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78-Surdouance et école pour adultes

Tout le monde peut le voir, la politesse, la courtoisie, le respect ne sont plus de mise dans la société qui se veut moderne. Chacun fait ce qu’il lui plaît sans se préoccuper des autres et encore moins de la planète. Mais pourquoi donc? Puisque ce faisant, il se coupe lui-même l’herbe sous les pieds en construisant une société qui va le mépriser quand il sera vieux ou quand elle sera vieille ou il construit son mur dans lequel il fonce tête baissée.

Cela fait, certes, mal, parfois même très mal, de faire de l’auto-inspection, de s’observer soi-même, non plus d’un regard bienveillant, mais d’un regard non pas sévère, mais rigoureux, avec des valeurs positives reprises chez des humanistes et autres modèles du genre, le tout comme rempart, comme guide.

SpiraleMais voilà, nous avons eu une éducation chrétienne, juive, musulmane ou bouddhiste, voire d’autres encore et aucune d’elle ne prône la guerre contre son prochain, bien au contraire. Et même si le petit garçon casse tous ses jouets et crie de plus belle pour ne pas faire ce qu’on attend de lui (à l’âge Rouge de la Spirale Dynamique) et même si la petite fille tire les cheveux de son amie pour lui prendre sa poupée, voire son petit cercueil noir chez les Gothic, une fois passés par la maternelle et les premières années de l’école, les enfants savent ce qui est mal et ce qui est bien (c’est l’âge Bleu). Et ils apprennent également à se contrôler et à ne pas vouloir ou pouvoir faire tout tout de suite.

Certes, je ne saurais le prouver, mais j’ai l’impression que dès le jeune âge, il y a du changement à faire. D’ailleurs, Prof. Hüther, que j’ai déjà eu l’occasion de présenter à un autre endroit, se fait l’avocat de la liberté de création des enfants, en disant qu’il ne faut ni leur faire des éloges, ni les punir. Il faudrait essayer pour voir ce que cela donne, et pas juste sur un certain André Stern qui n’est jamais allé à l’école et que vous pouvez retrouver sur Youtube.

Puis arrive l’âge où l’éducation se fait bien moins par les parents et bien plus par les autres de leur âge, la télé, les lectures, leur entourage hors famille, la société, etc. C’est l’âge Orange, un âge où l’ego prend à nouveau le dessus sur le Nous comme à l’âge Rouge où tout se fait sans scrupule. Mais la publicité, la manipulation du peuple par les médias renforcent ce matérialisme exacerbé où la vie intérieure ne joue aucun rôle: c’est paraître sans être. Il suffit d’observer les comportements de nombreux jeunes aujourd’hui pour reconnaître le valmème Orange négatif à l’action.

Puis les années passent, tant bien que mal, et l’on se retrouve adulte entouré d’adultes formatés au même modèle. Les êtres humains se persuadent que c’est dans l’accumulation de biens matériels qu’il trouveront enfin le bonheur. Ils entrent, sans réfléchir, dans la course pour avoir toujours plus de richesses et s’appuient sur le scientisme et le droit des individus. La responsabilité est totalement occultée.

Il y a un proverbe allemand qui dit que ce qu’on a omis d’apprendre quand on était petit, on ne l’apprendra plus lorsqu’on est adulte. (“Was Hänschen nicht lernt, lernt Hans nimmer mehr”). Mais on peut toujours apprendre lorsque l’on est adulte, même à 80 ans, lorsqu’on ne pense pas que l’on sait tout et que des plus jeunes ne peuvent rien nous enseigner. Je défends l’idée d’écoles pour adultes, des écoles du dimanche pour les gens qui sont salariés, des écoles en semaine pour Tasse pour Marc Chivracles autres, retraités par exemple. Des écoles où l’on apprend à assumer ses responsabilités sociétales, des écoles où l’on apprend à se comporter en société, des écoles dans une société parallèle, car ce n’est pas la société de la manipulation qui se plaît à détruire les gens qui va faire quelque chose pour que la vie en société évolue positivement. Et dans ces écoles pour adultes, il ne faudra pas manquer d’enseigner les spécificités des personnes surdouées et leurs relations avec les oligophrènes. Notamment comment des êtres surdoués en arrivent à aimer les animaux plus que les êtres humains, en parlant constamment de façon très négative des humains en général, tout en étant totalement dépendants d’autres êtres humains. Il y a encore beaucoup de travail à faire…

75-Surdouance, police et respect

Nous sommes lundi, et vendredi dernier, je suis passée au commissariat central de police pour une déposition. Depuis l’affaire Charlie sans doute, il y a un policier avec une kalachnikov à l’entrée, deux policiers à l’accueil et deux autres faisant le va et vient et le contrôle à l’entrée. C’était ce que j’ai vu lorsque je me suis présentée vendredi. Comme je trimbale parfois des ciseaux, parfois un petit couteau pliable dans mon sac à dos, avec du scotch, une gomme et un crayon, j’ai signalé à l’entrée que j’avais mon petit couteau. Bien sûr, on me l’a pris. En sortant, et parce que je n’ai pas l’habitude d’être fouillée à ce poste puisqu’il m’arrive de leur servir d’interprète, je n’ai pas pensé à reprendre mon couteau vendredi.

A 11h30, ce lundi matin, je retourne au commissariat pour le récupérer. Et on me répond qu’on ne l’a plus. Et moi, je me dis que quelqu’un qui consomme à gogo, qui ne donne de valeur à rien et qui ne se préoccupe pas d’autrui va donc sans doute se dire, “dommage, mais je vais m’en acheter un autre et passons à autre chose.”

Police à l'accueil-Bordeaux
La photo de Ouest France représente l’accueil au commissariat de Bordeaux qui ressemble à celui de Strasbourg.

Une surdouée dont le cerveau fonctionne autrement que celui des policiers, hypersensible en plus ou avant tout, ressent et interprète bien sûr les choses autrement. Je leur ai donc expliqué qu’au tribunal il y a un homme qui s’occupe des entrées et des sorties, donc on entre, il contrôle les sacs et on laisse ce qui ne peut entrer au tribunal avec lui. Et en sortant, on repasse devant lui et on reprend ses affaires. En plus, il a une boîte où attendent nos affaires respectives et on peut la voir avec nos objets. Sur ce, le policier à la kalach me répond que je n’ai qu’à aller au tribunal alors! Quelle courtoisie, quel respect!

Ce matin, il y avait le même policier qui était là vendredi après-midi, je ne sais plus si c’est lui qui m’a pris le couteau qui avait été ensuite posé derrière le comptoir, mais il me répondit qu’il ne l’avait plus. Qu’il était sans doute aux objets trouvés. Alors j’ai demandé où ils sont et il m’a répondu en me donnant l’adresse qui est dans un autre quartier. J’ai expliqué que je ne comptais pas aller aux objets trouvés pour ne pas pouvoir le récupérer ensuite. Dans cette conversation, le policier me dit que l’autre jour, quelqu’un avait oublié un couteau suisse, il était plein de graisse, alors il l’a jeté à la poubelle. J’ai failli me mettre à pleurer. Comment peut-on jeter un couteau suisse à la poubelle, juste parce qu’il y a un peu de graisse? Le lecteur normal ne le ressentira pas ainsi, pour moi, c’est un véritable drame, cette histoire de petit couteau, et cette réponse du policier, comme quoi mon petit couteau n’est plus là, n’est pas acceptable pour moi. Je le leur ai dit, mais ils n’en ont que faire, ils ne sont pas dans l’entraide. Pour eux, ne compte que la loi du plus fort. Et pourtant…

Article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dit que:

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Cette déclaration vaut pour tout le monde, aussi des policiers. Ils ne vont pas en mourir s’ils font des efforts, d’autant plus que je n’ai commis aucun crime, aucun délit, au contraire, ce sont les autres qui profitent de ma gentillesse pour m’exploiter.

Je ne peux accepter qu’il ait été jeté à la poubelle, ni qu’il ait été volé par un policier, ni que je n’obtienne pas de réponse satisfaisante. Il y a, certes, des problèmes plus urgents ou plus graves, mais pour moi, c’est très grave, c’est une question de principe, c’est une question de respect, c’est une question d’égalité, c’est une question de droit et je ne supporte pas le mépris de ces policiers pour ce petit couteau. En plus, ils me reprochent d’avoir oublié de le reprendre, comme si eux n’oubliaient jamais, jamais rien. Pour la paix de mon âme, pour le non-gaspillage d’objet, pour le respect d’autrui, j’ai besoin d’une petite enquête interne.

16 janvier: j’avais écrit à l’enquêteur que j’avais rencontré pour voir s’il pouvait faire quelque chose et j’ai eu sa réponse peu de temps après. Il avait retrouvé mon petit couteau. C’est dingue, et peut paraître absurde à certains, mais j’ai sauté de joie, j’ai frappé dans mes mains, mon cœur se réjouissait comme chez une petite gamine!
C’est ça être surdouée, des petites choses deviennent grosses comme des éléphants, que ce soit en positif comme en négatif.