81-Surdouance et colère

Mes lecteurs l’auront remarqué dans certains de mes textes, je suis une femme en colère, du moins trop souvent et depuis trop longtemps. Nous allons voir le pourquoi et le comment de la chose.

ColèrePour commencer, j’ai reçu hier un petit livre intitulé “Les ressources insoupçonnées de la colère” par un certain Marshall B. Rosenberg, le tout faisant partie de la section Développement personnel et Communication Non Violente (CNV) de l’éditeur Jouvence.

Après l’avoir ouvert et lu le premier paragraphe, j’ai déjà pouffé de rire. Ce n’était sûrement pas l’intention de l’auteur, mais le problème c’est qu’en l’écrivant, l’auteur est dans une toute autre situation que la mienne actuellement et je parierais qu’il n’a jamais connu une situation comme la mienne.

Dans son livre, Marshall Rosenberg présente sa perspective unique à propos du rôle que joue la colère dans nos vies. Il nous met au défi de concevoir cette émotion autrement que comme une réaction à réprimer. Il nous invite plutôt à la voir comme un cadeau qui nous donne l’occasion de nous relier à nos besoins insatisfaits qui sont la cause de cette réaction.

Personnellement, je ne considère pas la colère comme une émotion à réprimer d’autant plus que la mienne est totalement justifiée, mais de là à la considérer comme un cadeau, c’est autre chose, car il est évident pour moi qu’elle est la conséquence de besoins non satisfaits, du manque d’intégrité de l’Autre qui dit une chose et fait le contraire. Je n’ai donc pas besoin de ce livre pour me relier à mes besoins, mais il m’apportera sûrement autre chose, sinon il ne m’aurait pas été posé en quelque sorte sur mon Chemin de Vie.

Et quelques lignes plus loin, il y a à nouveau ces fameux quelques mots, “il ne faut pas porter de jugement” et son corollaire “il faut aimer sans condition”. On m’a tellement bassinée avec cela par le passé que je zappe normalement, mais Luc qui a rejoint mon chemin récemment est un inconditionnel de la CNV. Comme je souhaite co-créer avec lui, il faut que je comprenne ce qu’il a dans la tête, donc je continue à lire. Lui, d’ailleurs, voudrait que j’arrête d’essayer de comprendre pour me tourner plus vers l’empathie, gros problème encore! Et pourquoi arrêter d’essayer de comprendre, si justement essayer de comprendre procure du plaisir?

Ce petit livre à 4,95 € nous dit se focaliser sur nos besoins. C’est bien la première fois que quelqu’un se préoccupe de mes besoins, allons voir ce que cela va donner. La CNV veut nous montrer comment faire pour écouter les messages des autres et contribuer ainsi à leur bien-être avec élan. Curieusement, c’est à nouveau une chose que moi, je dois faire, alors que depuis que je suis passée du capitalisme irréfléchi à un humanisme réfléchi, qui met donc l’humain au centre de toute préoccupation, j’ai voué ma vie à l’Afrique, mais je dois constater que les Africains sont passés de Pourpre à Rouge, de Nous à Moi sur la Spirale Dynamique et n’en ont que faire de mes besoins de coopération et de réseautage. J’ai aussi signé la Déclaration Universelle de la Responsabilité Individuelle ou Loi du plus Faible, que j’applique au quotidien, mais je dois affronter chez les autres la loi du plus fort qui leur a été inculquée dès leur plus jeune âge et dont ils n’ont pas conscience de l’appliquer presque à chaque instant de leur vie.

Rosenberg MarshallJe suis maintenant sur la quatrième page de texte, et Rosenberg dit pour la troisième ou quatrième fois qu’en CNV, la colère cache des besoins inassouvis. Eh bien, parlons concret: ma colère actuelle est dûe à un seul homme qui m’annonce pour la 5e ou 6e fois qu’il arrive, je me prépare et à chaque fois il a une bonne excuse: son travail! Cela vous rappelle quelque chose? Les épouses délaissées par leur mari qui ne pense qu’au travail qui leur apporte tellement de plaisir? Oui, tout à fait! Et que font-elles? Elles observent un certain temps ce petit manège, invoquent que c’est inacceptable dans un couple, puis excédées, elles prennent leurs clics et leurs clacs et elles s’en vont! Pourquoi resteraient-elles avec des hommes auxquels elles ne peuvent plus faire confiance, pourquoi souffriraient-elles de besoins non satisfaits alors que d’autres sont prêts à les satisfaire? Il faut être idiot pour s’attendre à d’autres réactions!