, mais pire encore ne veulent rien savoir. Dans l’arène du combat entre psy et patient, le psy arrivera-t-il à ne pas se laisser manipuler, à faire baisser la garde du patient sur ses défenses? Lors de ma première tentative de thérapie, le psy m’a demandé si je préférais voir un homme ou une femme, j’ai répondu un homme, car j’avais l’habitude d’être en contact avec des hommes dans mon travail et aussi ailleurs. Il m’a répondu qu’il allait m’envoyer chez une femme car il craignait que je trompe un homme psy!!! Cela me fait encore rire aujourd’hui. J’ai fait trois séances avec la femme psy, à la dernière, je suis partie avant l’heure, sinon je me serais énervée. Elle ne répondait absolument pas à mes besoins, une perte de temps et d’argent.

Côté ado, s’il gagne contre le psy, il perdra deux fois. C’est bizarre à lire, non? Mais il gardera alors ses blessures secrètes, car il aura réussi à dominer, à maîtriser l’autre alors qu’il était venu pour obtenir de l’aide. Et il sera persuadé une fois de plus que personne ne le comprend. Gagner, c’est donc aussi perdre!