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106-S’aimer, ça veut dire quoi?

Quand on s’intéresse un peu à la psychologie ou au développement personnel, on ne peut éviter d’entendre parler de s’aimer soi-même, c’est récurrent.

Dans son livre, Monique de Kermadec explique qu’elle a compris au travers d’une boutade que le mode d’emploi pour s’aimer soi-même manquait fortement et continuellement aux adultes surdoués et surtout à ceux en souffrance. Je suis une adulte surdouée et en souffrance, mais je ne semble pas avoir de problème pour m’aimer moi-même. A chaque fois que je lisais ce « il faut d’abord s’aimer soi-même », j’avais toujours pensé que je n’avais pas de problème à ce niveau, mais je n’aurais pas su expliquer ce que c’est ou alors j’aurais dû tâtonner pour trouver des explications.

Donc maintenant j’ai de quoi m’orienter. Monique et le psychologue Christophe André établissent trois piliers indispensables à l’amour-propre.

1. L’amour de soi: se respecter, écouter ses besoins et ses aspirations. J’ai un peu de mal à voir ce qui se cache sous le verbe se respecter, mais écouter mes besoins, je sais très bien le faire: quand j’ai envie de dormir à 14h parce que je baille et que je me sens fatiguée, alors je le fais, je me couche. Quand j’ai envie d’un mille-feuilles pour me récompenser d’avoir fait une chose, un effort qui m’aurait coûté de l’énergie ou que je n’aimais pas faire, voire même à la suite d’une envie subite sans effort, alors je vais chez le boulanger-pâtissier, même si la balance du matin a indiqué que je devrais plutôt économiser quelques centaines de calories, et je suis très déçue si ce n’est pas le jour du mille-feuilles à la boulangerie.
Il est vrai que là, vivre seule, a de nets avantages, tout comme de ne pas être sous le coup d’un chef qui voudrait me dominer.
Pour les aspirations, elles sont en lien direct avec mes projets, j’attends donc le million d’euros qui les financera!

2. La vision de soi: croire en sa capacité, se projeter dans l’avenir. Je crois que Bouddha aurait de gros problèmes avec cela, lui qui recommande de vivre dans le moment présent, ni dans le passé, ni dans le futur, pour la plénitude de l’esprit. Le bonheur et, dans le même ordre des choses, l’humilité, seraient, à mon sens, un peu le contraire de croire en sa capacité et qui rejoindrait plutôt une certaine ambition. Enfin, je crois que je suis assez bonne dans les deux parce que les capacités sont produites par le cerveau, il faut donc bien l’alimenter et quand on parle de projet, on est nécessairement projeté dans l’avenir. Par contre, je sais aussi bien profiter de l’instant présent par exemple quand je me glisse sous une couette avec une couverture bien douillette et que je me prépare à une longue sieste ou tout simplement à mourir… Je crois que c’était quelqu’un d’un peuple malgache qui disait que chez eux on considère la nuit comme une petite mort et chaque matin comme une renaissance. L’idée me plaisait bien.

3. La confiance en soi: agir sans crainte excessive du jugement d’autrui. Dans l’éducation protestante que j’ai eue dans les années 60 et 70, en plus par des personnes aux valeurs profondes en Bleu (Spirale Dynamique), j’ai bien sûr été élevée dans l’attention au jugement des autres. Beaucoup autour de moi en sont encore imprégnés aujourd’hui. Par contre, je pense que je m’en suis libérée au moment où je me suis délivrée de la soumission à un chef et où je suis entrée en profession libérale. Cela n’a plus changé depuis et j’en suis d’autant plus consciente que dès sa lecture, j’ai fait mienne cette fameuse phrase de Dr. Albert Schweitzer: « Tout le mal que vous dites de moi s’écoule le long de moi comme la pluie sur les plumes d’une oie. » Entre autres animaux, une oie était sont animal de compagnie au Gabon, il a donc eu tout loisir de l’observer.

105-Les mécanismes de défense du résilient

La résilience peut être comparée à rebondir ou se redresser. Lorsque j’ai vécu en Allemagne, j’ai fait connaissance avec le “Steh-auf-Männchen”, le petit-bonhomme-qui-se-relève. Il avait le bas arrondi, sphérique, donc dès qu’il tombait parce qu’on lui avait posé une surcharge déséquilibrée sur la tête qui le faisait tomber, la charge tomba et il se relevait aussitôt. Il avait la résilience non seulement intégrée, mais en quelque sorte automatisée. C’est ce qu’il nous faudrait, à nous, les surdoué/e/s perdu/e/s.

“Pour rester propriétaire de soi ou le devenir, l’individu doit réunir trois vertus irremplaçables:

1) Être capable d’atténuer psychologiquement les effets paralysants du risque. J’ai l’impression que je n’ai pas cet effet paralysant sinon je n’aurais jamais pris tant de risques qui m’ont fait perdre tant de choses.

2) Savoir protéger les acquis de ses efforts antérieurs de façon à pouvoir restaurer ce qui a été sinistré de ses capacités d’entrepreneur. En écrivant cela, je pensais à mes années d’apprentissage de langues, des efforts importants pour certains, mais pas vraiment pour moi, car je suis douée pour les langues. J’ai le bonheur d’en parler plusieurs qui couvrent toute l’Europe occidentale, car c’est une de mes passions. Donc, comme le dit Prof. Dr. Gerald Hüther, quand on apprend quelque chose par passion, on apprend avec facilité, sans effort et nos cellules mentales restent jeunes. Par contre, si on ne pratique pas les langues, on a tendance à les oublier, donc je fais régulièrement l’effort ou disons plutôt, cela me plaît de parler en langues étrangères et je fredonne souvent des chansons brésiliennes, particulièrement une « O trem das Onze » pour celles ou ceux qui connaissent. Pour ce qui est de la capacité d’entrepreneur, je ne sais pas si on peut l’apprendre, je pencherais plutôt vers l’idée que c’est inné, on l’a ou on ne l’a pas. Mais peut-être est-ce aussi plutôt à voir dans le sens de agir. De toute manière, je suis dans les deux cas, agir et entreprendre, mais si j’ai un diable qui veut contrôler ma vie, je ne peux rien entreprendre de grand.

3) Avoir appris à renforcer ses responsabilités et la notion de ses responsabilités dans les événements et dans les actions en général. Ici on entre dans le domaine de la relation à l’autre. Et les points de vue vont diverger selon que l’on suive les règles de la loi du plus fort ou celles de la loi du plus faible. Je suis non seulement adepte de la seconde et je la pratique au quotidien. Il y a donc longtemps que j’ai accepté mes responsabilités qui sont en lien direct avec ma prise de risques. Mais comme tous mes contacts pratiquent la loi du plus fort qui est aussi celle de l’ego, nous n’arriverons sans doute pas à s’entendre sur la responsabilité dans les événements et les actions.

Monique de Kermadec poursuit: “L’ambition du développement qui est aussi une ambition de développement personnel, est le lieu d’une contradiction entre la nécessité de prendre des risques pour progresser et l’impossibilité de les assumer du fait d’une trop grande vulnérabilité – pauvreté et souffrance morale! C’est très exactement la situation de l’adulte surdoué, conscient des risques qu’il doit prendre pour entrer dans la sphère sociale dont il ne possède pas les caractéristiques générales et désarmé pour trouver une adaptation au stress et aux souffrances qu’il endure parce qu’il se sent incompris.” Je n’avais pas de problèmes avec la sphère sociale plus que les autres jusqu’à ce que je revienne en France en mai 2002 ou cela a baissé jusqu’à l’exclusion la plus totale. Et ayant une grande expérience de différentes situations de la vie passant du père incestueux ou du meurtrier dans les locaux de la gendarmerie au majordome et à la main de la soeur du roi d’Espagne qui s’intéressait à l’hippodrome de Mannheim, je sais m’adapter aux exigences des sphères sociales. C’est regrettable de n’avoir aucune chance de le montrer.

Pour Boris Cyrulnik, être résilient équivaut à avoir la capacité à réussir, à vivre et à se développer harmonieusement, de façon socialement compatible, en dépit du stress ou d’une adversité qui induisent normalement le risque grave d’une issue catastrophique – échec, dépression, suicide, marginalisation.

Quand on pense aux enfants résilients après un traumatisme du genre orphelins de deux parents, maltraités, abandonnés, violés, comment peuvent-ils s’en sortir? Que peuvent-ils faire pour être heureux quand même? Pourquoi doivent-ils tant souffrir? Intellectualiser serait une solution, ainsi que l’écriture du traumatisme. Cela tombe bien, ce sont mes spécialités, réfléchir et raconter, notamment sur ce blog ainsi que sur d’autres. Par contre, ce qui fait cruellement défaut chez moi, c’est “la main tendue” pour dépasser les épreuves, avoir à nouveau confiance en la vie, en l’autre, des étapes indispensables pour affronter la souffrance passée et se protéger de celles à venir.

Assistance à la résilience

La résilience, c’est le thème phare de Boris Cyrulnik. Malheureusement, cette fois-ci le titre du livre ne va pas provoquer une envie de l’acheter, au contraire de ce qui m’est arrivé avec les livres sur la surdouance. La raison du refus est que je sais déjà de quoi traite le livre “Un merveilleux malheur”, à savoir de la période nazie.

Durant mes dernières années en Allemagne où avait déjà commencé la solitude de la surdouée que je suis aujourd’hui, mais que je ne connaissais pas encore, je regardais beaucoup de films documentaires et bien sûr, j’ai vu et revu toutes les choses sur les nazis, de sorte que j’ai aujourd’hui une sorte de blocage face à ce sujet, je ne supporte plus d’en entendre parler. Récemment, je cherchais une image de Bouddha et je suis tombée sur une statue qui avait la croix gammée ou signe swastika d’origine sanskrite sur la poitrine, une image positive qui existait bien avant l’avènement de cette horrible période noire de notre histoire, mais le fait est que de nos jours, en Occident, on pense tout de suite à ce que vous savez. Je ne voulais donc pas de cette image pour mes besoins.

Dans son livre, Monique de Kermadec défend bien l’idée que je ressens également comme vrai que pour que le processus de résilience puisse se mettre en place harmonieusement, il faut un accompagnement particulier. Et ensuite, on lit: “Le clinicien doit centrer l’attention et le travail de réflexion du patient sur ses ressources. Il doit valoriser ses capacités et lui apprendre à trouver comment renforcer ses compétences.” C’est à ce moment-là que vont surgir mes craintes, car comme d’habitude, cela ne va pas rater: une fois traductrice, toujours traductrice. Et j’ai horreur de cela, car aujourd’hui, je suis bien plus que traductrice, j’ai fait bien plus que traduire et traduire ne peut donc être qu’une toute petite partie de mes capacités et compétences.

Cette résilience assistée est donc ce après quoi je cours depuis des années qui se ressentent comme des siècles. D’après le livre, j’ai en moi tout ce qu’il faut pour m’affranchir de cette douleur psychique lancinante et en effet, ce qui me fait défaut, c’est le bon accompagnateur pour entamer le processus.

Monique raconte que les psys discutent beaucoup de résilience, les uns l’acceptant totalement et s’en réjouissant, les autres la rejettent totalement. C’est comme avec la médecine, il y a ceux qui évoluent avec les médecines douces, naturelles, alternatives et les éternels attardés. De manière générale, on a coutume d’associer la résilience avec de grands traumas qu’on a subis personnellement. Je n’en vois pas chez moi.

97-Surdouance, blanc et noir

Ce que les gens pensent, ce qu’ils comprennent est en lien direct avec le passé éducatif qu’ils ont eu, le présent qu’ils vivent et même l’avenir qu’ils imaginent qui est basé sur le passé et le présent. En outre, il y a certaines conditions-cadre qui font que certaines personnes se comprennent et d’autres pas. Si des personnes ne se comprennent pas, mais sont intéressées mutuellement ou ensemble par un certain sujet, elles vont faire des efforts sinon le dialogue s’arrête tout de suite et chacun se tourne vers autre chose qui réponde à ses besoins. Car s’intéresser à quelque chose répond à un besoin personnel à satisfaire.

Elève studieuxPersonnellement, j’ai un incommensurable besoin de savoir, d’apprendre, d’étudier, d’analyser, que ce soient des idées, des situations ou des relations sociales. C’est une caractéristique de ma surdouance que d’autres n’ont pas ou du moins pas dans mes extrêmes. Un jour, j’ai lu une phrase qu’aurait prononcée Éléonore Roosevelt, une ancienne première dame des États-Unis, que je recopie avec mes mots: « Les esprits simples parlent des gens, les esprits moyens parlent de choses et les grands esprits parlent d’idées. » Ce n’est pas à moi de juger si je suis un grand esprit, mais le fait est que parler des gens, ce que tellement de gens adorent faire, ne m’intéresse pas le moins du monde. Parler d’idées me manque terriblement, et parler de choses est ce qui me reste quand j’ai le loisir de parler à quelqu’un. J’ai donc déjà là un gros problème pour me faire comprendre, ce qui fait que les contacts étroits sont très limités, mais très profonds. Certains mettant l’accent sur la quantité, d’autres sur la qualité. Donc, mes articles ne sont pas des bribes de phrases truffées de fautes d’orthographe ou de raccourcis incompréhensibles comme sur Twitter, mais des paragraphes réfléchis et souvent relativement longs. Mais moi aussi, j’ai mes limites. Lorsque je reprends un article de plusieurs pages comme celui sur l’OPPT (le nouveau paradigme) pour le faire connaître aux personnes qui passent sur mon blog, je le découpe en plusieurs parties pour le rendre plus digeste.

Alors, oui, je suis difficile à comprendre, mais je remercie ceux qui font l’effort d’essayer de me comprendre et il y a des gens qui me comprennent, alors pourquoi pas le lecteur?

Pour ce qui est de la remise en question, c’est un trait naturel chez moi, car il y a tellement de mensonges et de gens menteurs dans le monde que je suis bien avisée d’être méfiante et de ne pas gober tout ce qu’on me raconte, surtout dans le domaine médical. D’ailleurs, si je n’avais pas fait confiance dans un autre domaine à des gens qui étaient des loups et qui se montraient sous la cape du Chaperon Rouge, je ne serais pas dans la situation dans laquelle je suis.

Pour le système social, c’est comme avec l’identité nationale, il n’y en a pas qu’un, il y en a au moins sept, voire plus même. Pour comprendre cette phrase, il faut avoir lu, sinon le blog du Cercle Jaune Plus, au moins l’article sur l’identité nationale.

Si j’exprime ce que je pense, si je dis « la » vérité, ce ne peut être que MA vérité, MA réalité, qui peuvent toutes deux être totalement différentes de celles de quelqu’un d’autre, car basées sur MON passé et MON présent. J’adore donc découvrir les « inconnues sans nombre pour toutes sortes de situation », car elles me permettent d’élargir mon esprit.

Maison de caractèrePour mon déménagement, je l’ai prévu depuis plus de deux ans, j’ai visité des maisons pour en faire une Maison pour Surdoués en Errance où je compte vivre, mais comme on se moque totalement de mon/notre bien-être, je n’ai jamais eu les fonds nécessaires. Ce ne sont pas de fausses photos, mais chacun est libre de croire ce qu’il veut. Dans le fameux groupe Google, j’avais lu, qu’il ne fallait jamais faire de suppositions, car elles peuvent être très erronées. Depuis, je me teste parfois pour voir s’y j’arrive à tenir sur la durée, mais je sais bien que c’est trop difficile, voire impossible, car nous avons été élevés ainsi et parfois les suppositions peuvent aussi être utiles. De toute manière, si quelqu’un veut faire quelque chose pour quelqu’un dans la souffrance, il a de nombreuses possibilités pour s’assurer que ses dons vont entre de bonnes mains.

Article 1-Déclaration des droits de l'hommeLe message sur lequel est basé le présent article se termine ainsi : « Si je comprends bien, une personne qui vous ressemble ne trouverait pas de difficulté là où moi j’en trouve? » Je dirais qu’il faudrait que j’aie une sœur jumelle pour avoir une chance que cette personne me ressemble et me comprenne sans difficulté. Pour toutes les autres, aucune ne me ressemble et je ne ressemble à aucune, donc nous faisons toutes et tous des efforts plus ou moins grands pour se comprendre ou se faire comprendre, avec malgré tout de nombreux malentendus. Néanmoins, dans le livre de Cécile Bost « Différence et souffrance de l’adulte surdoué », il est question d’une certaine Aglaïa qui explique combien les relations avec autrui sont faciles pour elles en Afrique, ce qui l’avait agréablement surpris, alors qu’en France c’est tout le contraire. J’ai fait exactement la même expérience lors de mes séjours en Afrique, alors que j’ai tant de mal en France, d’ailleurs ceux qui se disent surdoués eux-mêmes m’excluent de leurs contacts sociaux, j’ai donc du mal à les prendre au sérieux quand ils parlent de coopération, d’entraide et qu’ils font tout le contraire.

45-Surdouance et impatience

Le 15 décembre 2015, j’ai installé mon nouvel ordinateur portable. Windows 8.1 était pré-installé alors que je pensais qu’il y avait eu une décision de l’Union Européenne qui interdisait à Microsoft d’installer ses OS (Operating System) sur les ordinateurs avant leur vente au client, afin que ce dernier puisse choisir le type de système d’exploitation qu’il veut avoir. Mais sans doute que quelques personnes se sont à nouveau enrichies au passage et le désir de Microsoft de dominer le monde informatique est passé comme une lettre à la poste. Je me retrouve donc avec Win 8.1 et un tas de choses Windows 8.1 illustrationdont je n’ai pas besoin. Au fur et à mesure que les jours passaient, j’ai retiré une foule de gadgets parfaitement inutiles et ajouté d’autres plus utiles. McAffee était installé aussi et ce n’est que, plusieurs jours plus tard, alors qu’on m’annonçait que je devais acheter McAffee, que j’ai réfléchi à la suite. Comme anti-virus, j’ai alors installé Avast, le pare-feu de Windows est activé par défaut et pour avoir lu je ne sais plus quoi, je ne sais plus où, j’ai voulu activer Windows Defender. Mais pas moyen de le trouver, encore moins donc de l’activer. J’avais maintenant un problème au niveau de Windows, plus rien ne fonctionnait, je ne pouvais plus rien faire.

En cherchant sur le site de Microsoft, j’ai compris que j’avais trois choix possibles si mon Windows ne fonctionnait plus correctement.

Le plus léger des trois en termes de transformation m’informait que les fichiers n’allaient pas être touchés. J’ai fait confiance à Microsoft et ai lancé le programme qui devait faire une sorte de remise en forme comme au départ. En fait, il a tout effacé, Firefox, Thunderbird, et tous mes fichiers, visiblement tout ce qui n’était pas de Microsoft. Mais en plus Windows n’a pas réinstallé les choses comme au départ. J’ai donc l’impression d’avoir un logiciel de mauvaise qualité, de servir de cobaye à MS d’ici qu’ils aient retiré tous les “bugs”.

C’est mon impatience qui me fait agir ainsi. La lenteur des choses me rend dingue, je ne le supporte pas: un ordinateur, cela doit fonctionner, et ne pas créer des problèmes. S’il y en a malgré tout, il faut qu’ils soient résolus au plus vite. Si j’avais sauvegardé les fichiers, je n’aurais pas perdu un mois entier de travail. Mais j’étais pressée et les sauvegardes durent des heures, presque une journée entière s’il y a de nombreux fichiers. J’étais totalement frustrée, en colère contre moi-même, mais surtout contre Microsoft, même si je sais que cela ne sert strictement à rien, car ce qui est passé est passé. Il faut voir comment s’arranger avec la situation pour être opérationnelle au plus vite. Avec ces problèmes, je me rends compte qu’on ne nous demande même plus de faire des CD de restauration.

Windows 7 Familiale PremiumComme j’ai une connaissance qui fait des dépannages en informatique, je lui ai demandé s’il pouvait récupérer les fichiers effacés et évidemment, je ne peux pas m’imaginer qu’il ne puisse le faire. Il m’a aussi raconté que Microsoft avait reconnu que Windows 8.1 était mal programmé et Windows 7 était bien meilleur!!!

L’ordinateur étant celui d’une association, je ne trouve pas juste qu’une association finance avec des maigres dons rudement gagnés des produits de mauvaise qualité de sociétés qui ne partagent pas leurs bénéfices et ne soutiennent pas le social. Honte à Microsoft et une raison de plus pour tout quitter. Les portes sont grandes ouvertes pour rejoindre Ubuntu.

Ubuntu illustration

23-Confiance et pression

Faire confiance
Image empruntée au blog: http://www.juliecoudry.com/se-faire-confianceou-pas/

Avez-vous aussi l’impression de ne plus pouvoir faire confiance à personne? L’adulte “normal” a des mécanismes de contournement de ce manque de confiance, mais le jeune, bien qu’on lui répète sans cesse qu’il peut réussir, qu’il y arrivera parce qu’il n’y a aucune raison que cela n’arrive pas, sent une pression énorme de réussir alors même qu’il se sent nul, seul et impuissant et que les échecs sont évidemment au bout d’un tel chemin, ce qui le dévalorise encore plus. Chez les jeunes surdoués, cela ressemble beaucoup aux dépressions réactives des adultes. Quand on leur dit que ça va aller, qu’il ne faut pas s’inquiéter, qu’il y a toujours de l’espoir et de la lumière au bout du tunnel, cela démultiplie les angoisses, car nous ne pouvons faire coïncider les paroles que nous entendons avec les expériences de la vie. Le paradoxe est là, il nous faut l’équilibre, à savoir féliciter les jeunes, leur témoigner notre bonheur quant à leur travail, mais aussi les accompagner dans leurs difficultés et expliquer qu’avoir peur, aller mal, c’est normal, mais que cela peut faire très mal et devenir obsédant.

Adolescent qui souffrePrendre en charge un adolescent surdoué, c’est aussi ne pas dénier ses émotions, c’est déjà un énorme soulagement pour lui qu’une telle phrase le laisse voir l’opportunité d’un réaménagement psychique. Pour ce faire, un thérapeute avisé est inévitable, et il doit réellement s’engager, avec des issues possibles et qu’elles seront trouvées ensemble, dans une alliance empathique, interactive et résolument dynamique. C’est très différent d’une psychothérapie classique où le psychologue attend de l’autre qu’il fasse le travail d’élaboration de la solution. JSF dit “L’adolescent surdoué, on ne le prend pas par la main, on l’entraîne avec soi.” C’est pareil pour l’adulte, mais personne ne m’entraîne alors que j’ai tant besoin d’aide. Où sont les êtres humains?

Montrer le cheminLors d’une thérapie, si un thérapeute répète à un adolescent ce qu’il a compris et comment il l’a compris, s’il lui montre le chemin qu’ils vont emprunter ensemble et lui donne des exemples pourquoi ça va marcher, alors cet adolescent surdoué se sentira déjà mieux face à lui-même, vu qu’il a un tel besoin de reconnaissance pour ce qu’il est. Cela vaut aussi pour l’adulte. Les placebos fonctionnent parce que lorsque l’on pense qu’un médicament va fonctionner, le cerveau anticipe sur le soulagement et produit des substances chimiques comme la morphine qui réduisent la douleur, et en psychothérapie, c’est pareil.

11-Surdouance et trahison

Monique de Kermadec ou Raymonde Hazan l’expliquent très bien, les personnes comme moi ne supportent pas la trahison. Et ceci est HP-Citation trahison amitiéparticulièrement dur à supporter quand cela se passe entre amis. En fait, c’est carrément insupportable.

En classe de 1ère au lycée, j’avais un ami avec lequel je m’entendais bien et je n’avais de contact avec aucun autre garçon et très peu de filles. On n’était pas dans la même classe, car il a un an de moins que moi, mais nous pouvions nous retrouver pendant les récréations et pour midi pour discuter de religion, car nous avons tous deux la même origine protestante.

En quittant la France à 18 ans, je l’ai perdu de vue. En 2014, il m’a retrouvée sur Internet. Comme il était malade à l’époque, cloué au lit, nous avons beaucoup échangé par courriel, cela pourrait donner un livre car c’était très intéressant. Il connaissait ma situation, mes besoins, mes envies, et il disait vouloir m’aider. Pour m’aider, il faut m’écouter et répondre à mes besoins et ne pas m’imposer ses dogmes et me faire du chantage en me refusant l’amitié si je ne prends pas de décision entre une chose et l’autre, ce que je ne peux absolument pas faire puisque j’ai besoin des deux. C’est le problème des surdoués qui SJF-Logo amitiéont besoin de la dichotomie noir-blanc, mais aussi de toutes les nuances de gris. Notre amitié qui semblait pouvoir renaître après 30 ans s’est brisée sur son obstination à vouloir avoir raison.

Je l’avais rencontré une première fois dans un restaurant, seul, comme je le lui avais demandé, puis, plusieurs semaines plus tard en compagnie de sa femme dans un autre restaurant. Le déjeuner s’était bien passé, puis à la fin du repas, il me dit quelque chose qui me choqua terriblement et qui me choque encore, car je n’aurais jamais imaginé un tel chantage de sa part. Aujourd’hui, il m’écrit que j’ai mal interprété!!! Comment peut-on mal interpréter quand on vous dit: “Notre amitié va s’arrêter là si tu ne prends pas de décision. Fais un choix clair, assume-le et arrête de te plaindre.” Et ce choix que je devais faire est le suivant:

“Ou tu estimes que ta position ontologique et militante est fondée jusqu’aux tréfonds de ta conscience et de ton être au point que, s’il le faut, tu dois la porter toute seule, parce que tu es en train d’initier et d’innover, et tu assumes la solitude et la souffrance de ta position comme l’ont fait tant de personnes novatrices et réformatrices avant toi (certaines sont allées jusqu’à sacrifier leur vie).

– Ou sortir de ta solitude est vital pour toi, plus que ton engagement, et tu remets en question la radicalité de tes positions et tu apprends à être conciliante avec les autres pour les gagner à toi, ce qui signifie pour toi “changer” et apprendre à te laisser dire certaines choses par les autres, sans forcément renier complètement qui tu es.”

HP-Trahison la-confiance-un-mot-qui-perdJe ne suis sûrement pas la seule surdouée qui ne peut faire de choix. Après le repas, nous sommes allés chacun de notre côté, je n’ai rien laissé paraître, mais je me suis dit qu’il me valait mieux renoncer à une amitié qui me m’apporte rien. Un DRH qui connaît plein d’autres personnes bien dotées qui ne songe même pas à me soutenir financièrement, que voulez-vous que je fasse d’un tel ami? Même s’il devait être sérieux en m’écrivant: “L’amitié qui m’habite fait que je t’apprécie même si tu n’écoutes rien de ce qui vient de moi et que tu ne me fais pas confiance.” Ses actes montrent clairement qu’il n’en est rien. Il est financièrement aisé et mon association manque de dons, il n’en a que faire. C’est donc une trahison de l’amitié et rien d’autre.