Exprimer sa colère pleinement avec la communication non violente, c’est un affront à mon intelligence en raison du paradoxe évident, mais d’autre part, cela paraît tellement absurde que cela titille mes neurones.
Quand on est zapare, on a des idées bizarres, des idées à part que d’autres trouvent évidemment bizarres et que l’on trouve parfois bizarres nous-mêmes. Alors quand on lit que la première étape, c’est d’exonérer l’autre de toute responsabilité, on se demande où cela va bien nous mener! Étant donné que, si nous sommes déjà humains, nous sommes des êtres sociaux, nous nous construisons au travers du regard de l’autre comme le répète la pasteure Agnès von Kirchbach dans son interview sur le suicide, nous sommes donc des êtres interdépendants et mutuellement responsables. Comment pourrions-nous alors dédouaner l’autre de toute responsabilité? Nous apprenons d’ailleurs déjà aux petits enfants à assumer certaines responsabilités.
“Pour moi, tuer les gens est trop superficiel” écrit Marshall Rosenberg. Curieuse présentation à mon sens, surtout pour ceux qui sont victimes de tueries de membres de leur famille. Ce serait bien trop léger comme expression de notre colère, il faudrait quelque chose de bien plus fort pour exprimer ce qui se passe en nous, continue-t-il dans son livre.
Avec difficulté, je dois avaler sa déclaration que je deviens très dangereuse si je me mets à penser que Anne est responsable de mon exclusion, que Marc est responsable de ses “bonjour Sophie” sans quoi que ce soit d’intelligent, ce qui a le don de m’agacer au plus haut point, de sorte que je ne lis plus, que Evelyne est responsable de ne jamais m’inviter spontanément chez elle, etc., la liste est longue.
« Lorsque des détenus veulent faire payer les autres pour leurs actes, je leur explique que la vengeance n’est rien d’autre qu’une demande d’empathie déguisée. Quand nous pensons devoir faire mal aux autres, nous avons réellement besoin que les autres sentent à quel point notre souffrance est grande et à quel point leur comportement a contribué à la générer. » Si mes lecteurs, si ma famille, si ma communille, si mes connaissances comprenaient cela, à quel point ils contribuent à ma souffrance, je ne suis pas sûre que cela les feraient changer de comportement, comme l’égo passe avant tout et qu’ils n’ont jamais été éduqués dans l’égalité des droits pour tous et l’entraide envers son prochain. Lire une telle phrase doit faire tout bizarre pour un Orange négatif qui considère l’être humain comme une matière première pour son enrichissement personnel et ne comprend pas qu’un Vert positif agisse contre la pauvreté ambiante.
Une autre bulle du livre nous indique qu’après la première étape où il faut rester calme et trouver les pensées qui nous mettent en colère, vient la seconde étape où il est question de se relier aux besoins qui se cachent derrière nos pensées. J’ai l’impression de parfaitement connaître mes besoins, mais que cela ne m’avance à rien puisque personne ne veut y répondre.
Alors, afin de permettre à tous de bien me comprendre, voici mes besoins:
1. Déménager dans une maison avec un jardin (besoin de lien et de calme avec la nature)
2. Vivre avec des gens surdoués qui communiquent (besoin de lien avec des êtres humains, de discussions intelligentes sur des idées et non pas des gens et des choses)
3. Besoin d’argent pour retaper l’appartement (besoin de dons à une associations qui a des dettes chez moi)
Les autres besoins pourront sans doute être satisfaits une fois que les trois premiers auront pu être satisfaits. C’est aussi simple que cela et pourtant si difficile quand on est entourée d’imbéciles qui n’y comprennent rien.