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72-Solitude et résignation

Encore un témoignage poignant qui cherche de l’aide sans en trouver, parce que personne ne veut aider.

Coucou les gens,

La question va vous paraître absurde: comment faites-vous pour aborder les gens, vous insérer dans un groupe, vous faire des amis, faire en sorte qu’on s’intéresse à vous, que ce soit durable?

Dans deux jours, c’est la rentrée pour moi, et je stresse. J’ai toujours eu du mal à me faire des amis, à nouer des relations. J’ai fait des “expériences pratiques”, et le résultat était toujours le même: même en étant chaleureuse, souriante, avenante, les gens ne s’intéressent pas à moi. On me fuit, on ne m’écoute pas, on me fait taire. Je suis sans doute souvent mal tombée, mais j’ai cette impression tenace que ça me suit. Quand je veux entrer dans un groupe, on m’exclue physiquement, je ne fais jamais partie du cercle. Quand je parle en élevant la voix, on ne m’entend jamais, bien que je parle aussi fort que les autres. Quand je parle de mes expériences, on change de sujet. Dans une salle ou personne ne se connaît, un vide se forme autour de moi, les gens ne viennent pas vers moi. Je me suis demandée pourquoi c’était ainsi, je croyais (et crois toujours) que ça vient de moi, de ce que je suis, tout simplement.

Mais je ne veux pas que ça recommence, pas encore, je ne veux plus être seule. La solitude est quelque chose qui ronge, qui fatigue, qui fait honte: et j’en ai fait l’expérience, dans cette société, mieux vaut être mal accompagnée que d’être seule. Je ne vais pas jusqu’à demander de faire partie d’un groupe qui s’intéresse à moi, je veux juste en faire partie, en être un des membres. Je veux juste pouvoir être au contact d’autres gens, et que les gens acceptent ma présence. Je ne veux plus de cette solitude qui suinte sur moi comme de la transpiration, qui me colle à la peau, où que j’aille, quoi que je fasse. J’en ai marre et je ne veux pas abandonner, je ne veux pas me résigner à encore une année de solitude. C’est devenu une phobie.

Désolée pour le pavé, je ne veux pas faire de misérabilisme, j’aimerais juste entendre vos conseils et vos éventuelles expériences, si certains de vous ont eu ces problèmes, comment ils les ont réglés. Merci de votre aide!

50-Vous me poussez à bout

Vous avez fait de ma vie un véritable enfer.

Vous avez fait de moi la femme la plus méprisée d’Alsace, c’est du moins ainsi que je me sens. Moi qui suis une personne qui aime rire, échanger et partager, je suis aussi une disciple d’Albert Schweitzer, une humaniste “pure et dure” qui ne chasse même plus les araignées. Mais votre arrogance, votre indifférence, votre mépris m’ont poussée à l’inaction.

J’ai besoin de sens dans ma vie, dans un pays où les gens ne s’intéressent qu’à l’argent. Mon CV est super riche, mais dans une société d’imbéciles, il ne sert à rien. Comment continuer à vivre sans intelligence aucune autour de soi, sans sens moral autour de soi, sans contact social?

Vous m’avez poussée à l’autodestruction. Est-ce qu’il n’y a plus que des menteurs, des traîtres et des brutes en France? Où est le bon sens? Où est la coopération? Où sont les hommes et femmes d’honneur et de valeur?

Même les psychologues humanistes ne répondent plus quand on leur écrit.

Eleanor Roosevelt“Les petits esprits parlent des voisins,
les esprits moyens échangent sur des choses,
les grands esprits discutent d’idées.”
– Éléonore Roosevelt

D’autres femmes s’occupent de couches et de repas pour le mari, moi j’ai envie de discuter d’idées et d’agir pour un monde meilleur.

07-Les mots sont très importants

Le surdoué voit d’abord des images avant de les transformer en mots, écrit le livre, alors il nous est parfois difficile de traduire les images en mots justes au bon moment. Mais le mot est très important pour nous. Je sais qu’en raison de mes premières études

Source: Traductrice Marita Krop
Source: Traductrice Marita Krop

en tant que traductrice, je suis formée à la précision de la langue, à une tournure agréable à lire et facile à comprendre et je me rends souvent compte que le sens mis dans un mot, dans une tournure de phrase, n’a pas pris la même signification pour quelqu’un d’autre. “Pour un surdoué, la précision absolue est fondamentale, il comprend les choses au sens littéral”. Quand je lis les messages de certains adultes, truffés de fautes, écrits dans un langage de téléphone, avec des espaces et des virgules mal placés, j’ai d’abord besoin de les copier dans un nouveau document pour les corriger de telle sorte que je puisse comprendre un minimum de ce que l’autre a voulu dire.

Ce n’est que ces dernières années que je prends conscience que je ne comprends pas l’humour des autres, que je prends leurs blagues au sens littéral, et il en va de même pour l’ironie. Je leur explique qu’à l’oral ça passe mieux parce qu’alors j’ai un contexte et les émotions de celui qui raconte la blague. Mais si elle est banale, non recherchée, elle sera également ennuyeuse et ne réveillera qu’une grimace de lassitude tout au plus ou rien du tout. A l’écrit, il me faut donc le contexte ou l’annonce que c’est une blague ou de l’ironie, c’est bête, mais c’est ainsi, alors je comprends les choses comme l’autre voulait qu’elles soient comprises, sinon je ne comprends pas ou autrement et c’est la source de nombreux conflits inextricables et de malentendus pénibles.

07-Les mots sont très importants

J’apprends que le surdoué pense d’abord avec son cœur. A y réfléchir, je me reconnais bien là-dedans depuis que j’ai changé de paradigme dans ma vie, pile le 1er de l’an 2000, je trouvais que c’était un bon jour pour changer de vie. C’est l’ingérence émotionnelle qui nous pousse à agir. Cette hyper-réceptivité qui caractérise les surdoués fait que l’on ressent les émotions des autres. Alors quand on ressent les choses si fortement, l’injustice, la trahison, l’hypocrisie, comment être indifférente? Comment ne pas s’impliquer, à fond, dans les situations qui nous parlent?

Je viens de me rendre compte à l’instant que ressentir les émotions des autres n’est pas seulement possible quand on est en présence d’autres, mais aussi quand on vit dans la solitude, alors on ressent fortement le mépris, l’indifférence, l’abandon que l’autre projette sur nous, sur moi, même s’il n’en a pas conscience, ne pense tout simplement pas à nous, ce qui de notre côté nous fait terriblement souffrir, parfois jusqu’à envisager le suicide pour ne plus souffrir.