92-Je lis Abel Abelson

En fait, je cherchais le Manifeste des Hyperphrènes que j’avais commandé en même temps, mais dans le chaos dans lequel je vis, je ne retrouve pas toujours facilement ce que je cherche. Alors je lis maintenant « Moi, surdoué révolté » et c’est sans doute le mot « révolté » qui m’avait poussée à l’acheter.

Surdoué révolté-Abel AbelsonJ’observe mes émotions à la lecture des pages, j’ai parfois envie de pleurer tellement je ressens la même douleur quand il parle de la famille et parfois je ris quand il annonce que c’est une métaphore qu’il utilise en parlant de nous, les zapars, comme des bonobos et les autres, comme des chimpanzés. Je sais de moi que je mets les pieds dans le plat et que je prends les choses au premier degré, mais là j’avais compris que c’était une métaphore et cela m’a fait rire en le lisant, car visiblement d’autres ne comprennent pas si vite.

Page 5, « ma soif intense de justice globale » m’amuse beaucoup, non pas parce que cela serait drôle, car sa non-existence n’est pas drôle du tout, mais parce que c’est aussi mon moteur à moi. Au moins, il a aussi compris qu’il a besoin de quelqu’un d’autre pour sortir de son trou qu’il appelle les sables mouvants. Moi aussi, j’ai besoin de quelqu’un d’autre et je me demande quand je vais la trouver, cette âme charitable.

Je ris lorsqu’il écrit que lors d’une réunion entre jeunes gens, il s’est pris une cuite, du reste comme tous les jeunes hommes le font malheureusement si souvent, alors qu’Antoine, le héros de « Comment je suis devenu stupide » de Martin Page voulait devenir alcoolique mais est tombé dans le coma après avoir pris un demi-verre d’alcool. Si je me souviens bien, Antoine ne parlait pas du manque affectif des surdoués alors que chez Abel, c’est bien présent. Récemment, je suis tombée sur une image que j’avais conservée sur mon ordinateur, elle parlait des embrassades dont nous avons besoin pour rester vivants, cela commençait avec 4 par jour pour survivre disait l’image, 8 pour se maintenir. Cela doit faire rire jaune certains surdoués qui n’ont plus serré dans leur bras quelqu’un de sympa depuis des mois, voire plus encore!

Puis on passe à la question de la spiritualité ou religion, la jeune femme du groupe annonce « Dieu est bon et rempli d’amour pour tout le monde ». Pour certains surdoués, cela pousse à la réaction immédiate comme celle qu’a lancé Abel en disant que Dieu est une hallucination. Quand Abel connaîtra la Spirale Dynamique, il ne réagira plus ainsi, et il ne fera sûrement pas pleurer la jeune fille par des paroles blessantes, car il saura que l’image qu’on a de Dieu évolue avec les consciences qui évoluent. La jeune fille est en Bleu sur la Spirale tout au moins en termes de spiritualité, et Abel sûrement en Jaune-Turquoise.

Et nous voilà déjà au niveau du suicide. Abel, tout comme Antoine, tout comme Arthur veulent débarrasser le monde de cette nullité qu’ils se sentent être. Au contraire d’eux, je ne me sens pas nulle du tout, pas une peste du tout, mais si je pense au suicide, c’est parce que personne ne veut répondre à mes besoins. Ce matin, j’ai glissé une carte sous la porte de ma voisine, lui proposant de sonner à ma porte ce soir pour visiter mon appartement, car elle a raconté lors d’un récent repas commun chez mes parents qu’elle n’avait jamais été chez moi. J’ai même été motivée pour commencer le nettoyage de l’évier que j’avais laissé à l’abandon depuis un certain temps. Mais il est 20h45 et elle n’est pas venue. De toute manière, il n’y a que le chaos le plus total à visiter, alors à quoi bon. Mais mes parents ne doivent pas savoir, car ils ne veulent pas entendre parler de mes particularités. La psychologie pour eux, cela n’existe pas ou c’est une histoire de fous.

Page 27, je souffre avec Abel, car nos vies sont si inutiles dans la solitude, et elles pourraient être si belles, si utiles dans la communauté. Je ne comprends pas qu’ICEA ne reçoive pas un seul euro de dons pour la maison des surdoués. Peut-être que dans notre monde super-rapide, je devrais mettre au bas de chaque article un appel au don pour qu’on puisse le faire vite-fait. Si chacun donne un peu, on a vite un tout pour arrêter ces souffrances gratuites.

Il est 21h, je reprendrai ma lecture une autre fois.