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106-S’aimer, ça veut dire quoi?

Quand on s’intéresse un peu à la psychologie ou au développement personnel, on ne peut éviter d’entendre parler de s’aimer soi-même, c’est récurrent.

Dans son livre, Monique de Kermadec explique qu’elle a compris au travers d’une boutade que le mode d’emploi pour s’aimer soi-même manquait fortement et continuellement aux adultes surdoués et surtout à ceux en souffrance. Je suis une adulte surdouée et en souffrance, mais je ne semble pas avoir de problème pour m’aimer moi-même. A chaque fois que je lisais ce « il faut d’abord s’aimer soi-même », j’avais toujours pensé que je n’avais pas de problème à ce niveau, mais je n’aurais pas su expliquer ce que c’est ou alors j’aurais dû tâtonner pour trouver des explications.

Donc maintenant j’ai de quoi m’orienter. Monique et le psychologue Christophe André établissent trois piliers indispensables à l’amour-propre.

1. L’amour de soi: se respecter, écouter ses besoins et ses aspirations. J’ai un peu de mal à voir ce qui se cache sous le verbe se respecter, mais écouter mes besoins, je sais très bien le faire: quand j’ai envie de dormir à 14h parce que je baille et que je me sens fatiguée, alors je le fais, je me couche. Quand j’ai envie d’un mille-feuilles pour me récompenser d’avoir fait une chose, un effort qui m’aurait coûté de l’énergie ou que je n’aimais pas faire, voire même à la suite d’une envie subite sans effort, alors je vais chez le boulanger-pâtissier, même si la balance du matin a indiqué que je devrais plutôt économiser quelques centaines de calories, et je suis très déçue si ce n’est pas le jour du mille-feuilles à la boulangerie.
Il est vrai que là, vivre seule, a de nets avantages, tout comme de ne pas être sous le coup d’un chef qui voudrait me dominer.
Pour les aspirations, elles sont en lien direct avec mes projets, j’attends donc le million d’euros qui les financera!

2. La vision de soi: croire en sa capacité, se projeter dans l’avenir. Je crois que Bouddha aurait de gros problèmes avec cela, lui qui recommande de vivre dans le moment présent, ni dans le passé, ni dans le futur, pour la plénitude de l’esprit. Le bonheur et, dans le même ordre des choses, l’humilité, seraient, à mon sens, un peu le contraire de croire en sa capacité et qui rejoindrait plutôt une certaine ambition. Enfin, je crois que je suis assez bonne dans les deux parce que les capacités sont produites par le cerveau, il faut donc bien l’alimenter et quand on parle de projet, on est nécessairement projeté dans l’avenir. Par contre, je sais aussi bien profiter de l’instant présent par exemple quand je me glisse sous une couette avec une couverture bien douillette et que je me prépare à une longue sieste ou tout simplement à mourir… Je crois que c’était quelqu’un d’un peuple malgache qui disait que chez eux on considère la nuit comme une petite mort et chaque matin comme une renaissance. L’idée me plaisait bien.

3. La confiance en soi: agir sans crainte excessive du jugement d’autrui. Dans l’éducation protestante que j’ai eue dans les années 60 et 70, en plus par des personnes aux valeurs profondes en Bleu (Spirale Dynamique), j’ai bien sûr été élevée dans l’attention au jugement des autres. Beaucoup autour de moi en sont encore imprégnés aujourd’hui. Par contre, je pense que je m’en suis libérée au moment où je me suis délivrée de la soumission à un chef et où je suis entrée en profession libérale. Cela n’a plus changé depuis et j’en suis d’autant plus consciente que dès sa lecture, j’ai fait mienne cette fameuse phrase de Dr. Albert Schweitzer: « Tout le mal que vous dites de moi s’écoule le long de moi comme la pluie sur les plumes d’une oie. » Entre autres animaux, une oie était sont animal de compagnie au Gabon, il a donc eu tout loisir de l’observer.