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110-Êtes vous un adulte surdoué?

Je suis tombée récemment sur la toute première page du livre de Mary-Elaine Jacobsen, la psychologue américaine qui défend l’idée que la surdouance est bien plus qu’une histoire de QI élevé, bien trop réducteur. Elle nous donne une liste de 18 points auxquels nous pouvons reconnaître notre propre surdouance ou celle des autres.

La grande majorité des surdoués adultes n’ont jamais été détectés durant leur enfance et ne savent pas qu’ils sont surdoués. Et ceux qui s’intéressent au sujet savent très bien qu’un surdoué adulte était un surdoué enfant et qu’un enfant surdoué deviendra un adulte surdoué. Ce n’est pas une maladie qui s’attrape et se guérit, mais un fait basé sur science. Les connexions neuronales entre un non-surdoué et un surdoué sont différentes.

Êtes-vous un adulte surdoué?

-J’ai toujours eu une curiosité insatiable.
-Je pose de très hauts standards pour moi-même et je peux être mon pire critique.
-Je ressens un besoin très puissant de savoir et je suis un/e chercheur/e des vérités ultimes.
-J’ai été critiqué/e pour être “trop”, toujours trop quelque chose dans presque tout ce que je fais.
-J’ai toujours été fortement blessé/e par l’injustice et la souffrance humaine.
-Je peux voir différents côtés de presque toute question et j’adore un bon débat.
-J’ai beaucoup d’énergie et je me sens souvent poussé/e par ma propre créativité.
-Dans un groupe, je suis souvent vu/e comme la “personne avec les idées”.
-J’adore les puzzles, labyrinthes, paradoxes, idées complexes, et les mots.
-Je me sens souvent responsable de problèmes qui ne sont pas les miens.
-Je me sens souvent “différent/e” et parfois je me sens une minorité à moi tout/e seul/e.
-Je suis un/e perfectionniste pur/e et dur/e.
-J’ai été critiqué/e pour ne pas terminer une seule chose.
-L’honnêteté, l’intégrité et l’authenticité sont très importantes pour moi.
-J’ai une longue histoire de remise en question des règles et de défis à l’autorité.
-J’ai l’impression d’être gêné/e par des lumières vives, des arômes, des bruits que d’autres ignorent.
-J’ai un bon sens de l’humour, parfois quelque peu excentrique.
-J’ai conservé mon plaisir enfantin à jouer et à m’émerveiller.

Si vous vous reconnaissez dans plus de la moitié des points, soit plus de 9 points sur 18, vous êtes fort probablement surdoué/e.

104-Le secret du surdoué

Récemment un nouveau petit livre sur la surdouance m’est tombé entre les mains. Il s’agit de celui de Raymonde Hazan: Le secret du surdoué où elle raconte entre autres des épisodes de sa vie de surdouée. Elle a fait imprimer en gras les phrases les plus importantes et je les ai recopiées ici:

  1. Un surdoué ne pose pas de questions, les réponses ne le satisfont pas, il a besoin constamment de chercher à comprendre par lui-même.
  2. Le surdoué fonctionne principalement par ses ressentis, son affect, son instinct, ses intuitions et ses émotions.
  3. Ainsi, le surdoué se dissimule dans son monde où depuis sa plus tendre enfance il a compris sans pouvoir le dire… qu’il est différent.
  4. Le surdoué va faire des efforts surhumains pour faire croire aux autres qu’il est semblable.
  5. Dans un groupe, le surdoué s’échappe vers ses rêves afin de supporter l’intégration de faux-semblants qu’il a mis en place.
  6. Le surdoué ne sait pas faire comme tout le monde.
  7. Le surdoué est capable d’enregistrer un grand nombre de données qu’il ressort s’il le juge utile et selon sa motivation affective.
  8. Un surdoué sera un excellent élève si ses professeurs l’acceptent dans sa différence avec son extrême sensibilité et s’ils lui montrent de l’affection.
  9. Mais le drame de l’enfant surdoué c’est que le système ne lui convient absolument pas. Le surdoué est un créatif, le système est mécanique.
  10. Le système peut rendre malade un enfant surdoué.
  11. Le surdoué a besoin d’évoluer dans la créativité où il peut diffuser son extrême sensibilité.
  12. Le surdoué est idéaliste, passionné et il ne vit que de ses envies.
  13. Le surdoué selon ses envies, ses désirs et ses passions peut changer de cap, il est anticonformiste ce qui déstabilise son entourage.
  14. Un surdoué se passionne pour un métier, une profession qu’il va exercer assidûment. Mais dès qu’il en a fait le tour… il démissionne… Sa passion est assouvie!
  15. Le surdoué ne connaît pas le temps et comprendre est plus important que de se nourrir.
  16. Il est aussi extrêmement timide et toute sa vie il tentera de dépasser cette timidité parfois avec de la provocation ou de l’arrogance.
  17. Le système social est un barrage à ses désirs.
  18. Le surdoué est un être entier, il n’est pas un homme de compromis.
  19. Un surdoué sans amour se meurt.
  20. Le surdoué est indépendant (matériel) sans autonomie (affectif ).
  21. Le surdoué est conscient de ses manques affectifs, il refuse le manque matériel!
  22. Le surdoué déteste l’argent qui est pour lui source de manque, de souffrance et de convoitise.
  23. Le surdoué a le don d’entreprendre, cela ne lui fait pas peur.
  24. A contrario le talon d’Achille du surdoué c’est qu’il a peur de tout!
  25. Le surdoué pressent le danger et quand celui-là arrive, il a déjà envisagé comment venir en aide à l’autre. Son acte est réfléchi!
  26. Le surdoué se ressource dans un milieu naturel. L’eau, le bois, la terre et le feu sont pour lui des éléments nécessaires à sa vie.
  27. La nature sécurise le surdoué
  28. Le surdoué finit toujours par atteindre l’objectif de ses désirs en évitant les contraintes sociales tout en préservant auprès de lui ceux qu’il aime. Le surdoué est un travailleur acharné si ces conditions sont rassemblées.
  29. Le surdoué peut apparaître comme un éternel insatisfait.
  30. Le surdoué a besoin de ceux qu’il aime pour exister.
  31. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… » C’est bien ce que le surdoué va vivre au quotidien.
  32. Les coupures et les séparations sont un véritable déchirement pour le surdoué!
  33. Le surdoué se cache pour pleurer.
  34. Et il va travestir sa vision de l’autre qui durant un court instant, lui aura laissé croire que sa différence n’existe pas.
  35. Le surdoué est bon public.
  36. Naïveté, candeur et réalisme sont encore un des paradoxes du surdoué qui peut le laisser paraître stupide!
  37. Le surdoué est authentique!
  38. Le mensonge est pour un surdoué une immense trahison.
  39. Le surdoué ne sait pas dire les choses.
  40. Le surdoué est « un vrai gentil », il ne sait pas s’imposer dans ce « monde de fous ».
  41. Le surdoué agace, dérange, exaspère!
  42. Le surdoué perdu peut paraître manipulable ou sous influence.
  43. Toute idée mécanique, cartésienne, rationnelle est incompréhensible pour un surdoué. Il n’a pas ce mécanisme de la pensée.
  44. Il passe par une autre logique en faisant un immense détour dans sa réflexion, ce qui lui prend du temps. Ce décalage laisse croire qu’il est bête.
  45. Il est possessif en amitié.
  46. Tout cela va diriger nos surdoués vers une susceptibilité qui le ronge.
  47. Si les parents n’ont pas accepté l’enfant surdoué, adulte il ne l’est pas davantage!
  48. C’est ce décalage qui revient constamment.
  49. Le surdoué a une intelligence de vie et non une intelligence des livres.
  50. On ne raisonne pas l’émotionnel!
  51. Le surdoué est dans un chagrin nostalgique.
  52. La pensée du surdoué est en effervescence constante.
  53. Le surdoué a une écoute phonétique, c’est pourquoi il ne comprend que les phrases précises ce qui le laisse souvent apparaître comme bête.
  54. Le surdoué envisage des projets mais ne sait pas se projeter dans un futur lointain.
  55. Le surdoué est un hyperactif qui sait se détendre, se reposer, il ne s’épuise pas.
  56. Un surdoué peut ne pas comprendre un discours intellectuel élaboré.
  57. Le surdoué ne comprend que les mots qui ont un sens.
  58. Un surdoué accepte tout de celui qu’il aime souvent dans des limites peu acceptables.
  59. Les agoraphobes que j’ai rencontrés étaient des surdoués dans le refoulement.
  60. Je ne soigne plus les agoraphobes mais les surdoués qui s’ignorent.
  61. Et tout cela va se compliquer lorsqu’on parle du surdoué puisque précisément, le surdoué est un adulte dont le petit enfant à l’intérieur de lui-même ne peut pas grandir!
  62. Nous devons enseigner au surdoué à vivre avec sa partie infantile.
  63. Le surdoué est un adulte doté d’une intelligence de vie remarquable et émotionnellement il est un petit enfant !
  64. Et l’on doit lui enseigner et surtout lui donner les moyens de se vivre en tant que tel!
  65. Tantôt un petit enfant, tantôt un adulte indépendant et brillamment intelligent.
  66. Si les siens ne le reconnaissent pas, ne l’identifient pas… alors qui pourrait le faire?
  67. C’est dans cette simple phrase que tout se résume pour un surdoué.
  68. Échec scolaire, renvoyé des établissements, ne sachant pas s’expliquer puisque personne ne l’a écouté, il ne sait s’exprimer que par le chagrin et la colère, allant même jusqu’à casser des objets pour tenter de sortir de son enfermement psychologique.
  69. Parce qu’il n’y a qu’avec un surdoué que nous pouvons être nous-mêmes!
  70. Comprenez simplement que faire comme tout le monde… il ne sait pas!

90-Surdouance, colère et punition

En y réfléchissant un peu, que l’on soit zapar ou pas, lorsqu’on est en colère contre quelqu’un, beaucoup, sans doute même la plupart d’entre nous pensent à punir l’autre pour ce qu’il ou elle a fait. Dans mon cas personnel, je suis impuissante, sinon je punirais bien ceux qui m’ont exclue de leurs relations sociales, ceux qui me refusent la coopération, ceux qui me refusent l’aide alors qu’ils ont les moyens de le faire, ceux qui m’ont volé mon argent par le truchement du capitalisme et ceux qui ne veulent pas jouer le rôle d’assurance, mais voilà je suis la plus faible, et ils appliquent la loi du plus fort, je n’ai donc aucune chance.

Ils ont appliqué des jugements moraux sur moi, que j’étais sans intérêt, que j’étais arrogante, que je ne faisais pas d’efforts, que j’étais trop complexe, trop intelligente, trop impatiente, trop de tout etc. Ce qu’ils ont obtenu en retour, ce sont évidemment mes jugements moraux, à savoir qu’ils sont trop bêtes pour comprendre, trop égoïstes pour partager, trop paresseux pour faire des efforts et que le meilleur que je puisse faire, c’est de les ignorer.

En regardant ce petit manège avec un regard extérieur, on se rend bien compte que ce n’est ni bon pour l’une ni pour l’autre partie des relations et encore moins pour les deux. Juste que, comme je ne joue aucun rôle dans la vie de l’autre, donc si je n’apparais plus, il/elle n’en souffre pas, il y en a tant d’autres avec lesquels on peut passer son temps, alors que de mon côté il y a souffrance lorsque la relation est brisée.

Rosenberg MarshallSelon feu Marshall Rosenberg, la punition n’est pas une réponse à mes besoins, du moins pas constructive. Il faudrait que je me pose deux questions:

1. Qu’est-ce que je voudrais que l’autre fasse différemment?

Dans le cas de parents face à des enfants, il est clair qu’en punissant un enfant pour qu’il fasse différemment une chose que les parents veulent qu’il fasse, cela peut souvent marcher, mais sans doute tout aussi souvent provoquer une réaction contraire, à savoir que l’enfant boude et fait encore plus de ce qu’il ne devait pas faire. Dans un tel cas, la punition n’est donc pas la réponse idéale. Le neurobiologiste allemand, Prof. Dr. Gerald Hüther, dit d’ailleurs qu’il ne faudrait ni punir les enfants, ni leur faire des éloges. Ce serait à tester…

2. Qu’est-ce que je voudrais que l’autre ait comme motivation pour faire ce que je lui demande de faire?

En tant qu’adultes, la réponse est sans équivoque, si l’autre ne doit pas faire quelque chose par peur d’une punition, cela nous paraît même ridicule. Même si nous pensons à certaines personnes dans des entreprises hiérarchiques, dans des relations hiérarchiques où des adultes font des choses par peur d’une punition de la part de quelqu’un qui applique la loi du plus fort. Mais en tant que parent face à un enfant, j’aurais tendance à penser que souvent la fin justifie les moyens, à savoir qu’on veut que l’enfant fasse une chose d’une certaine manière, que ce soit par crainte d’une punition ou par volonté propre, ce n’est pas notre problème majeur en vue de l’obtention du résultat.

Rosenberg - Ressources de la colèreMarshall Rosenberg nous explique: “Je suis convaincu qu’avec un minimum de conscience, nous constaterons que nous aimons que les autres agissent de leur plein gré, parce qu’ils comprennent clairement que leurs actions donnent du sens à leur vie. Toute autre forme de motivation risque d’être un obstacle à la compassion naturelle que nous avons les uns pour les autres.” Je ris jaune en lisant ces derniers dix mots, car cette compassion naturelle, je ne l’ai plus rencontrée depuis des lustres. Je ne serais pas dans la situation dans laquelle je me trouve, si ce que Marshall écrit était réel et non une utopie. Tout comme ce minimum de conscience, c’est aussi une chose que je cherche désespérément chez les autres.

Comme le titre du livre de cet auteur est “Les ressources insoupçonnées de la colère“, on va donc dorénavant prendre la colère comme une matière première pour construire quelque chose de positif, je suis curieuse de voir si ça marche sur moi et les autres et je me réjouis aussi d’étudier la suite où Marshall écrit “Mon but est notamment de montrer comment le processus de la communication non-violente nous aide à exprimer pleinement notre colère“. Je suis tellement en rage parfois que j’ai encore du mal à l’imaginer, mais je me laisse surprendre.

89-J’ai mis mon masque Bleu-Orange

Les surdoués qui ne sont pas acceptés par les autres portent des masques pour sortir. Ces masques sont invisibles pour les autres, mais bien réels pour nous. Sans eux, nous ne pourrions avoir de relations avec les non-surdoués.

Le 15 mai était jour férié en France et un repas en famille avait été prévu. Cela signifiait donc à nouveau sortir de chez soi. Souvent, je n’ouvre même plus les volets tellement je suis dégoûtée du monde dehors, d’autres fois, je laisse entrer le soleil à pleines gorgées. Aujourd’hui, c’était moitié-moitié.

Comme je savais quelles personnes j’allais rencontrer, j’ai pu me préparer pour m’adapter. Je pensais que j’allais tenir pendant les 4 heures du repas, mais j’ai encore dérapé deux fois. Je le regrette bien sûr par la suite, mais je n’ai pas la maîtrise totale de mes comportements, d’autant plus que les autres ne se préoccupent pas le moins du monde de mon bien-être alors que je suis dans le piège Gamma depuis des lustres. Mais c’est justement le fait de m’observer et d’observer les autres qui va faire que je deviens meilleure en termes de Spirale Dynamique. Car nous avons tous cette Spirale des valeurs et de la conscience en nous, et nous évoluons sur elle au fil des ans. C’est la zaparité ou surdouance qui fait que je m’intéresse à des choses qui n’intéressent personne d’autre de ma famille. Curieusement, vers la fin du repas, j’ai remarqué que nous nous étions répartis autour de la table de telle sorte qu’à un bout, il y avait la génération des années trente, au milieu celle des années soixante et à l’autre bout, celle des années quatre-vingt-dix, et chaque groupe discutait au sein de lui-même, sauf moi qui ai parlé avec les trois générations.

Bleu, c’est pour la génération des années 30. Il y a des règles, parfois strictes qu’il faut observer, la pensée est trop souvent bloquée. Comme les aînés sont en contact aussi avec une économie très Orange, il savent aussi s’adapter quand ça les arrange. Mais l’ego est toujours très présent, même s’il n’est pas présenté de manière brutale.

Table chez Carine à Pâques 2015Côté jeunes, la génération des années 90, on est en contact avec Orange, on exhibe ses produits matérialistes tels que les derniers téléphones portables et à Noël toujours des petits gadgets sans grande utilité, et valoriser une bonne intégration du valmème Bleu signifierait que la disposition des couteaux et fourchettes sur la table suit des règles classiques précises acquises lors d’une bonne éducation et n’est pas laissée à la libre création de la personne qui les pose en mettant le couteau à gauche et la fourchette à droite! Entre eux et dans le cerveau, les valeurs des jeunes sont souvent aussi en Vert et ce genre de détails n’intéressent plus.

Masque vénitien 2Mais ce masque Bleu-Orange est usant à la longue, donc au bout de 4 heures, j’étais la première à quitter le groupe, d’autant plus que mes préférences de surdouées, à savoir une discussion longue est profonde à deux ou trois n’a jamais été possible, et ce n’était pas le jour où cela aurait pu l’être. J’étais donc bien contente de me retrouver chez moi, d’autant plus que j’ai repris des études et que j’ai des devoirs à faire. Ce sont des études chez France Université Numérique sur Internet. Tout le monde peut s’y inscrire et on peut étudier ce qu’on veut, les jours à et l’heure que l’on veut.

Mais ce n’est pas ainsi que je veux vivre, m’occuper sur Internet, parce que d’autres ont détruit ce que j’ai construit. Je me sens si inutile parfois. Et je me pose la question, mais c’est quoi un être humain 2016? Pourquoi n’ai-je pas les mêmes droits que les autres?

88-Surdouance et devoir de mémoire

C’est connu, le zapar ne fait rien comme les autres. Quand je pense à l’auteur de “Comment je suis devenu stupide” qui a une licence en araméen, je me suis demandée à quoi cela pouvait bien servir si on ne fait pas de l’archéologie pour gagner sa vie. Mais cela n’a duré qu’un court instant. Je pense que je ne m’avance pas trop si je dis que pour beaucoup de surdoués, travailler pour gagner de l’argent n’a pas vraiment de sens. Mais faire de l’araméen par passion, par curiosité, par intérêt, c’est tout à fait dans l’ordre des choses pour un surdoué. Il fait des choses parce qu’elles l’intéressent. Ce qui ne l’intéresse pas, ce qui ne fait pas sens, il ne le fait pas.

Bois d'ébène - illustration devoir de mémoireJ’ai entendu récemment qu’on pouvait encore voir pendant deux jours le film “bois d’ébène” sur l’horreur que peuvent développer des cerveaux humains. Et puis j’ai entendu que le 10 mai était le jour de commémoration annuelle de l’esclavage. J’ai décidé de faire mon devoir de mémoire, même si c’est avec six jours de retard.  C’est un film très réaliste sur les souffrances de nos frères et soeurs d’Afrique pour lesquelles nous devons payer réparation. Malheureusement, au jour d’aujourd’hui, je ne connais personne qui fasse ce travail de réparation, encore moins la France, grande coupable sous l’Eternel, ni l’Union Européenne qui ressemble plus à un grand complot contre les peuples qu’à une bienfaitrice de l’humanité. Mais assumer ses responsabilités est important pour moi, ce n’est pas pour rien que mon slogan est “Liberté – Responsabilité – Dignité”. Réparer une souffrance dont on n’est pas soi-même l’auteur, est bien une idée d’hyperphrène, pour l’oligophrène c’est le plus souvent “après moi le déluge”.

Pour une surdouée  hypersensible, regarder ce film est très pesant, parfois si pesant que j’ai besoin de m’éloigner pour reprendre mes esprits. De toute manière, je ne peux le regarder qu’en écrivant ou faisant autre chose à côté pour occuper mon esprit, tellement c’est dur à regarder, tellement ça me prend aux tripes. Et dire que d’autres peuvent regarder cela sans ressentir quoi que ce soit!

86-A la rencontre de Martin Page

Récemment, j’avais quelques euros qui me restaient de je ne sais plus quoi, et j’ai décidé d’acheter quelques petits livres dans mon domaine de prédilection de ces dernières années: la surdouance.

Martin Page-Comment je suis devenu stupideJ’adore son petit paragraphe sur l’intelligence dans “Comment je suis devenu stupide”: “La vérité sort de la bouche des enfants. A l’école primaire, une insulte infâme était d’être traité d’intello; plus tard, être un intellectuel devient presque une qualité. Mais c’est un mensonge: l’intelligence est une tare. Comme les vivants savent qu’ils vont mourir, alors que les morts ne savent rien, je pense qu’être intelligent est pire que d’être bête, parce que quelqu’un de bête ne s’en rend pas compte, tandis que quelqu’un d’intelligent, même humble et modeste, le sait forcément.”

Il y a bien des années, j’avais bien compris que mon savoir, plus j’en acquérais, plus je construisais un fossé entre ceux qui faisaient du sur-place et moi qui avançais. Et pourtant, rien ne pouvait m’arrêter, j’étais toujours en train d’apprendre, d’emmagasiner, comme si j’éprouvais une faim insatiable qu’il fallait constamment satisfaire. Je ne savais pas, même si j’ai fréquenté le catéchisme au contraire de Martin, que dans L’Ecclésiaste on pouvait lire que “qui accroît sa science, accroît sa douleur“. Je suppose que le sieur Ecclésiaste parle d’expérience, car de tous temps, il y avait des bêtes et des intelligents. Mais c’est triste de devoir faire encore et encore et encore les mêmes expériences.

Martin Page-Avril 2013-illustrationEt voici une pépite sur les premiers humains: “L’intelligence est un raté de l’évolution. Au temps des premiers hommes préhistoriques, j’imagine très bien au sein d’une petite tribu, tous les gamins courant dans la brousse, pourchassant les lézards, cueillant des baies pour le dîner; peu à peu, au contact des adultes, apprenant à être des hommes et des femmes parfaits: chasseurs, cueilleurs, pêcheurs, tanneurs… Mais, en regardant plus attentivement la vie de cette tribu, on s’aperçoit que quelques enfants ne participent pas aux activités du groupe: ils restent assis près du feu, à l’abri à l’intérieur de la grotte. Ils ne sauront jamais se défendre contre les tigres  à dents de sabre, ni chasser; livrés à eux-mêmes, ils ne survivraient pas une nuit. S’ils passent leurs journées à ne rien faire, ce n’est pas par fainéantise, non, ils voudraient bien gambader avec leurs camarades, mais ils ne peuvent. La nature, en les mettant au monde, a bafouillé. Dans cette tribu, il y a une petite aveugle, un garçon boiteux, un autre maladroit et distrait… Alors, ils restent au campement toute la journée, et comme ils n’ont rien à faire et que les jeux vidéo n’ont pas encore été inventés, ils sont bien obligés de réfléchir et de laisser vagabonder leurs pensées. Et ils passent leur temps à penser, à essayer de décrypter le monde, à imaginer des histoires et des inventions. C’est comme ça qu’est née la civilisation: parce que des gosses imparfaits n’avaient rien d’autre à faire. Si la nature n’estropiait personne, si le moule était à chaque fois sans faille, l’humanité serait restée une espèce de proto-hominidés, heureuse, sans aucune pensée de progrès, vivant très bien sans Prozac, sans capotes ni lecteur de DVD dolby digital.

Je pourrais présenter encore et encore d’autres petits paragraphes que j’adore, sans doute jusqu’à la fin du livre, mais l’article n’en finirait pas, il faut acheter le livre chez “J’ai lu” à 4,50 €.

En tout cas, je suis ravie de cette nouvelle découverte, un surdoué notamment dans l’écrit, d’autant plus qu’en tant qu’écrivain, il sait écrire du beau français, ce que j’adore également et qui est devenu si rare de nos jours.

85-Jour férié, jour d’enfer

Je sais bien que cela ne sert à rien que je parle de mon vécu, que tout le monde s’en tape comme de l’an 40, et malgré cela, quelque chose me pousse à l’écrire. Car d’une part, ce qui m’arrive n’est pas de ma faute, et d’autre part, ce n’est absolument pas normal. Je Femme qui pleurepleure et pleure et pleure, et rien ne change. Les autres n’ont jamais le temps, les autres ne font pas ce qu’ils disent qu’ils vont faire, les autres ne tiennent pas leurs promesses, les autres ne partagent rien. Les autres sont tout bonnement monstrueux. C’est la manière dont je vois les gens aujourd’hui en raison de leur comportement égoïste, menteur, malhonnête. Il ne peut en être autrement comme je suis abandonnée par tout le monde.

Femme qui pleure de PicassoQuand j’ai cherché une image pour illustrer mon article, aussi parce que les gens sont plus sensibles aux images qu’aux textes, je me suis rendue compte qu’il existe un tableau de Picasso qui s’appelle la femme qui pleure et je voulais voir de quoi il avait l’air. En voyant la peinture, j’ai tout de suite eu l’impression qu’on ne voyait pas qu’elle pleure et j’ai pensé que moi aussi, quand je sors, je mets mon masque pour avoir l’air d’être acceptée par les autres, ces personnes malveillantes et indifférentes qui pullulent partout et personne ne voit quand je pleure, que j’ai la gorge nouée et que je préférerais ne plus exister.

84-Surdouance, protection et réparation

L’hyperphrène comme le Jaune de la Spirale Dynamique se sent seul, car il rencontre peu de pairs comme lui.

Il en résulte deux conséquences à cela:

D’une part, il peut se sur-adapter et descendre son niveau de pensée à celui des autres. Une surdouée me raconte: “Quand je vais chez mes parents, mes seuls contacts humains dans le réel, c’est en effet ce que je fais, mais à la longue cela devient plus que pesant, je perds patience dès que quelque chose dure trop longtemps.” Le zapar n’utilise donc pas son plein potentiel, ce qui au fond de lui le met en colère. Des énergies veulent s’exprimer, mais ne peuvent pas, ce qui est la définition avancée de la colère.

D’autre part, comme ce sentiment d’isolation fait souffrir, il va se couper de ses pairs, se couper tout court de tout le monde, donc il ne va développer ou minimiser la fonction de lien et se réfugier typiquement, si ce n’est pas dans l’action avec les suractivités dans de nombreux domaines, c’est dans la pensée et donc développer une pensée suractive, à la limite déconnectée du réel et déconnectée du lien.

Portrait Luc TaeschSelon Luc Taesch, un spécialiste de la communication non-violente, le remède ou la solution à développer consisterait à faire des activités du type sensorielles, feeling, perception afin de suspendre le jugement sur la situation négative actuelle, de stopper la suractivité de la pensée qui empêche certains surdoués de bien dormir et de rétablir le sentiment de feeling, les sensations corporelles dont l’être humain a besoin. J’aimerais rappeler à cet effet une expérience qui a été réalisée aux USA avec une femme allongée sur un lit, les bras et les jambes dans des tuyaux, de sorte qu’elle ne pouvait pas se toucher. Je ne sais plus si elle avait des lunettes noires pour l’empêcher de voir, mais je me souviens bien qu’ils avaient dû arrêter le test plus tôt que prévu car la femme menaçait de devenir folle. Est-ce aussi pour ce genre de manques que des hommes jeunes deviennent des tueurs?

Personnellement, je l’ai dit assez souvent maintenant, je préconise des maisons pour surdoués où l’on vit et travaille entre personnes qui ont des affinités communes. On peut créer des maisons en ville, mais aussi, ce qui m’intéresse personnellement, des maisons à la campagne où l’on pourrait accueillir des surdoués pour les protéger.

Maison à la campagneEn plus, de nombreux surdoués sont touchés par la misère, parce qu’on les rejette de partout, parce qu’on exploite leur gentillesse, parce que des manipulateurs et pervers leur volent légalement leurs derniers sous. L’État ne fait rien, et on ne peut compter sur lui. Et s’il se comporte comme une entreprise égoïste, c’est parce que, depuis le changement de paradigme, il est une entreprise. Pour le vérifier, il aurait fallu lire les quelques articles respectifs du blog du Laboratoire Indépendant d’Observation de la Société, c’était bien plus pratique que maintenant où il faut passer sur Facebook:
https://www.facebook.com/LEtat-devient-une-entreprise-271723163019008/?ref=bookmarks.

Donc, il faut des gens qui réparent, qui partagent. Comme le disait Albert Schweitzer pour l’Afrique, une dette pèse sur nous et notre société. Nous ne sommes pas libres de choisir si nous voulons, oui ou non, faire du bien aux surdoués en errance; nous le devons. Le bien que nous faisons est un acte, non de charité, mais de réparation. Pour chaque homme qui a fait souffrir, il en faut un qui porte secours, protection et réparation. Et quand nous aurons fait tout ce qui est en notre pouvoir, nous n’aurons réparé qu’une toute petite partie des fautes commises. Tels doivent être les principes essentiels de toutes les bonnes personnes dans notre société.

Pour les honnêtes gens qui réparent: Projet Fleur de Vie

83-Surdouance et prison

Cet article m’a été inspiré durant la nuit, voire au petit matin, au chaud de mon petit lit douillet, le seul endroit où je me sente vraiment bien.

N’est-ce pas en fait un paradoxe, surdouance et prison? Ne pensez-vous pas que les surdoués qui sont plus intelligents que la norme, donc plus intelligents que la police et les juges ne devraient pas se retrouver en prison? Certains y arrivent, assurément, mais la réalité est que le surdoué avec sa pensée en arborescence est en face d’une foule de fonctionnaires, souvent au cerveau oligophrène, ce qui n’est pas une dévalorisation, mais une réalité avérée, et si cette foule travaille ensemble et si on ne limite la surdouance pas seulement au seul fait de l’intelligence, le système peut être gagnant face au surdoué. Je me demande donc combien de surdoués se retrouvent derrière les barreaux.

Cellule de prisonMais ma réflexion de ce matin portait sur le bonheur en prison pour le surdoué. Je m’explique. Avec ses pensées chaotiques, dans toutes les directions, avec plein d’intérêts variés, le surdoué a besoin de se cadrer. Ou peut-on trouver le meilleur endroit pour se cadrer, pour ne pas se perdre dans les méandres de son cerveau, c’est bien derrière les barreaux. On mange à des heures régulières, trois repas par jour. Quand on emménage pour quelques années, on peut arranger son F1 selon son goût. On a droit à des promenades, un peu de sport et de la lecture. Et on peut même y appendre certains métiers, tels traducteurs, écrivain, journaliste, on peut discuter avec les autres condamnés étrangers et certains deviennent même avocats. Et un surdoué en prison, ça peut aider beaucoup de personnes, ce qui aurait aussi pour conséquence que son côté social serait reconnu et qu’il serait admiré, respecté, voire même choyé par les compatriotes de cellules.

Pour le temps d’études de 6 à 7 ans, quels sont les crimes qu’il faudrait commettre? Je n’en sais rien, ce n’est pas ma spécialité et de toute manière, il faudrait que ce soient des crimes sans violence. Cela coûte combien un enlèvement avec un pistolet à eau?

Bon, je divague, mais en prison, un surdoué aurait plusieurs possibilités de conversation et qu’il n’a pas, cloîtré chez lui avec ses revenus modestes.

82-Rosenberg et la CNV

Ça marche, même si je suis seul à le faire“, dit Rosenberg. Mais pour moi, la communication, non violente ou pas, elle se fait toujours à deux au moins. Mais on peut évidemment être d’un autre avis.

83-Rosenberg et la CNVRosenberg veut gérer notre colère en quatre étapes en commençant par mettre la première et la seconde ensemble. Nous devons prendre conscience du fait que le stimulus ou déclencheur de notre colère n’en est pas la cause. Autrement dit, la véritable cause de notre colère n’est pas simplement ce que les autres font ((ou ne font pas)), mais ce qui se passe en nous en réaction à ce qu’ils font. ((Mais alors, si ce qui se passe en nous est une réaction à ce que d’autres font qui est une action, alors la véritable cause originelle de notre colère est bien l’action de l’autre, non? Le surdoué aime et a besoin de logique, pour moi c’est donc logique tout simplement.))

Il faut maintenant définir clairement le déclencheur sans jugement ((chez moi, le déclencheur, c’est Pierre (nom changé par la rédaction) qui fixe 5 ou 6 fois une date d’arrivée et qui décommande au dernier moment.))

La deuxième étape nous invite à nous rendre compte de la différence entre le déclencheur et la cause de notre colère: ce ne sont pas simplement les actes des autres qui nous mettent hors de nous, c’est l’évaluation que nous portons sur ce qu’ils ont fait qui est la cause de notre colère. ((Que Rosenberg sépare déclencheur et cause est sûrement utile dans d’autres cas, dans mon cas présent, ma réalité est ma souffrance, et alors ma seule préoccupation est d’arrêter cette insupportable souffrance qui a eu pour effet aujourd’hui que je n’ai ouvert aucun volet de mon appartement et que je ne suis pratiquement pas sortie de mon lit, ce qui n’est évidemment pas normal, même pas pour une différente parmi les différents!))

Rosenberg dit que si je pense que l’autre est responsable de ce que je ressens, il me sera difficile de ne pas vouloir le punir. ((Et c’est tout à fait ce que j’ai fait, j’ai extériorisé ma colère, je ne réponds plus à ses messages, j’ai puni Pierre parce qu’il me fait souffrir au lieu de m’aider, alors qu’il se dit mon ami et qu’il a les moyens de m’aider.))

Dans ses formations, Rosenberg montre que la colère n’est jamais provoquée par le comportement des autres, mais par la façon dont nous le percevons et l’interprétons. Au Ruanda, où il a beaucoup travaillé, Rosenberg a rencontré des personnes qui avaient perdu des membres de leur famille et dont le seul but était de se venger tellement ils étaient en colère, et d’autres qui avaient également subi des pertes familiales avaient des sentiments intenses, mais pas de colère contre les tueurs, ils voulaient œuvrer pour que de telles horreurs n’arrivent plus.

Rosenberg - Ressources de la colère((Plus j’avance dans ce livre, plus j’ai l’impression que le fait de juger, ce qui pour moi signifie se créer des repères dans la vie, dans les relations, ou avoir des valeurs morales est mauvais. Cette journée passée au lit était visiblement une journée consacrée au crime sur une chaîne allemande, tout tournait autour de ce fait de société, et évidemment il était question aussi des tueurs en série. Et j’ai encore devant les yeux, ce frère qui, les larmes aux yeux parce qu’il a perdu sa sœur il y a bien dix ou quinze ans, est toujours en colère contre cette gamine de 13 ans et son compagnon de 35 ans qui ont torturé pendant des heures sa sœur avant de la tuer. Notre conscience est influencée par le langage que nous avons appris, dit Rosenberg, – les autres sont mauvais. Mais que dire alors de ces assassins?))

Quand de telles pensées sont présentes chez les participants, nous les invitons ni à réprimer, ni à nier leur colère ou leurs pensées, mais à les transformer en un langage qui les relie à la vie, un langage qui leur donnera beaucoup plus de chances de créer des relations pacifiques avec ceux-là même dont les actes ont stimulé leur colère. ((Avec cette méthode-là, c’est encore moi qui doit faire tout le boulot et l’autre n’est pas inquiété, n’a rien à faire. Ce n’est pas vraiment une bonne base pour des relations pacifiques. Je serais plutôt pour des réparations, pour ramener l’égalité entre les deux, par exemple entre Pierre et moi. Mais je continue à apprendre.))