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40-Revenir à soi

Cécile a besoin de se libérer de nombreux carcans, pas moi. Je me suis toujours battue pour ma liberté, je ne me suis jamais mariée, n’ai pas voulu d’enfants, me suis lancée en profession libérale, en chef d’entreprises et au RSA, tout pour la liberté. La personne qui m’accompagnera sera donc différente de celle de Cécile.

Je n’ai pas non plus de peurs à surmonter, quelles étaient celles de Cécile?

Le soutien bienveillant d’une ou de plusieurs personnes est vital pour moi, primordial pour elle. Elle trouve ces caractéristiques du surdon encombrantes, moi j’en suis contente, elles me permettent de faire ce que je sais, de savoir ce que je sais, d’imaginer ce que j’imagine, d’être une personne unique au milieu d’autres êtres uniques à leur manière.

Je lis très souvent que les surdoués ont peur de se faire remarquer, peur d’être différents, car ils veulent à tout prix être comme les autres. Chez moi, c’est à 16 ans qu’on m’a dit que j’allais avoir une vie extraordinaire, inhabituelle, je ne sais plus le mot exact employé. J’y ai donc été habituée assez tôt et je n’ai pas ces problèmes. Je ne suis pas non plus frappée par l’inhibition intellectuelle qui consiste à se dévalorisée, à manquer de confiance en soi. Je connais très bien mes talents et mes compétences à force de les utiliser et à force d’auto-observation.

Faire le deuil d’une certaine vie, comme a dû le faire Cécile sans doute, me fait sourire. Car pour moi, la vie que je me suis construite, il n’y en a pas d’autre possible, elle me correspond parfaitement. Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à tant de douleurs et de souffrances au point même que cela devient parfois insupportable. Je n’avais rien anticipé, j’avais pensé que les Alsaciens étaient maintenant suffisamment évolués, quand je suis revenue en 2002, pour soutenir une femme qui passe du capitalisme à l’humanisme suite à un appel de la conscience qui n’est visiblement pas octroyé à beaucoup de personnes. Mais je n’avais pas pensé à la puissance de l’égo des autres qui étaient en contact avec moi.

Je ne me suis jamais auto-limitée, pas à pas j’ai évolué, j’ai fait ce que j’ai voulu faire, ou presque. Les échecs sont certes nombreux, mais ce qui compte c’est d’avoir essayé et j’ai toujours encore l’espoir de réussir. Au contraire de Cécile, je n’ai pas non plus P-Sonia, Carine, Sylvie et Astridenvisagé d’outrepasser les règles du conformisme, je l’ai fait parce que c’était dans ma nature, et j’ai été confirmée par les autres que je n’étais pas comme eux.

Mon enfance est loin derrière mois et elle s’est passée tout normalement. Je n’ai pas eu à faire un choix comme de nombreux surdoués entre renier mon don ou risquer le rejet. A l’école, plutôt au lycée, mon don n’était pas prononcé, tout au plus en langues. J’ai été éduquée comme on a élevé les enfants dans les années 60.