82-Rosenberg et la CNV

Ça marche, même si je suis seul à le faire“, dit Rosenberg. Mais pour moi, la communication, non violente ou pas, elle se fait toujours à deux au moins. Mais on peut évidemment être d’un autre avis.

83-Rosenberg et la CNVRosenberg veut gérer notre colère en quatre étapes en commençant par mettre la première et la seconde ensemble. Nous devons prendre conscience du fait que le stimulus ou déclencheur de notre colère n’en est pas la cause. Autrement dit, la véritable cause de notre colère n’est pas simplement ce que les autres font ((ou ne font pas)), mais ce qui se passe en nous en réaction à ce qu’ils font. ((Mais alors, si ce qui se passe en nous est une réaction à ce que d’autres font qui est une action, alors la véritable cause originelle de notre colère est bien l’action de l’autre, non? Le surdoué aime et a besoin de logique, pour moi c’est donc logique tout simplement.))

Il faut maintenant définir clairement le déclencheur sans jugement ((chez moi, le déclencheur, c’est Pierre (nom changé par la rédaction) qui fixe 5 ou 6 fois une date d’arrivée et qui décommande au dernier moment.))

La deuxième étape nous invite à nous rendre compte de la différence entre le déclencheur et la cause de notre colère: ce ne sont pas simplement les actes des autres qui nous mettent hors de nous, c’est l’évaluation que nous portons sur ce qu’ils ont fait qui est la cause de notre colère. ((Que Rosenberg sépare déclencheur et cause est sûrement utile dans d’autres cas, dans mon cas présent, ma réalité est ma souffrance, et alors ma seule préoccupation est d’arrêter cette insupportable souffrance qui a eu pour effet aujourd’hui que je n’ai ouvert aucun volet de mon appartement et que je ne suis pratiquement pas sortie de mon lit, ce qui n’est évidemment pas normal, même pas pour une différente parmi les différents!))

Rosenberg dit que si je pense que l’autre est responsable de ce que je ressens, il me sera difficile de ne pas vouloir le punir. ((Et c’est tout à fait ce que j’ai fait, j’ai extériorisé ma colère, je ne réponds plus à ses messages, j’ai puni Pierre parce qu’il me fait souffrir au lieu de m’aider, alors qu’il se dit mon ami et qu’il a les moyens de m’aider.))

Dans ses formations, Rosenberg montre que la colère n’est jamais provoquée par le comportement des autres, mais par la façon dont nous le percevons et l’interprétons. Au Ruanda, où il a beaucoup travaillé, Rosenberg a rencontré des personnes qui avaient perdu des membres de leur famille et dont le seul but était de se venger tellement ils étaient en colère, et d’autres qui avaient également subi des pertes familiales avaient des sentiments intenses, mais pas de colère contre les tueurs, ils voulaient œuvrer pour que de telles horreurs n’arrivent plus.

Rosenberg - Ressources de la colère((Plus j’avance dans ce livre, plus j’ai l’impression que le fait de juger, ce qui pour moi signifie se créer des repères dans la vie, dans les relations, ou avoir des valeurs morales est mauvais. Cette journée passée au lit était visiblement une journée consacrée au crime sur une chaîne allemande, tout tournait autour de ce fait de société, et évidemment il était question aussi des tueurs en série. Et j’ai encore devant les yeux, ce frère qui, les larmes aux yeux parce qu’il a perdu sa sœur il y a bien dix ou quinze ans, est toujours en colère contre cette gamine de 13 ans et son compagnon de 35 ans qui ont torturé pendant des heures sa sœur avant de la tuer. Notre conscience est influencée par le langage que nous avons appris, dit Rosenberg, – les autres sont mauvais. Mais que dire alors de ces assassins?))

Quand de telles pensées sont présentes chez les participants, nous les invitons ni à réprimer, ni à nier leur colère ou leurs pensées, mais à les transformer en un langage qui les relie à la vie, un langage qui leur donnera beaucoup plus de chances de créer des relations pacifiques avec ceux-là même dont les actes ont stimulé leur colère. ((Avec cette méthode-là, c’est encore moi qui doit faire tout le boulot et l’autre n’est pas inquiété, n’a rien à faire. Ce n’est pas vraiment une bonne base pour des relations pacifiques. Je serais plutôt pour des réparations, pour ramener l’égalité entre les deux, par exemple entre Pierre et moi. Mais je continue à apprendre.))