92-Je lis Abel Abelson

En fait, je cherchais le Manifeste des Hyperphrènes que j’avais commandé en même temps, mais dans le chaos dans lequel je vis, je ne retrouve pas toujours facilement ce que je cherche. Alors je lis maintenant « Moi, surdoué révolté » et c’est sans doute le mot « révolté » qui m’avait poussée à l’acheter.

Surdoué révolté-Abel AbelsonJ’observe mes émotions à la lecture des pages, j’ai parfois envie de pleurer tellement je ressens la même douleur quand il parle de la famille et parfois je ris quand il annonce que c’est une métaphore qu’il utilise en parlant de nous, les zapars, comme des bonobos et les autres, comme des chimpanzés. Je sais de moi que je mets les pieds dans le plat et que je prends les choses au premier degré, mais là j’avais compris que c’était une métaphore et cela m’a fait rire en le lisant, car visiblement d’autres ne comprennent pas si vite.

Page 5, « ma soif intense de justice globale » m’amuse beaucoup, non pas parce que cela serait drôle, car sa non-existence n’est pas drôle du tout, mais parce que c’est aussi mon moteur à moi. Au moins, il a aussi compris qu’il a besoin de quelqu’un d’autre pour sortir de son trou qu’il appelle les sables mouvants. Moi aussi, j’ai besoin de quelqu’un d’autre et je me demande quand je vais la trouver, cette âme charitable.

Je ris lorsqu’il écrit que lors d’une réunion entre jeunes gens, il s’est pris une cuite, du reste comme tous les jeunes hommes le font malheureusement si souvent, alors qu’Antoine, le héros de « Comment je suis devenu stupide » de Martin Page voulait devenir alcoolique mais est tombé dans le coma après avoir pris un demi-verre d’alcool. Si je me souviens bien, Antoine ne parlait pas du manque affectif des surdoués alors que chez Abel, c’est bien présent. Récemment, je suis tombée sur une image que j’avais conservée sur mon ordinateur, elle parlait des embrassades dont nous avons besoin pour rester vivants, cela commençait avec 4 par jour pour survivre disait l’image, 8 pour se maintenir. Cela doit faire rire jaune certains surdoués qui n’ont plus serré dans leur bras quelqu’un de sympa depuis des mois, voire plus encore!

Puis on passe à la question de la spiritualité ou religion, la jeune femme du groupe annonce « Dieu est bon et rempli d’amour pour tout le monde ». Pour certains surdoués, cela pousse à la réaction immédiate comme celle qu’a lancé Abel en disant que Dieu est une hallucination. Quand Abel connaîtra la Spirale Dynamique, il ne réagira plus ainsi, et il ne fera sûrement pas pleurer la jeune fille par des paroles blessantes, car il saura que l’image qu’on a de Dieu évolue avec les consciences qui évoluent. La jeune fille est en Bleu sur la Spirale tout au moins en termes de spiritualité, et Abel sûrement en Jaune-Turquoise.

Et nous voilà déjà au niveau du suicide. Abel, tout comme Antoine, tout comme Arthur veulent débarrasser le monde de cette nullité qu’ils se sentent être. Au contraire d’eux, je ne me sens pas nulle du tout, pas une peste du tout, mais si je pense au suicide, c’est parce que personne ne veut répondre à mes besoins. Ce matin, j’ai glissé une carte sous la porte de ma voisine, lui proposant de sonner à ma porte ce soir pour visiter mon appartement, car elle a raconté lors d’un récent repas commun chez mes parents qu’elle n’avait jamais été chez moi. J’ai même été motivée pour commencer le nettoyage de l’évier que j’avais laissé à l’abandon depuis un certain temps. Mais il est 20h45 et elle n’est pas venue. De toute manière, il n’y a que le chaos le plus total à visiter, alors à quoi bon. Mais mes parents ne doivent pas savoir, car ils ne veulent pas entendre parler de mes particularités. La psychologie pour eux, cela n’existe pas ou c’est une histoire de fous.

Page 27, je souffre avec Abel, car nos vies sont si inutiles dans la solitude, et elles pourraient être si belles, si utiles dans la communauté. Je ne comprends pas qu’ICEA ne reçoive pas un seul euro de dons pour la maison des surdoués. Peut-être que dans notre monde super-rapide, je devrais mettre au bas de chaque article un appel au don pour qu’on puisse le faire vite-fait. Si chacun donne un peu, on a vite un tout pour arrêter ces souffrances gratuites.

Il est 21h, je reprendrai ma lecture une autre fois.

91-La CNV et moi

Exprimer sa colère pleinement avec la communication non violente, c’est un affront à mon intelligence en raison du paradoxe évident, mais d’autre part, cela paraît tellement absurde que cela titille mes neurones.

von Kirchbach Agnes, pasteurQuand on est zapare, on a des idées bizarres, des idées à part que d’autres trouvent évidemment bizarres et que l’on trouve parfois bizarres nous-mêmes. Alors quand on lit que la première étape, c’est d’exonérer l’autre de toute responsabilité, on se demande où cela va bien nous mener! Étant donné que, si nous sommes déjà humains, nous sommes des êtres sociaux, nous nous construisons au travers du regard de l’autre comme le répète la pasteure Agnès von Kirchbach dans son interview sur le suicide, nous sommes donc des êtres interdépendants et mutuellement responsables. Comment pourrions-nous alors dédouaner l’autre de toute responsabilité? Nous apprenons d’ailleurs déjà aux petits enfants à assumer certaines responsabilités.

“Pour moi, tuer les gens est trop superficiel” écrit Marshall Rosenberg. Curieuse présentation à mon sens, surtout pour ceux qui sont victimes de tueries de membres de leur famille. Ce serait bien trop léger comme expression de notre colère, il faudrait quelque chose de bien plus fort pour exprimer ce qui se passe en nous, continue-t-il dans son livre.

Avec difficulté, je dois avaler sa déclaration que je deviens très dangereuse si je me mets à penser que Anne est responsable de mon exclusion, que Marc est responsable de ses “bonjour Sophie” sans quoi que ce soit d’intelligent, ce qui a le don de m’agacer au plus haut point, de sorte que je ne lis plus, que Evelyne est responsable de ne jamais m’inviter spontanément chez elle, etc., la liste est longue.

« Lorsque des détenus veulent faire payer les autres pour leurs actes, je leur explique que la vengeance n’est rien d’autre qu’une demande d’empathie déguisée. Quand nous pensons devoir faire mal aux autres, nous avons réellement besoin que les autres sentent à quel point notre souffrance est grande et à quel point leur comportement a contribué à la générer. » Si mes lecteurs, si ma famille, si ma communille, si mes connaissances comprenaient cela, à quel point ils contribuent à ma souffrance, je ne suis pas sûre que cela les feraient changer de comportement, comme l’égo passe avant tout et qu’ils n’ont jamais été éduqués dans l’égalité des droits pour tous et l’entraide envers son prochain. Lire une telle phrase doit faire tout bizarre pour un Orange négatif qui considère l’être humain comme une matière première pour son enrichissement personnel et ne comprend pas qu’un Vert positif agisse contre la pauvreté ambiante.

Une autre bulle du livre nous indique qu’après la première étape où il faut rester calme et trouver les pensées qui nous mettent en colère, vient la seconde étape où il est question de se relier aux besoins qui se cachent derrière nos pensées. J’ai l’impression de parfaitement connaître mes besoins, mais que cela ne m’avance à rien puisque personne ne veut y répondre.

Alors, afin de permettre à tous de bien me comprendre, voici mes besoins:

Early morning sun1. Déménager dans une maison avec un jardin (besoin de lien et de calme avec la nature)

2. Vivre avec des gens surdoués qui communiquent (besoin de lien avec des êtres humains, de discussions intelligentes sur des idées et non pas des gens et des choses)

3. Besoin d’argent pour retaper l’appartement (besoin de dons à une associations qui a des dettes chez moi)

Les autres besoins pourront sans doute être satisfaits une fois que les trois premiers auront pu être satisfaits. C’est aussi simple que cela et pourtant si difficile quand on est entourée d’imbéciles qui n’y comprennent rien.

90-Surdouance, colère et punition

En y réfléchissant un peu, que l’on soit zapar ou pas, lorsqu’on est en colère contre quelqu’un, beaucoup, sans doute même la plupart d’entre nous pensent à punir l’autre pour ce qu’il ou elle a fait. Dans mon cas personnel, je suis impuissante, sinon je punirais bien ceux qui m’ont exclue de leurs relations sociales, ceux qui me refusent la coopération, ceux qui me refusent l’aide alors qu’ils ont les moyens de le faire, ceux qui m’ont volé mon argent par le truchement du capitalisme et ceux qui ne veulent pas jouer le rôle d’assurance, mais voilà je suis la plus faible, et ils appliquent la loi du plus fort, je n’ai donc aucune chance.

Ils ont appliqué des jugements moraux sur moi, que j’étais sans intérêt, que j’étais arrogante, que je ne faisais pas d’efforts, que j’étais trop complexe, trop intelligente, trop impatiente, trop de tout etc. Ce qu’ils ont obtenu en retour, ce sont évidemment mes jugements moraux, à savoir qu’ils sont trop bêtes pour comprendre, trop égoïstes pour partager, trop paresseux pour faire des efforts et que le meilleur que je puisse faire, c’est de les ignorer.

En regardant ce petit manège avec un regard extérieur, on se rend bien compte que ce n’est ni bon pour l’une ni pour l’autre partie des relations et encore moins pour les deux. Juste que, comme je ne joue aucun rôle dans la vie de l’autre, donc si je n’apparais plus, il/elle n’en souffre pas, il y en a tant d’autres avec lesquels on peut passer son temps, alors que de mon côté il y a souffrance lorsque la relation est brisée.

Rosenberg MarshallSelon feu Marshall Rosenberg, la punition n’est pas une réponse à mes besoins, du moins pas constructive. Il faudrait que je me pose deux questions:

1. Qu’est-ce que je voudrais que l’autre fasse différemment?

Dans le cas de parents face à des enfants, il est clair qu’en punissant un enfant pour qu’il fasse différemment une chose que les parents veulent qu’il fasse, cela peut souvent marcher, mais sans doute tout aussi souvent provoquer une réaction contraire, à savoir que l’enfant boude et fait encore plus de ce qu’il ne devait pas faire. Dans un tel cas, la punition n’est donc pas la réponse idéale. Le neurobiologiste allemand, Prof. Dr. Gerald Hüther, dit d’ailleurs qu’il ne faudrait ni punir les enfants, ni leur faire des éloges. Ce serait à tester…

2. Qu’est-ce que je voudrais que l’autre ait comme motivation pour faire ce que je lui demande de faire?

En tant qu’adultes, la réponse est sans équivoque, si l’autre ne doit pas faire quelque chose par peur d’une punition, cela nous paraît même ridicule. Même si nous pensons à certaines personnes dans des entreprises hiérarchiques, dans des relations hiérarchiques où des adultes font des choses par peur d’une punition de la part de quelqu’un qui applique la loi du plus fort. Mais en tant que parent face à un enfant, j’aurais tendance à penser que souvent la fin justifie les moyens, à savoir qu’on veut que l’enfant fasse une chose d’une certaine manière, que ce soit par crainte d’une punition ou par volonté propre, ce n’est pas notre problème majeur en vue de l’obtention du résultat.

Rosenberg - Ressources de la colèreMarshall Rosenberg nous explique: “Je suis convaincu qu’avec un minimum de conscience, nous constaterons que nous aimons que les autres agissent de leur plein gré, parce qu’ils comprennent clairement que leurs actions donnent du sens à leur vie. Toute autre forme de motivation risque d’être un obstacle à la compassion naturelle que nous avons les uns pour les autres.” Je ris jaune en lisant ces derniers dix mots, car cette compassion naturelle, je ne l’ai plus rencontrée depuis des lustres. Je ne serais pas dans la situation dans laquelle je me trouve, si ce que Marshall écrit était réel et non une utopie. Tout comme ce minimum de conscience, c’est aussi une chose que je cherche désespérément chez les autres.

Comme le titre du livre de cet auteur est “Les ressources insoupçonnées de la colère“, on va donc dorénavant prendre la colère comme une matière première pour construire quelque chose de positif, je suis curieuse de voir si ça marche sur moi et les autres et je me réjouis aussi d’étudier la suite où Marshall écrit “Mon but est notamment de montrer comment le processus de la communication non-violente nous aide à exprimer pleinement notre colère“. Je suis tellement en rage parfois que j’ai encore du mal à l’imaginer, mais je me laisse surprendre.

89-J’ai mis mon masque Bleu-Orange

Les surdoués qui ne sont pas acceptés par les autres portent des masques pour sortir. Ces masques sont invisibles pour les autres, mais bien réels pour nous. Sans eux, nous ne pourrions avoir de relations avec les non-surdoués.

Le 15 mai était jour férié en France et un repas en famille avait été prévu. Cela signifiait donc à nouveau sortir de chez soi. Souvent, je n’ouvre même plus les volets tellement je suis dégoûtée du monde dehors, d’autres fois, je laisse entrer le soleil à pleines gorgées. Aujourd’hui, c’était moitié-moitié.

Comme je savais quelles personnes j’allais rencontrer, j’ai pu me préparer pour m’adapter. Je pensais que j’allais tenir pendant les 4 heures du repas, mais j’ai encore dérapé deux fois. Je le regrette bien sûr par la suite, mais je n’ai pas la maîtrise totale de mes comportements, d’autant plus que les autres ne se préoccupent pas le moins du monde de mon bien-être alors que je suis dans le piège Gamma depuis des lustres. Mais c’est justement le fait de m’observer et d’observer les autres qui va faire que je deviens meilleure en termes de Spirale Dynamique. Car nous avons tous cette Spirale des valeurs et de la conscience en nous, et nous évoluons sur elle au fil des ans. C’est la zaparité ou surdouance qui fait que je m’intéresse à des choses qui n’intéressent personne d’autre de ma famille. Curieusement, vers la fin du repas, j’ai remarqué que nous nous étions répartis autour de la table de telle sorte qu’à un bout, il y avait la génération des années trente, au milieu celle des années soixante et à l’autre bout, celle des années quatre-vingt-dix, et chaque groupe discutait au sein de lui-même, sauf moi qui ai parlé avec les trois générations.

Bleu, c’est pour la génération des années 30. Il y a des règles, parfois strictes qu’il faut observer, la pensée est trop souvent bloquée. Comme les aînés sont en contact aussi avec une économie très Orange, il savent aussi s’adapter quand ça les arrange. Mais l’ego est toujours très présent, même s’il n’est pas présenté de manière brutale.

Table chez Carine à Pâques 2015Côté jeunes, la génération des années 90, on est en contact avec Orange, on exhibe ses produits matérialistes tels que les derniers téléphones portables et à Noël toujours des petits gadgets sans grande utilité, et valoriser une bonne intégration du valmème Bleu signifierait que la disposition des couteaux et fourchettes sur la table suit des règles classiques précises acquises lors d’une bonne éducation et n’est pas laissée à la libre création de la personne qui les pose en mettant le couteau à gauche et la fourchette à droite! Entre eux et dans le cerveau, les valeurs des jeunes sont souvent aussi en Vert et ce genre de détails n’intéressent plus.

Masque vénitien 2Mais ce masque Bleu-Orange est usant à la longue, donc au bout de 4 heures, j’étais la première à quitter le groupe, d’autant plus que mes préférences de surdouées, à savoir une discussion longue est profonde à deux ou trois n’a jamais été possible, et ce n’était pas le jour où cela aurait pu l’être. J’étais donc bien contente de me retrouver chez moi, d’autant plus que j’ai repris des études et que j’ai des devoirs à faire. Ce sont des études chez France Université Numérique sur Internet. Tout le monde peut s’y inscrire et on peut étudier ce qu’on veut, les jours à et l’heure que l’on veut.

Mais ce n’est pas ainsi que je veux vivre, m’occuper sur Internet, parce que d’autres ont détruit ce que j’ai construit. Je me sens si inutile parfois. Et je me pose la question, mais c’est quoi un être humain 2016? Pourquoi n’ai-je pas les mêmes droits que les autres?

88-Surdouance et devoir de mémoire

C’est connu, le zapar ne fait rien comme les autres. Quand je pense à l’auteur de “Comment je suis devenu stupide” qui a une licence en araméen, je me suis demandée à quoi cela pouvait bien servir si on ne fait pas de l’archéologie pour gagner sa vie. Mais cela n’a duré qu’un court instant. Je pense que je ne m’avance pas trop si je dis que pour beaucoup de surdoués, travailler pour gagner de l’argent n’a pas vraiment de sens. Mais faire de l’araméen par passion, par curiosité, par intérêt, c’est tout à fait dans l’ordre des choses pour un surdoué. Il fait des choses parce qu’elles l’intéressent. Ce qui ne l’intéresse pas, ce qui ne fait pas sens, il ne le fait pas.

Bois d'ébène - illustration devoir de mémoireJ’ai entendu récemment qu’on pouvait encore voir pendant deux jours le film “bois d’ébène” sur l’horreur que peuvent développer des cerveaux humains. Et puis j’ai entendu que le 10 mai était le jour de commémoration annuelle de l’esclavage. J’ai décidé de faire mon devoir de mémoire, même si c’est avec six jours de retard.  C’est un film très réaliste sur les souffrances de nos frères et soeurs d’Afrique pour lesquelles nous devons payer réparation. Malheureusement, au jour d’aujourd’hui, je ne connais personne qui fasse ce travail de réparation, encore moins la France, grande coupable sous l’Eternel, ni l’Union Européenne qui ressemble plus à un grand complot contre les peuples qu’à une bienfaitrice de l’humanité. Mais assumer ses responsabilités est important pour moi, ce n’est pas pour rien que mon slogan est “Liberté – Responsabilité – Dignité”. Réparer une souffrance dont on n’est pas soi-même l’auteur, est bien une idée d’hyperphrène, pour l’oligophrène c’est le plus souvent “après moi le déluge”.

Pour une surdouée  hypersensible, regarder ce film est très pesant, parfois si pesant que j’ai besoin de m’éloigner pour reprendre mes esprits. De toute manière, je ne peux le regarder qu’en écrivant ou faisant autre chose à côté pour occuper mon esprit, tellement c’est dur à regarder, tellement ça me prend aux tripes. Et dire que d’autres peuvent regarder cela sans ressentir quoi que ce soit!

87-Je ne veux plus lire ‘courage’

C’est lassant, frustrant, en un mot inacceptable. Quand on est dans l’extrême souffrance, des mots, des pensées cela ne sert strictement à rien, c’est même contre-productif. Ce sont seul les actes qui comptent et qui aident. Je parle de ma souffrance. Je n’en peux plus de lire ces “courage”, ces “je te souhaite…”, ces “j’espère que…”, ces “bonjour” ou “bonsoir”. C’est comme s’ils n’avaient pas été dits, écrits, prononcés. Que  savez-vous faire d’autre que baratiner comme les plus nuls des politiciens qui conduisent le monde à sa perte avec leur baratin?

Par exemple, l’histoire Pollinis, je suis sûre qu’on leur dit aussi souvent “courage”, “vous y arriverez” et pourtant, la seule chose qui marche, c’est le nombre de personnes qui signent les pétitions envoyées aux députés qui ne sont que des marionnettes à la botte de ceux qui veulent dominer le monde. Nous sommes plus de 60 millions de personnes Pollen - Pollinis - Illustrationen France et combien soutiennent Pollinis dans son action? Une minorité. Et c’est bien parce que les crétins n’ont que leur ego en tête que nous avons tellement de problèmes en France et dans le monde plutôt que des solutions. Les abeilles sont vitales pour notre alimentation, mais les gens attendent toujours que ce soit trop tard pour réagir.

Le nombrilisme alsacien a de nouveau frappé. Selon les DNA, ils seraient la part des français qui donnent le plus à des œuvres caritatives, et ce serait les riches qui donneraient le plus. Foutaises ou statistiques faussées. En haut de la page, au niveau des menus, j’ai mis une page Lettre ouverte aux Citoyens. Je suis curieuse de voir qui nous respecte, qui comprend que nous avons les mêmes droits qu’eux, qui partage un peu de ses moyens financiers pour la Maison des Surdoués? Nous sommes à différents niveaux de valmèmes sur notre Spirale Dynamique, donc ceux qui font toujours passer leur ego au-dessus de tout, n’auront pas la conscience nécessaire pour nous aider.

86-A la rencontre de Martin Page

Récemment, j’avais quelques euros qui me restaient de je ne sais plus quoi, et j’ai décidé d’acheter quelques petits livres dans mon domaine de prédilection de ces dernières années: la surdouance.

Martin Page-Comment je suis devenu stupideJ’adore son petit paragraphe sur l’intelligence dans “Comment je suis devenu stupide”: “La vérité sort de la bouche des enfants. A l’école primaire, une insulte infâme était d’être traité d’intello; plus tard, être un intellectuel devient presque une qualité. Mais c’est un mensonge: l’intelligence est une tare. Comme les vivants savent qu’ils vont mourir, alors que les morts ne savent rien, je pense qu’être intelligent est pire que d’être bête, parce que quelqu’un de bête ne s’en rend pas compte, tandis que quelqu’un d’intelligent, même humble et modeste, le sait forcément.”

Il y a bien des années, j’avais bien compris que mon savoir, plus j’en acquérais, plus je construisais un fossé entre ceux qui faisaient du sur-place et moi qui avançais. Et pourtant, rien ne pouvait m’arrêter, j’étais toujours en train d’apprendre, d’emmagasiner, comme si j’éprouvais une faim insatiable qu’il fallait constamment satisfaire. Je ne savais pas, même si j’ai fréquenté le catéchisme au contraire de Martin, que dans L’Ecclésiaste on pouvait lire que “qui accroît sa science, accroît sa douleur“. Je suppose que le sieur Ecclésiaste parle d’expérience, car de tous temps, il y avait des bêtes et des intelligents. Mais c’est triste de devoir faire encore et encore et encore les mêmes expériences.

Martin Page-Avril 2013-illustrationEt voici une pépite sur les premiers humains: “L’intelligence est un raté de l’évolution. Au temps des premiers hommes préhistoriques, j’imagine très bien au sein d’une petite tribu, tous les gamins courant dans la brousse, pourchassant les lézards, cueillant des baies pour le dîner; peu à peu, au contact des adultes, apprenant à être des hommes et des femmes parfaits: chasseurs, cueilleurs, pêcheurs, tanneurs… Mais, en regardant plus attentivement la vie de cette tribu, on s’aperçoit que quelques enfants ne participent pas aux activités du groupe: ils restent assis près du feu, à l’abri à l’intérieur de la grotte. Ils ne sauront jamais se défendre contre les tigres  à dents de sabre, ni chasser; livrés à eux-mêmes, ils ne survivraient pas une nuit. S’ils passent leurs journées à ne rien faire, ce n’est pas par fainéantise, non, ils voudraient bien gambader avec leurs camarades, mais ils ne peuvent. La nature, en les mettant au monde, a bafouillé. Dans cette tribu, il y a une petite aveugle, un garçon boiteux, un autre maladroit et distrait… Alors, ils restent au campement toute la journée, et comme ils n’ont rien à faire et que les jeux vidéo n’ont pas encore été inventés, ils sont bien obligés de réfléchir et de laisser vagabonder leurs pensées. Et ils passent leur temps à penser, à essayer de décrypter le monde, à imaginer des histoires et des inventions. C’est comme ça qu’est née la civilisation: parce que des gosses imparfaits n’avaient rien d’autre à faire. Si la nature n’estropiait personne, si le moule était à chaque fois sans faille, l’humanité serait restée une espèce de proto-hominidés, heureuse, sans aucune pensée de progrès, vivant très bien sans Prozac, sans capotes ni lecteur de DVD dolby digital.

Je pourrais présenter encore et encore d’autres petits paragraphes que j’adore, sans doute jusqu’à la fin du livre, mais l’article n’en finirait pas, il faut acheter le livre chez “J’ai lu” à 4,50 €.

En tout cas, je suis ravie de cette nouvelle découverte, un surdoué notamment dans l’écrit, d’autant plus qu’en tant qu’écrivain, il sait écrire du beau français, ce que j’adore également et qui est devenu si rare de nos jours.

85-Jour férié, jour d’enfer

Je sais bien que cela ne sert à rien que je parle de mon vécu, que tout le monde s’en tape comme de l’an 40, et malgré cela, quelque chose me pousse à l’écrire. Car d’une part, ce qui m’arrive n’est pas de ma faute, et d’autre part, ce n’est absolument pas normal. Je Femme qui pleurepleure et pleure et pleure, et rien ne change. Les autres n’ont jamais le temps, les autres ne font pas ce qu’ils disent qu’ils vont faire, les autres ne tiennent pas leurs promesses, les autres ne partagent rien. Les autres sont tout bonnement monstrueux. C’est la manière dont je vois les gens aujourd’hui en raison de leur comportement égoïste, menteur, malhonnête. Il ne peut en être autrement comme je suis abandonnée par tout le monde.

Femme qui pleure de PicassoQuand j’ai cherché une image pour illustrer mon article, aussi parce que les gens sont plus sensibles aux images qu’aux textes, je me suis rendue compte qu’il existe un tableau de Picasso qui s’appelle la femme qui pleure et je voulais voir de quoi il avait l’air. En voyant la peinture, j’ai tout de suite eu l’impression qu’on ne voyait pas qu’elle pleure et j’ai pensé que moi aussi, quand je sors, je mets mon masque pour avoir l’air d’être acceptée par les autres, ces personnes malveillantes et indifférentes qui pullulent partout et personne ne voit quand je pleure, que j’ai la gorge nouée et que je préférerais ne plus exister.