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102-Faux-self et surdouance

Depuis plusieurs semaines, j’ai un nouvel outil de travail, c’est le livre “L’adulte surdoué” de Monique de Kermadec. Le sous-titre “Apprendre à faire simple quand on est compliqué” apparaît comme tout un programme pour un cerveau en arborescence comme celui des hyperphrènes.

Cette fois-ci, je m’attaque à la question du faux-self et comment l’affronter ou à quoi sert-il?

Dans son livre, MDK écrit que la mise en place implique un déni de son identité, que le fait de ne pas être authentique est le terreau de tous les malentendus et conflits relationnels. En tant que psychologue clinicienne et de sa grande expérience, elle a vu passer de nombreuses personnes dans son cabinet et ses conclusions proviennent de ses expériences. Pour moi, mes expériences me montrent le contraire. C’est quand je suis authentique, quand je montre mon Moi, mon Self ouvertement, que les gens me rejettent, ne me comprennent pas, me montrent le visage de l’indifférence qui fait si mal.

MDK poursuit que le faux-self nous a protégés pendant notre enfance. Pendant la mienne (mon corps s’est incarné en 1958, mon esprit a bien 20 ans de moins), je n’ai pas été repérée comme surdouée, ni même hypersensible, on ne connaissait pas tous ces problèmes et l’étais-je vraiment à l’époque, je ne saurais le dire, bien que la plupart sont d’accord pour dire que tout surdoué adulte était surdoué enfant.

Je considère que mon faux-self, je l’ai construit à l’âge adulte, à force de rejets et d’incompréhensions, mais il est vrai que compenser le décalage avec ma réalité propre me coûte de plus en plus en compromis, je dirais même en frustration et il est clair que cela induit un stress nerveux, je n’ai pas de repos intérieur, qui peut dégénérer en agressivité ou en dépression.

On ne peut plus porter le masque plus longtemps explique MDK. “Heureux ceux qui connaissent ces crises douloureuses, mais fructueuses. Ils pourront enfin renouer avec eux-mêmes, accomplir leur destin, goûter à la joie authentique de l’existence.” Elle me pardonnera sûrement, parce que ce n’est pas contre elle, mais je ressens cela presque comme une raillerie et encore je trouve le mot français tellement plus faible que le mot allemand de “Hohn” que j’ai en tête. Cela fait depuis 2003 que j’essaie de vivre mon destin, mais il est social et dans ce pays d’égoïstes, personne ne veut financer mon destin social. C’est de la plus grande absurdité et de la plus grande méchanceté, car j’aurais pu sauver des vies si on m’avait écouté.

Avec un tel bagage à transporter tous les jours, pensez-vous que l’on puisse vivre sa vie à courir après l’argent et à laisser tout le monde de côté? Au lieu de m’aider, vous avez fait de moi la femme la plus méprisée de France. Et on voudrait que je me sorte seule de cet enfer dans lequel vous m’avez plongée. C’est comme jeter un bébé dans un puits et attendre qu’il remonte tout seul!!!

07-Les mots sont très importants

Le surdoué voit d’abord des images avant de les transformer en mots, écrit le livre, alors il nous est parfois difficile de traduire les images en mots justes au bon moment. Mais le mot est très important pour nous. Je sais qu’en raison de mes premières études

Source: Traductrice Marita Krop
Source: Traductrice Marita Krop

en tant que traductrice, je suis formée à la précision de la langue, à une tournure agréable à lire et facile à comprendre et je me rends souvent compte que le sens mis dans un mot, dans une tournure de phrase, n’a pas pris la même signification pour quelqu’un d’autre. “Pour un surdoué, la précision absolue est fondamentale, il comprend les choses au sens littéral”. Quand je lis les messages de certains adultes, truffés de fautes, écrits dans un langage de téléphone, avec des espaces et des virgules mal placés, j’ai d’abord besoin de les copier dans un nouveau document pour les corriger de telle sorte que je puisse comprendre un minimum de ce que l’autre a voulu dire.

Ce n’est que ces dernières années que je prends conscience que je ne comprends pas l’humour des autres, que je prends leurs blagues au sens littéral, et il en va de même pour l’ironie. Je leur explique qu’à l’oral ça passe mieux parce qu’alors j’ai un contexte et les émotions de celui qui raconte la blague. Mais si elle est banale, non recherchée, elle sera également ennuyeuse et ne réveillera qu’une grimace de lassitude tout au plus ou rien du tout. A l’écrit, il me faut donc le contexte ou l’annonce que c’est une blague ou de l’ironie, c’est bête, mais c’est ainsi, alors je comprends les choses comme l’autre voulait qu’elles soient comprises, sinon je ne comprends pas ou autrement et c’est la source de nombreux conflits inextricables et de malentendus pénibles.

07-Les mots sont très importants

J’apprends que le surdoué pense d’abord avec son cœur. A y réfléchir, je me reconnais bien là-dedans depuis que j’ai changé de paradigme dans ma vie, pile le 1er de l’an 2000, je trouvais que c’était un bon jour pour changer de vie. C’est l’ingérence émotionnelle qui nous pousse à agir. Cette hyper-réceptivité qui caractérise les surdoués fait que l’on ressent les émotions des autres. Alors quand on ressent les choses si fortement, l’injustice, la trahison, l’hypocrisie, comment être indifférente? Comment ne pas s’impliquer, à fond, dans les situations qui nous parlent?

Je viens de me rendre compte à l’instant que ressentir les émotions des autres n’est pas seulement possible quand on est en présence d’autres, mais aussi quand on vit dans la solitude, alors on ressent fortement le mépris, l’indifférence, l’abandon que l’autre projette sur nous, sur moi, même s’il n’en a pas conscience, ne pense tout simplement pas à nous, ce qui de notre côté nous fait terriblement souffrir, parfois jusqu’à envisager le suicide pour ne plus souffrir.